Ponte comparée des poules (Métisses et races pures).
— Pour mettre en évidence l’influence des croisements
sur la ponte des poules, les Danois se sont livrés à une expérience
intéressante qui mérite d’être signalée, parce que les résultats obtenus
mettent en relief la supériorité des métisses de première génération sur
les races pures.
Le tableau synoptique ci-après résume le nombre d’œufs
pondus la première et la deuxième année de ponte dans quatre parquets peuplés
de dix poules chacun, celles-ci étant exactement du même âge et nourries de la
même manière. Les races en présence étaient des Plymouth-Rock et des Leghorns,
ou des métisses de ces deux races.
RACES. |
ŒUFS PONDUS. |
TOTAL. |
POIDS moyen. |
PONTE moyenne. |
1ère année |
2e année |
10 Plymouth-Rock 10 Leghorns 10 Leghorn x Plymouth 10 Plymouth x Leghorn |
1.914 1.811 2.185 2.259 |
1.100 1.332 1.420 1.534 |
3.014 3.144 3.615 3.793 |
58 gr 57 — 60 — 59 — |
150 157 180 185 |
À l’examen de ce tableau, on remarque que, si les Leghorns
pures ont moins pondu que les Plymouths la première année, elles ont fourni 130 œufs
de plus au total. Mais le rendement des métisses s’est montré nettement
supérieur, puisque la moyenne de ponte est passée de 150 et 157 œufs à 180 et
185 œufs.
La conclusion à tirer de cette expérience, c’est que, dans
les basses-cours où on cherche avant tout à intensifier la ponte, on a intérêt
à peupler les parquets avec des poulettes issues de croisements. La différence
provient surtout de l’action stimulante de la fusion des sangs sur la
précocité, ce qui avance la maturité et le détachement des oocytes.
Attention au grand soleil.
— Rien n’incommode autant les poules et ne leur cause
autant de préjudices que les chaleurs torrides de juillet et août, lorsque, du
zénith, le soleil darde ses rayons de feu sur les parquets sans ombrage.
Il n’y a qu’à regarder les volailles, haletantes et
assoiffées, écartant leurs ailes en arrondi et détachées afin d’atténuer la
température de leur corps qui atteint et dépasse 42°, pour se rendre compte des
souffrances qu’elles endurent.
Outre les décès causés par les apoplexies, les poules mal
protégées des chaleurs estivales perdent une partie de leur appétit et elles
subissent des troubles de circulation qui influent considérablement sur le bon
fonctionnement de la grappe ovarienne et provoque une mue précoce venant
écourter la durée normale de la ponte.
C’est pour cela que, dans les poulaillers mal installés, le
rendement en œufs est bien plus faible que dans les parquets confortables, où
les poules bénéficient d’une fraîcheur et d’une ombre salutaires pendant la
période caniculaire.
À défaut d’abris naturels, taillis ou arbres feuillus, le
logement des poules sera exposé au nord-est, jamais en plein midi. Comme les
volailles ne fréquentent guère leur dortoir que pour pondre et pour dormir, on
devra le doubler d’une petite construction rustique, en pisé, clayonnages ou
chons, recouverte d’une épaisse couverture de chaume, de fougères, de genêts,
etc. Cet appentis, dont l’une des faces, celle du nord, reste ouverte pendant
l’été, servira conjointement de réfectoire, de pondoir, de fosse à gratter,
etc. On a même intérêt à l’établir mi-enterré, afin de lui procurer plus de
fraîcheur. On en sera récompensé par une ponte plus abondante et plus soutenue.
Les aliments vitaminés.
— Bien que n’étant pas visibles sous les verres
grossissants des plus puissants microscopes, et n’ayant ni poids, ni volume, ni
forme, les vitamines ont néanmoins été classées en quatre catégories : a. liposolubles ;
b. hydrosolubles ; c. antiscorbutiques ; d. anti-rachitiques ;
e. procréatrices, etc.
Ces principes énergétiques, favorables à la ponte, sont
également doués du pouvoir de maintenir les animaux en bonne santé et en
puissance de production. Ils existent dans certains aliments, plus
particulièrement dans les plantes vertes, en possession de leur sève brute et
élaborée, mais dans des proportions variables, ainsi que le montre le tableau
ci-dessous, d’après une cotation par tiers, allant de 0 à 100. Les aviculteurs
pourront s’en inspirer en constituant leurs rations :
DENRÉES DIVERSES. |
VITAMINES. |
A |
B |
C |
Céréales entières et farine de viande |
33 |
33 |
0 |
Lait écrémé cru |
0 |
33 |
33 |
Farines blutées, pommes de terre cuites et blanc d’œuf |
0 |
0 |
0 |
Levure de bière |
33 |
100 |
0 |
Graine de lin |
66 |
66 |
0 |
Germes de blé, d’avoine, etc. |
66 |
100 |
0 |
Son de blé |
0 |
66 |
0 |
Choux divers |
66 |
33 |
100 |
Gazon (graminées tendres) |
33 |
33 |
66 |
Verdures cuites |
0 |
33 |
0 |
Sachant que la cuisson détruit la majeure partie des
vitamines, ainsi qu’on le voit en comparant les herbes vertes aux herbes
cuites, on se contentera de les hacher pour les introduire dans la pâtée, si on
veut activer la ponte, surtout dans les parquets où le gazon fait défaut.
Un élevage de deux lapines.
— Deux lapines portières maintenues en état de
production continue fourniront tous les ans, en chiffres ronds, 48 lapereaux
environ, en comptant 6 petits à chaque portée.
Pour cela, on fera couvrir chaque mère deux mois après la
mise bas, c’est-à-dire au sevrage complet des lapereaux. Les saillies sont
ainsi beaucoup plus sûres que si on laissait passer les chaleurs qui résultent
de l’arrêt du lait, ou si l’on attendait trop longtemps, à cause de
l’embonpoint qui s’ensuivrait.
Ci-dessous un tableau récapitulatif des saillies, mises bas
et sevrages, pour chacune des quatre portées annuelles que l’on exigera de deux
femelles A et B :
LAPINES. |
SAILLIES. |
MISE BAS. |
SEVRAGE. |
CONSOMMATION. |
A |
1er janv. |
1er fév. |
1er avril |
1er juil. - 15 août. |
B |
15 fév. |
15 mars. |
15 mai. |
15 août - 1er oct. |
A |
1er avril. |
1er mai. |
1er juil. |
1er oct. - 15 nov. |
B |
15 mai. |
15 juin. |
15 août. |
15 nov. - 15 janv. |
A |
1er juil. |
1er août. |
1er oct. |
1er janv. - 15 fév. |
B |
15 août. |
15 sept. |
15 nov. |
15 fév. - 1er avril. |
A |
1er oct. |
1er noV. |
1er janv. |
1er avril - 15 mai. |
B |
15 nov. |
15 déc. |
15 fév. |
15 mai - 1er juil. |
Mondiage d’ARCHES.
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