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L’hygiène de la basse-cour

Le terrain d’élevage

Une grande proportion de mes correspondants font preuve, dans leurs lettres, d’une méconnaissance absolue des conditions élémentaires d’hygiène à observer aux points de vue de la nature, de l’entretien et de la superficie du terrain à consacrer au parcours de leurs volailles.

Un amateur me disait récemment : « Je consacre une cour cimentée de 20 mètres carrés au parcours de mes poules Leghorn, qui sont au nombre de 28, et, malgré une bonne nourriture, les résultats ne sont pas brillants, et mes bêtes n’ont pas belle apparence. » Rien d’étonnant pourtant !

Tout d’abord, quel est le terrain préférable pour l’élevage ? Faut-il choisir une ferme herbagère, ou un terrain à plantation arbustive, ou simplement une terre à céréales ? La réponse est embarrassante et variera suivant la nature du terrain, le climat, la situation, etc.

Il y a, depuis quelques années, une polémique ouverte autour de la question de la plantation d’arbres fruitiers dans les parcours. Certains bactériologues accusent les insectes nuisibles aux arbres d’être des propagateurs d’épidémies parasitaires.

Deux sortes d’élevage (l’un fixe, l’autre mobile) sont utilisés : l’un labourable sur terres de culture, l’autre mobile sur pré. À l’un et à l’autre, il faut une méthode appropriée de désinfection et de destruction parasitaire. Les bâtiments devraient être mobiles dans une ferme herbagère. Par contre, ils pourraient être fixes au milieu de terres de céréales, donc labourables.

Le cultivateur n’oserait abandonner, de nos jours, l’assolement triennal, l’alternance des cultures, car il sait que les plantes laissent des toxines que la terre doit digérer avant que les mêmes espèces puissent y revenir. En faisant de l’élevage toujours sur le même terrain, nous imposons de même au sol des toxines d’origine animale, génératrices de parasites.

En surchargeant de volailles un terrain d’élevage, nous couvrons la terre de fumier organique que le sol doit détruire et assimiler en quantité qui surpasse sa capacité d’absorption, et ce sol devient un terrain idéal pour le développement des cultures bacillaires telles que la paratyphoïde, la coccidiose, la diphtérie, la pullorose, le virus de la paralysie et tous les parasites.

Il est donc aujourd’hui établi que l’aviculture installée sur terrains herbagers doit avoir un caractère d’alternance : les bâtiments devront être construits pour être déplacés, le pré sera drainé, tondu régulièrement pendant que dure la période d’élevage, pour être ensuite abandonné au repos pendant trois ans (au point de vue volailles), afin que le soleil puisse exercer son action bactéricide en pénétrant jusqu’aux racines des herbes.

L’élevage fixe sur terre arable exige l’alternance des parquets. La terre labourée et chaulée abondamment supportera des ensemencements et plantations saisonnières qui, par les binages et le travail chimique, permettra le séjour permanent des volailles et l’emploi sans danger des bâtiments fixes.

En région froide, évitez la plantation d’un trop grand nombre d’arbres dans les parcours et, inversement, prohibez les parquets complètement dénudés ou les bêtes s’étiolent pendant les grandes chaleurs.

Enfin donnez toujours un minimum de 10 mètres carrés par pondeuse et de 20 mètres carrés par reproducteur.

R. GARETTA.

Le Chasseur Français N°616 Octobre 1947 Page 594