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Désinfection des terres

Le sol est un milieu particulièrement favorable au développement des parasites dangereux (champignons, bactéries, insectes nuisibles), qui attaquent les plantes dès leur levée et les détruisent parfois avec une extrême rapidité.

Pour remédier à cet état de choses, il est avantageux de procéder à la désinfection du sol avant d’opérer les semis ou les repiquages en pépinière.

Les procédés susceptibles d’être utilisés en la circonstance sont nombreux et variés, mais plus ou moins efficaces.

Parmi les produits dont l’emploi procure en la circonstance les meilleurs résultats, nous signalerons en premier lieu :

Le formol : le formol du commerce, dosant 33 p. 100 d’aldéhyde formique constitue un bon désinfectant. Il peut être utilisé de différentes façons. C’est ainsi que l’on peut le répartir sur le terrain en solution à 2 p. 100, à raison de 25 à 50 litres par mètre carré. On peut également l’utiliser en injection, au moyen du pulvérisateur, à la dose de 60 grammes par mètre carré.

Une autre manière d’opérer, particulièrement recommandable, consiste à faire absorber le formol par du poussier de charbon de bois, puis à répandre régulièrement sur le sol et à l’incorporer à la terre par un léger labour.

Le sulfure de carbone, à la dose de 45 à 50 grammes par mètre carré, est, lui aussi, un bon désinfectant. Il peut être utilisé :

1° Par injection dans le sol ; à cet effet, on pratique, au moyen d’un plantoir, 5 à 8 trous de 25 à 30 centimètres de profondeur, et cela par mètre carré. Dans chacun de ces trous, on verse ensuite 5 à 8 grammes de sulfure de carbone, puis on termine l’opération en bouchant la partie supérieure des trous par un coup de talon appliqué sur le côté.

2° Il est également possible d’obtenir un résultat satisfaisant en utilisant, en arrosage, après émulsion, 1 litre de sulfure dans 1 litre d’eau tiède, contenant en dissolution 200 grammes de savon noir. On obtient ainsi une solution de base qui est ensuite étendue de 90 litres d’eau. Cette préparation est employée à raison de 30 à 40 litres par mètre carré.

Le sulfure de carbone étant très inflammable, il y a lieu de le manipuler loin de toute matière en état d’ignition.

Le sulfure de calcium, répandu à la dose de 30 grammes par mètre carré, l’arséniate de soude, à raison de3 grammes pour la même surface, sont, eux aussi, des désinfectants énergiques.

Le crud d’ammoniaque, engrais azoté que l’on utilise sur un sol à raison de 10 à 15 kg et qui renferme des cyanures toxiques, produit une désinfection partielle du terrain.

La désinfection étant assez coûteuse est surtout recommandable à effectuer dans les carrés où seront exécutés les semis et les repiquages en pépinières.

Tous les produits qui viennent d’être indiqués ne doivent, en raison de leur toxicité, être employés que, sur un sol nu et au moins quinze jours à trois semaines avant les semis ou les plantations.

La terre à désinfecter doit, en outre, être meuble, fraîche sans être humide, de manière à permettre une pénétration des gaz toxiques dans toutes les parties du sol.

La désinfection d’une terre étant une opération des plus profitables, on ne saurait trop la recommander. D’ailleurs, tous les jardiniers, amateurs comme professionnels, seront étonnés de la facilité avec laquelle ils réussiront les semis de toute nature dans les terres ainsi assainies.

GOUMY

Le Chasseur Français N°617 Décembre 1947 Page 631