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Basse-cour

Conseils à un débutant

M. André B ..., de Nemours, vient de me faire parvenir une lettre, par laquelle il m’expose le cas suivant :

« J’ai un terrain de 5 hectares et, pour raisons de santé, je suis obligé de quitter la ville pour la campagne : j’ai l’intention de faire de l’aviculture ; que me conseillez-vous ? J’ai pensé me spécialiser dans la production du poulet pour la chair et entretenir, également, une dizaine de lapines en production. »

Cette lettre étant le type de celles que je reçois chaque mois à plusieurs exemplaires, j’ai cru faire œuvre utile en y répondant dans ces colonnes.

Pour la production du poulet de consommation, l’éleveur a le choix entre deux méthodes : l’élevage en batterie et l’élevage au sol classique. Chacune présente ses avantages et ses inconvénients :

a. Avantages de l’élevage en batterie :

— qualité des poulets supérieure et plus uniforme ;

— facilité de surveillance ;

— parquets inutiles ;

— diminution des risques de maladies coccidiennes.

Inconvénients :

— grosse mise de fonds pour l’achat du matériel, qui ne souffre pas la médiocrité ;

— difficultés d’obtenir le combustible indispensable ;

— nécessité de construire ou de transformer des bâtiments importants.

b. Avantages de l’élevage au sol :

— mise de fonds réduite ;

— chauffage inutile, sauf pour les éleveuses de un à trente jours ;

— possibilité d’employer une nourriture moins rigoureusement équilibrée qu’en batterie.

Inconvénients :

— obligation de consacrer du terrain à l’établissement des parquets ;

— surveillance plus attentive contre les maladies coccidiennes ;

— nécessité d’entretenir les sujets huit à quinze jours de plus qu’en batterie pour arriver à des poids moyens égaux.

De toute façon, je déconseille, surtout à un débutant, d’effectuer lui-même les incubations.

Le poussin d’un jour voyage très bien, en toute saison, et il existe de nombreux spécialistes sérieux et bien outillés dont les envois donnent toute satisfaction.

De cette façon, inutile d’entretenir un troupeau de reproducteurs, de les sélectionner, de les soigner et de les contrôler au point de vue séro-agglutination, d’acheter et de conduire un incubateur avec tous ses risques, etc.

J’ai fait personnellement les deux expériences et puis en parler en connaissance de cause.

Tenant compte de la quasi-impossibilité actuelle d’obtenir des aliments équilibrés, chez les spécialistes, en quantités suffisantes, il y a lieu de s’efforcer de produire le maximum de nourriture.

Dans le cas présent, la propriété en question pourrait assurer la production mensuelle de 400 poulets environ, de la façon suivante :

— un demi-hectare pour l’habitation, communs, poussinière (avec deux parquets alternés de 1.000 mètres carrés chacun en élevage au sol), potager, etc. ; — un hectare en avoine, orge, blé, par tiers ; — un hectare et demi divisé en deux parcours égaux à utiliser alternativement et séparés eux-mêmes intérieurement en deux parties recevant chacun coquelets ou poulettes ; — un demi-hectare en trèfle, luzerne, sainfoin, collets verts pour les lapins prévus ; — un hectare et demi en culture pour produire : choux, betteraves, pommes de terre et un peu de maïs, si le terrain et le climat le permettent.

Au point de vue choix de la race, je conseille :

— en batterie : 1° Faverolles ; 2° Sussex ; 3° croisement de ces deux races ; 4° croisement Sussex-Gâtinaise ;

— au sol : 1° Sussex ; 2° Faverolles ; 3° croisement Faverolles-Sussex ; 4° croisement Sussex-Gâtinaise ; 5° Gâtinaise.

R. GARETTA.

Le Chasseur Français N°617 Décembre 1947 Page 639