Les field-trials sont des concours pour chiens d’arrêt et
cockers donnés sur le terrain par les sociétés canines et les clubs s’occupant
de races spéciales. Ces field-trials sont de plusieurs sortes : fields à
l’anglaise ou grande quête pour chiens anglais, fields à la française ou de
chasse pratique pour toutes races, et enfin épreuves de chasse avec gibier
tiré, également pour toutes races et pour spaniels.
Les fields à l’anglaise se courent en couple, les
conducteurs se tenant à une vingtaine de mètres l’un de l’autre. Quand un des
concurrents esquisse une pose d’arrêt, l’autre, s’il peut le voir, doit spontanément
arrêter à patron ; c’est une difficulté de ces concours. Le concurrent
classé premier ne peut obtenir le C. A. C. (Certificat d’aptitude au
Championnat) que s’il y a satisfait. La poursuite du gibier est éliminatoire,
même si cette poursuite ne s’est faite que sur quelques mètres.
Ces épreuves, où la compétition est ardue, ont surtout pour
but de mettre en vue les grands géniteurs mâles ou femelles. La quête est
illimitée, mais le chien doit toujours être dans la main du conducteur,
c’est-à-dire que celui-ci doit pouvoir l’arrêter ou le faire coucher s’il en
reçoit l’ordre des juges. Le nez et l’allure, ainsi que le style d’arrêt, comptent
pour beaucoup dans le classement.
Dans les épreuves à la française, les concurrents
travaillent isolément, à moins qu’ils ne soient trop nombreux. En ce cas, ils
sont présentés par couples, mais les conducteurs assez éloignés l’un de
l’autre, de façon que les chiens ne se gênent pas et travaillent sur un terrain
distinct. L’arrêt à patron n’est pas obligatoire, mais le concurrent à l’arrêt
ne doit pas être gêné par l’autre.
La quête doit être étendue suivant les moyens du chien, mais
celui-ci doit toujours passer à une portée de fusil de son conducteur.
Malheureusement, cette clause n’est pas toujours
observée ; l’admission des chiens de grande quête à ces épreuves en est
cause.
Le terrain doit être exploré de façon à n’y pas laisser de
gibier, une faute est comptée s’il en part après le passage du chien. La
poursuite du gibier plume est éliminatoire, celle du poil ne l’est pas si le
chien s’arrête et revient au premier appel.
L’obtention du C. A. C. dans ces épreuves était
autrefois subordonnée au rapport d’un lapin ou d’un pigeon fraîchement tué,
mais cette clause du règlement est tombée dans l’oubli.
Il en est de même pour le coup de feu qui devait être tiré
au départ du gibier arrêté. De là provient le grand nombre de jeunes ayant peur
du coup de feu, et cependant issus de sujets primés en épreuve.
Ces épreuves, ainsi que celles à l’anglaise, se courent
généralement au printemps, c’est-à-dire en temps de chasse fermée. Des clubs
organisent chaque année des épreuves sur gibier tiré. La grande difficulté est
de trouver un propriétaire qui consente à faire tuer son gibier devant les
chiens. Aussi, à ceux qui veulent bien le faire, devons-nous tirer notre
chapeau.
Ces épreuves sont seules l’image de la chasse, elles ont
lieu généralement au bois, dans les bruyères, quelquefois en plaine quand
celle-ci est coupée de haies. Le conducteur peut être armé d’un fusil non
chargé, un fusil officiel tire le gibier arrêté ; j’ai vu l’un
d’eux, en Sologne, tuer 29 pièces sur 30 tirées.
Le rapport est exigé pour l’obtention d’un prix.
Des épreuves sur gibiers spéciaux : bécasses,
bécassines, coqs de bruyère, sont organisées dans le Sud de la France.
Les épreuves de spaniels sont surtout suivies par les
amateurs de cockers ; cependant, quelques springers y prennent part et même
ont leurs concours spéciaux. En général, quand ils participent aux mêmes
concours, ils y prennent toujours de bonnes places dans le classement.
Une de ces épreuves a eu lieu le 12 octobre à la
Montagne, près de Gien, une autre les 8 et 9 novembre à Buisson-Luzas,
toutes deux organisées par le Spaniel-Club de France.
Il serait souhaitable que tous les chasseurs, au moins une
fois dans leur vie, assistent à une épreuve ; ils se rendraient compte de
ce que doit être un chien dressé et de ce que l’on peut en exiger.
Les concours ne sont pas publics, mais, en faisant la
demande au président de la société organisatrice, on sera toujours autorisé à
en suivre le travail.
A. ROHARD.
|