Les vices du sang.
— Vos volailles boitent et il se forme sous leurs
pattes des dépôts ayant la grosseur d’une noisette. Ces nodosités incisées ont
l’aspect d’un kyste graisseux ou caséeux, sans pus. Vous demandez si cette
affection, à caractère contagieux, est susceptible d’un traitement curatif.
Il s’agit d’une manifestation arthritique, vulgairement
appelée la goutte, qui sévit et se propage surtout dans les poulaillers
froids et humides, où les volailles malaxent la boue sans arrêt, et avec d’autant
plus d’acuité que le régime est échauffant. Ainsi la plupart des grains (blé,
avoine, sarrasin, féverole), ainsi que les farines animales, les tourteaux,
etc., sont des nourritures constipantes. Elles ont le mauvais côté de provoquer
la formation des urates de soude qui, véhiculés par le sang, se déposent aux
extrémités, notamment sous les pattes.
Bien que la goutte puisse se traiter par excision des
dépôts, les opérations et les pansements nécessités n’étant pas rentables, on
se contentera, dans la pratique, de sacrifier les volailles goutteuses et l’on
défendra les autres en assainissant et en aménageant poulaillers et parquets.
En outre, on remplacera une bonne partie du grain par une pâtée à base de son,
de farine d’orge et de verdures hachées. Enfin, on mettra dans leur eau de
boisson 3 grammes par litre de bicarbonate de soude.
Laquelle des deux : Sussex ou Wyandotte ?
— Les Sussex et les Wyandottes sont deux races de
poules, la première anglaise, la deuxième américaine, qui jouissent d’une
certaine vogue auprès des aviculteurs.
Compte tenu des facteurs d’influence, origine, soins et
surtout nourriture, qui influent sur le détachement des oocytes, on admet
généralement que, si la Wyandotte est un tantinet meilleure pondeuse que la
Sussex, cette dernière donnerait des poulets à la chair délicate,
d’engraissement facile, pouvant concurrencer notre Faverolles.
Bien que les deux races précitées aient beaucoup d’analogie
en ce qui concerne la taille, la précocité, la rusticité, on donne souvent la
préférence à la Wyandotte pour la ponte, ou à la Sussex lorsqu’on recherche
plus particulièrement le poulet.
Un moyen terme avantageux, du fait qu’il stimule à la fois
la fécondité et la précocité, c’est de croiser la Sussex rouge avec la
Wyandotte herminée, ou vice versa : Les métis obtenus en première
génération ont ceci de particulier à leur naissance, c’est que l’on peut
distinguer les sexes. En effet, tous les poussins mâles ont le même plumage que
leur mère, et les poussins femelles ont le plumage de leur père. Cette
distinction permet de diriger vers les batteries les poulets destinés à la
table et d’élever en liberté les poulettes réservées pour la reproduction.
Quel lapin : le noir ou le blanc ?
— Vous désirez savoir quels seraient les lapins, dont
le pelage est blanc ou noir, qui seraient susceptibles de vous donner
satisfaction, sous le rapport de la viande nette et la valeur de la fourrure.
En ce qui concerne la couleur des lapins, comme d’ailleurs
celle de tous les autres animaux, les avis sont très partagés. Mais, si vous
avez jeté votre dévolu sur les races blanches ou noires, sans doute parce que
leur dépouille peut être utilisée au naturel, sans bain de teinture, vous
pouvez avoir la certitude que la qualité de la viande est seulement influencée
par le logement, les soins et surtout la nourriture, pour des sujets de même
âge. De toute manière, soyez persuadé que la couleur de la robe n’a rien à voir
avec la qualité de la viande.
Maintenant, si vous adoptez les blancs, en dehors du Russe
dont les extrémités sont noires, vous pourrez choisir entre le Vendée ou le
Bouscat aux yeux roses et le Géant de Hotot aux yeux noirs. Dans la nuance
noire, adoptez l’Alaska, un lapin de petite taille, un peu plus gros que le
Russe, à la chair fine, délicate et bien blanche, dont la toison est d’un noir
de jais brillant, ou encore les Géants noirs, les uns et les autres étant dus à
des accidents fortuits de mélanisme apparus dans certains clapiers et fixés par
les éleveurs.
Mondiage D’ARCHES.
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