Les observations dues à la pratique, que nous avons
mentionnées nous ont invité à rechercher les coups favorables au sillage, de le
provoquer ou de le favoriser dans d’autres. Il n’est peut-être pas inutile d’en
dessiner d’après nature quelques coups types, laissant à chacun l’initiative
d’en trouver bien d’autres. Bien des coups que l’on délaissait à cause de ce
maudit sillage seront, au contraire, bien vite recherchés.
Coup 1.
— La berge opposée au pêcheur est rectiligne. Le
courant augmente de force du bord vers le milieu. Le pêcheur se trouve en P,
plus près de la rive droite que de la rive gauche. Lancer la mouche en a,
étaler la ligne suivant la courbe abc, immobiliser la canne
perpendiculairement au courant et laisser faire en surface ou demi-noyée.
Modérer le sillage s’il est trop fort en accompagnant de la canne vers l’aval.
La mouche suit une courbe m m1 m2 m3
m4 m5 : les touches ont lieu, au départ, de m à m1,
au retour m3 et à 1’arrêt m5.
Coup 2.
— Pointe aval d’une île. Les deux bras de la
rivière se réunissent en laissant dans le prolongement de la pointe de l’ile
une zone morte (hachures). Dans ce genre de coup, il y a aussi généralement un
« raide » ou le courant clapote. Deux façons de provoquer le sillage.
Le pêcheur étant en P : 1° lancer en M dans la partie morte, le sillage
provoque des touches de M à b ; 2° lancer en M1 au delà de la
partie morte. Nous avons un double sillage. La mouche tourne et remonte en c
puis redescend, tourne à nouveau en f : touches de c à f.
Coup 3.
— Le pêcheur en wading au milieu de la rivière
rencontre une grosse pierre, un rocher qui émerge à peine, coupant le courant
qui se divise en deux parties A et B, laissant entre elles la partie
relativement calme C (hachures) formant le V classique. Les zones
favorables sont ah et cd, que l’on pêche, selon les règles
classiques, en remontant. Puis se placer en P, à hauteur du rocher ou plus en
amont. Lancer en M. La mouche suivra, le parcours M M1 M2
M3 M4 en zigzag, double sillage. Les touches se
produiront de M1 à M3. Pêcher tout le V par lancers
successifs de R vers G et au delà. Il faut aider et régler le sillage par un
mouvement de la canne de bas en haut ou de haut en bas, afin de faire passer la
mouche où votre sens de l’eau vous invite à le faire. Par cette méthode, on
prendra des poissons qui avaient refusé la mouche en pêchant en remontant.
P. CARRÈRE.
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