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Réparation des toitures.

Réparation des toitures.

— Alors que l’on ne peut s’offrir le luxe de faire du neuf, en raison des prix élevés et de la pénurie de certains matériaux, il faut réparer pour faire durer quand la chose est possible à envisager, précise M. Pernaut dans un rapport circonstancié que nous résumons ci-dessous.

Couvertures en tuiles.

— Celles-ci demandent peu de réparations importantes, sauf si la gelée les atteint.

Dans les circonstances actuelles, si l’on a un nombre important de tuiles à remplacer disséminées sur la toiture, il devient onéreux de faire des recherches et des retouches par fraction, ce qui serait trop long.

Dans ce cas, le mieux serait de les enlever toutes et de les trier pour éliminer les mauvaises, vérifier et corriger les lattis et remplacer la totalité des tuiles hors service. En particulier, les faîtières et les arêtiers ne sont réemployés qu’en bon état.

Couvertures en ardoises.

— Elles sont posées sur lattis qui peut être à remplacer s’il reste constamment humide pendant la saison des pluies. Mêmes observations que pour la tuile.

Couvertures en fibro-ciment.

— Elles sont légères et inaltérables, le remplacement est facile pour les cassures accidentelles.

Couvertures en zinc.

— Les feuilles complètement hors d’état doivent être remplacées. Le reste peut être recouvert d’un enduit lorsqu’on peut rétablir la continuité par un papier étendu sur les piqûres, en les recouvrant d’un enduit qui peut prolonger la durée de cinq années environ.

Couverture en cuivre.

— Cette couverture est actuellement impossible pour des réparations modestes.

Couverture en plomb.

— Elle utilise des feuilles épaisses et son emploi est limité pour les mêmes raisons que le cuivre.

Ceci dit concernant les bâtiments de valeur modeste.

Pour les immeubles de rapport, les matériaux le plus couramment employés sont : le zinc, l’ardoise, la tuile mécanique ; la tuile plate est en voie de disparition. Les procédés de régénération sont peu nombreux et se ramènent tous à l’emploi de produits plastiques bitumineux tirés de la distillation du pétrole brut. Ces produits s’appliquent à la spatule, avec du papier spécial s’il y a lieu, et donnent de bons résultats sur les couvertures métalliques.

Quand la couverture du zinc arrive en fin de service, en moyenne vers une trentaine d’années, et si des vapeurs acides ne l’ont pas rongée, on parvient à la prolonger d’une dizaine d’années, surtout s’il s’agit de zinc no 14.

Nous éliminerons l’emploi de produits qui ne sont autres que des calfeutrements localisés et des mises hors d’eau provisoires.

Les bitumes plus fluides, étendus au balai ou au pinceau, sont inefficaces quand le métal est hors d’usage par perforations locales importantes ou épaisseur générale disparue. Leur emploi convient à certains cas d’entretien et surtout pour les feutres bitumés.

Les plaques ondulées en fer galvanisé, en fibro-ciment, en aluminium ne permettent pas de raccordements corrects sur les pénétrations.

Les ardoises grand modèle, de carrière ou artificielles, présentent un certain intérêt quand la surface est grande, de lignes simples et peu chargées de pénétrations.

Les couvertures métalliques connaissent un nouveau matériau. Il s’agit de feuille de fer pur zingué par amalgamation spéciale. Il faudra trente ans pour juger si la durée équivaut à celle du zinc. On réalise 10 p. 100 d’économie sur le mètre carré de couverture terminée. L’usage de l’aluminium est encore peu répandu, il semble que sa grande sensibilité électrolytique au contact d’un autre métal ne puisse être tolérée. La soudure est difficile sur le chantier. Certaines maisons sont arrivées à coller en plein l’aluminium sur une couche de bitume et à fixer les feuilles entre elles par un recouvrement du même produit.

La tuile mécanique, grand moule, représente un mode de couverture assez bon marché ; elle exige une pente minimum de 0,50 par mètre, et son poids doit être considéré sur charpentes légères ou fatiguées.

Les feutres bitumés sont susceptibles de durer une vingtaine d’années. Présentés en rouleaux de 12 ou 20 mètres sur 1 mètre, leur pose est économique, simple et rapide. Ils doivent être entretenus par une couche de bitume liquide posée tous les cinq ans.

L’industrie du zinc présente des éléments préfabriqués conçus pour les maisons standardisées de la Reconstruction. Chaque élément se compose d’un cadre en sapin supportant un panneau de bois contreplaqué de 12 formant le voligeage sur lequel s’appuie la feuille de zinc. La pose se fait par recouvrement suivant le système dit « à cressant ».

Chaque élément donne 1m,85 de longueur utile, la largeur varie de 0m,65 à 0m,80.

On envisage également des couvertures en panneaux préfabriqués, bois et feutre bitumés. Ce serait de grands éléments de 2 m. x 0m,40 ou 0m,50.

Les réparations des terrasses constituent des cas d’espèces qui ne peuvent être décrits dans un simple exposé d’ordre général.

M. D.

Le Chasseur Français N°619 Avril 1948 Page 85