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Le logis d'un ingénieur

Les mesures prises pour assurer au personnel industriel les biens estimables de la sécurité et de la santé ; les démonstrations pratiques d’hygiène, l’attention portée à la salubrité et au confort, toutes ces œuvres, toutes ces initiatives d’un caractère social nées d’un sentiment nouveau de droit collectif et de l’intérêt mieux entendu seraient inutiles, si le personnel restait en proie aux mêmes aléas et accablé des mêmes incommodités dans son logis. L’agrément du foyer est un contrepoids nécessaire à l’activité monotone de l’industrie moderne, il faut que les quelques heures passées dans son intérieur apportent un véritable repos.

Le logis doit comporter un living-room, salle où se tient la famille, convenablement chauffée et éclairée, munie de sièges confortables.

Le ménage, chaque membre dans ses attributions, pare cette pièce de quelques objets agréables à contempler dont il aura choisi la couleur et la forme dans une note de simplicité harmonieuse.

L’homme, trouvant dans son logis et dans ses dépendances l’occasion d’exercer son instinct de créer, de prévoir, de posséder, deviendra, en conscience, un élément d’ordre et de stabilité dans la communauté.

Soucieux de mettre en pratique ces diverses suggestions, certains industriels ont édifié, à proximité de l’usine, une cité groupée en ordre gracieux.

Au loin, les cheminées s’élèvent au-dessus d’une masse compacte de verdure. L’espace a été prodigué largement.

Dans la plaine, les jardins et un parc d’excursion. La compagnie élève là, sur les bords d’un ruisseau, des tentes pour la saison d’été. L’hiver, un pavillon offre un abri aux promeneurs. Parmi les cottages de cette cité-jardin, nous avons choisi la demeure d’un ingénieur, habitation rustique, dont le plan, très aéré, donne satisfaction.

La division intérieure est composée de trois travées entre refends. Le vestibule dégage le living-room, pièce de réception ; le bureau, situé à gauche, est le lieu de recueillement. La travée de droite comprend la salle à manger et la cuisine, en relation directe par porte va-et-vient. Le service se détache à l’arrière, sur jardin.

À l’étage, trois chambres avec penderie et salle de bains. La masse est montée en briques. Planchers en béton armé. Couverture en tuiles plates vieillies.

L’extérieur est enduit en mouchetis, badigeon à la chaux. Intérieur enduit en plâtre fin, plafonds sur lattis. Cuisine aménagée avec ventouse pour éviter la condensation. Cette pièce et salle de bains dallées en granito, les autres sols enduits en ciment magnésiens de différents tons. La surface bâtie occupe, environ, 90 mètres superficiels.

M. DELAFOSSE,

Architecte.

Le Chasseur Français N°619 Avril 1948 Page 84