Les rosiers appartiennent à deux grandes divisions :
les rosiers buissons et les rosiers sarmenteux ou grimpants. Il existe des
milliers de variétés, botaniquement classées en groupes, selon les caractères
de leur végétation. Beaucoup d’entre elles ne sont plus cultivées.
La vigueur des rosiers grimpants est, en général,
satisfaisante. Il y a, par suite, peu de difficultés dans leur culture. Il n’en
est pas de même en ce qui concerne les buissons, dont la végétation est
quelquefois faible et délicate.
Le rosier ne se plaît pas dans tous les terrains. Sa culture
est à peu près impossible en sol fortement calcaire, où il ne fait pas de
racines. Les terres plus ou moins sablonneuses d’alluvions donnent de bons
résultats, mais il réussit très bien dans les terrains plus compacts, sains et
profondément défoncés. Il existe d’ailleurs des variétés vigoureuses qui, avec
la plupart des rosiers grimpants, peuvent s’accommoder plus ou moins des
mauvais sols.
Quoique le rosier puisse se multiplier de diverses façons
(semis, bouturage, marcottage, greffe), il n’est pratiquement guère utilisé que
la greffe. Comme pour les arbres fruitiers, ce procédé permet de conserver tous
les caractères aériens de la variété, tout en la faisant bénéficier du système
radiculaire plus vigoureux du porte-greffe.
On préfère la greffe en écusson, qui s’effectue, selon
l’époque où l’on opère, à œil poussant ou à œil dormant.
La greffe à œil poussant est pratiquée par la plupart des
amateurs. Le seul inconvénient qu’elle présente peut être la faiblesse des
sujets obtenus après la première végétation. Elle ne peut donc être
raisonnablement effectuée que sur des sujets de vigueur suffisante, possédant
assez de racines pour que la greffe puisse émettre des branches normalement
constituées.
Les porte-greffes utilisés sont, en général, diverses
variétés du rosier sauvage ou églantier. Mais celles qu’emploient les
spécialistes sont différentes de l’églantier sauvage des haies et des forêts,
sur lequel travaille l’amateur.
Le rosier peut se greffer au niveau du sol (rosier nain), ou
à des hauteurs diverses sur la tige de l’églantier (rosier demi-tige : 0m,50,
0m,60 ; rosier tige : 1 mètre, 1m,20). Les
grimpants peuvent être écussonnés plus haut, soit pour être adaptés à un
treillage élevé, soit pour constituer avec leurs branches flexibles des formes
retombantes (rosier pleureur).
Les rosiers nains sont les plus répandus. Leur formation
étant plus rapide, les spécialistes les vendent à un prix beaucoup moins élevé
que les tiges. Ils répondent d’ailleurs à certains besoins décoratifs que
ceux-ci ne sauraient remplir.
Les tiges ont cependant des avantages dont nous reparlerons.
L’amateur qui fait ses rosiers les préfère généralement.
La plupart des variétés cultivées sont remontantes,
c’est-à-dire qu’elles émettent, après la première floraison, de nouvelles
branches ou rameaux anticipés qui fleurissent en été et en automne. Mais elles
possèdent ce pouvoir à des degrés divers et sont, par suite, plus ou moins
florifères.
La taille est nécessaire pour régler la production des
fleurs et maintenir l’équilibre et l’aération de la tête du rosier. Le système
à employer est simple.
La nature du terrain influe sur le coloris des fleurs. La
teinte, qui est très vive en terre forte, s’atténue en terrain léger.
Le rosier subit les attaques de quelques maladies ou
insectes. Par suite de son envergure réduite, il est relativement facile de
combattre le mal.
Il craint le froid, et la plupart des variétés cultivées
périraient l’hiver si on ne les protégeait pas contre les gelées.
Dans les climats froids, il aime les expositions
ensoleillées. Toutefois, les roses rouges, qui peuvent être brûlées par le
soleil, ne doivent pas être cultivées contre des murs au midi.
Les rosiers, surtout les sarmenteux, peuvent vivre
longtemps. Pratiquement, les buissons végètent normalement de six à douze ans.
Leur durée varie selon les terrains, mais surtout selon les soins qu’on leur
donne.
De même que pour toutes les plantes en général, une terre
usée est incompatible avec la bonne croissance d’une plantation nouvelle. Ceci
est d’autant plus important que le terrain utilisé est médiocre.
L.-C. NICOLIN.
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