Dans les porcheries modernes.
— Les races indigènes d’origine celtique et
ibérique, qui autrefois peuplaient en France la plupart des porcheries,
notamment les craonnais, les normands, les bressans, les basques,
les miélans, les limousins, les périgourdins, etc., ont
une tendance à s’effacer devant le porc Large White, de création
anglaise, originaire du Yorkshire, qui a été l’objet, depuis près d’un
demi-siècle, d’une sélection orientée du côté de la réduction du squelette, de
la prolificité des truies, de leurs aptitudes laitières, de la précocité et de
la propension des sujets à l’engraissement.
Pour toutes ces raisons, la Large White est considérée comme
la race porcine idéale, celle que les professionnels préfèrent, qu’il s’agisse
de produire des porcelets ou des cochons gras, puisqu’ils fournissent le
rendement le plus élevé en viande nette, lequel dépasse 75 p. 100.
Standard du porc Large White.
— Les porcs de cette race ayant été sélectionnés en vue
d’augmenter le rendement en viande, au dépens de la graisse, il convient, pour
éviter la dégénérescence, d’adopter des reproducteurs possédant les caractères
typiques de la race, en ce qui concerne la conformation du corps et les autres
caractères zoologiques et zootechniques énumérés dans le standard
ci-après :
Tête : forte, sans lourdeur, au profil
régulièrement concave, de longueur moyenne, terminée par un groin peu
retroussé.
Oreilles : semi-longues, minces, un peu
penchées, avec bords frangés de soies fines, l’ouverture en avant et les pointes
légèrement relevées en dehors.
Col : épais, se fondant avec les épaules.
Corps : ample, allongé, épais ; côtes
rondes ; poitrine large et profonde.
Épaules : larges et charnues, mais sans dépasser
la poitrine.
Dos : rectiligne et horizontal, régulièrement
épais, des épaules à la croupe.
Reins : larges. Flanc : court. Croupe :
musclée. Fesse : descendue.
Queue : attachée haute, longue, terminée par une
touffe de poils soyeux.
Membres : courts et musclés, bien d’aplomb.
Paturons : courts. Pieds : forts,
plats et longs.
Couleur : blanche, sans pigmentation noire.
Mamelles : régulièrement espacées, au nombre de
douze, soit six de chaque côté.
Soies : fines, non frisées et peu serrées.
Les défauts entraînant la disqualification dans les concours
sont les suivants : une tête courte avec groin retroussé, et tête longue
avec groin aminci ; les oreilles cassées, les soies frisées, la poitrine
plate, la croupe avalée, les mauvais aplombs, les tétines insuffisantes.
Aptitudes raciques.
— Les truies recevant une nourriture mixte, bien
équilibrée en protéine, hydrates de carbone, minéraux et en fourrages verts
vitaminés, sont toujours d’excellentes laitières, capables de mener à bien
leurs portées de porcelets, généralement au nombre de dix, lesquels arrivent à
peser 25 kilogrammes au sevrage. Leur poids atteint facilement 100 kilogrammes
à six-mois et peut dépasser 200 kilogrammes à un an.
Si l’on tient compte que la chair du Large White est
d’excellente qualité, recherchée des charcutiers pour les salaisons, on comprend
que cette race jouisse d’une vogue justifiée.
Les jeunes truies fournissent leur première portée entre
onze et douze mois. Comme elles sont rustiques, elles s’accommodent fort bien
du régime de plein air. Suivant les ressources de leur pâturage, on complétera
leur ration par une distribution de farineux associés dans l’auge, en forçant
davantage les matières azotées, représentées par le tourteau, les farines de
viande ou de poissons, lorsque l’herbe devient ligneuse ou peu nutritive.
C’est en raison de ses aptitudes procréatrices, de sa
rusticité et de sa grande précocité que la race Large White gagne de jour en
jour du terrain sur les autres races porcines. Mais il est bon, si l’on veut
maintenir les porcheries productives, de recourir de temps à autre à de
nouvelles infusions de sang, par l’achat de verrats sélectionnés, issus de
sujets inscrits au Herd-Book, ce qui est une garantie de pureté.
Il convient de noter que le porc Large White s’acclimate
partout, aussi bien dans les pays froids, comme le Canada, que dans les pays
tempérés et même chauds, tels que le Maroc, l’Afrique orientale, centrale, et
le Sud africain. Il peut donc prospérer partout en France.
C. ARNOULD.
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