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Au verger

Soins d’été

Les arbres du verger et ceux du jardin fruitier réclament, pendant la période estivale, quelques soins. Ceux-ci ont surtout pour but d’agir sur le volume et la qualité des fruits.

Tout d’abord, pour ceux qui sont soumis à des formes taillées, le pincement est fort utile pour provoquer, sur chaque ramification fruitière, la formation de l’organe de fructification le plus près possible de la branche de charpente. Si la question de main-d’œuvre ne se posait pas avec autant d’acuité, on aurait grand avantage à pincer les poiriers et les pommiers deux et même trois fois au cours de la belle saison. Pour le pêcher, le pincement est tout aussi important pour faire développer les rameaux de remplacement. Il est également indispensable pour la vigne en limitant, au profit des grappes, le développement des pousses.

Pour les espaliers et les contre-espaliers, l’accolage des prolongements des branches de charpente doit être effectué, au fur et à mesure de leur développement, à l’aide de jonc ou à défaut de raphia. On n’a ainsi aucune peine à imprimer à ces bourgeons encore herbacés la direction qu’ils devront conserver par la suite.

Il est assez rare que l’on soit obligé d’arroser les arbres, à moins qu’il ne s’agisse d’arbres nouvellement plantés. Mais il arrive souvent, surtout dans les terrains légers, qu’il y ait intérêt à conserver au sol un degré d’humidité suffisant. On y arrive en étendant un paillis à la surface de celui-ci, après l’avoir parfaitement ameubli par un crochetage.

L’application de ce paillis ne doit cependant pas être faite trop hâtivement, car on risquerait alors d’empêcher l’échauffement et l’aération du sol, indispensables à l’activité microbienne qui reste à la base de sa fertilité. C’est, en général, la deuxième quinzaine de juin qui convient le mieux pour ce travail.

Une bonne pratique, dont le résultat est de faire grossir notablement les fruits, est le bassinage, avec de l’eau tiédie par exposition au soleil, de la charpente et du feuillage des pêchers en espalier. Ce travail doit se faire le soir, après les journées très chaudes, soit à la seringue, soit au pulvérisateur.

Pour préserver des coups de soleil les troncs des pêchers en espalier au Midi et au Sud-Est, on a également avantage à placer, devant le pied de l’arbre, une planchette peinte en blanc, pointue à une extrémité et enfoncée dans le sol.

En plein champ, pour arriver à donner du volume aux fruits, on multipliera les façons superficielles à la bineuse, de manière à garder la fraîcheur et à favoriser la nitrification des engrais azotés organiques.

Les pucerons sont bien le fléau des arbres fruitiers. Le noir est commun sur le cerisier, mais se trouve aussi assez souvent sur le prunier, le poirier et le pommier. Le vert se rencontre sur le pêcher, le poirier, le pommier. L’un et l’autre se multiplient avec une grande rapidité, font se recroqueviller les feuilles et paralysent la végétation.

Il faut agir contre eux dès le début de l’attaque, dont on est averti par la présence de fourmis qui circulent activement sur les arbres.

Différents insecticides sont efficaces, notamment la nicotine et les spécialités commerciales à base de ce produit, ainsi que les poudres de roténone. Il convient d’y ajouter un bon mouillant pour en accroître l’efficacité. Les traitements effectués très tard, le soir, donneront toujours des résultats nettement supérieurs à ceux faits dans la journée et risqueront moins d’endommager les arbres.

E. DELPLACE.

Le Chasseur Français N°628 Juin 1949 Page 508