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Les rosiers sarmenteux

Les rosiers sarmenteux, plus communément désignés sous le nom de rosiers grimpants, constituent un élément de première valeur pour la décoration des jardins.

Or, qui dit « rosier grimpant » dit « support ». Un simple tuteur peut constituer ce support, mais on utilise aussi, et beaucoup plus, des supports plus compliqués et parfois très ornementaux par eux-mêmes, tels que portiques, tonnelles, arceaux, guirlandes, pergolas, berceaux, sur lesquels on peut étendre et diriger les branches souples des rosiers grimpants de façon à les garnir aussi régulièrement et complètement que possible.

Il est essentiel de proportionner les dimensions des supports aux possibilités de développement des rosiers qui doivent les recouvrir. Sous ce rapport, il ne faut pas perdre de vue que de grandes différences de vigueur existent entre les rosiers hybrides de Wichuraiana, dont l’unique floraison annuelle, très riche d’ailleurs, a lieu en juin-juillet, et les rosiers qui fleurissent au printemps et refleurissent à l’automne. Ces derniers, couramment désignés sous le nom de grimpants « remontants », sont nettement moins vigoureux que les premiers, connus sous le nom de « non remontants ».

C’est ainsi qu’une pergola, une tonnelle ou un berceau hauts de 2m,30 à 2m,50, des guirlandes longues de 4 mètres sont largement suffisants pour permettre d’utiliser la capacité de développement des non-remontants les plus vigoureux comme, par exemple, American Pillar, Dorothy Perkins, Albéric Barbier, Hiawatha, Lady Gay, etc. ; et que ces mêmes supports resteront toujours en partie dégarnis lorsqu’ils sont utilisés pour des remontants comme Gloire de Dijon, Reine Marie-Henriette, William Allen Richardson, Climbing, Mme Herriot, etc.

Il convient aussi, lorsque roseraie il y a, de maintenir les rosiers grimpants au pourtour de celle-ci.

Au centre, ils masqueraient la vue et contribueraient à donner à l’ensemble un aspect plutôt étriqué.

Les pergolas, les portiques, les guirlandes s’établiront le long des allées ou au-dessus de celles-ci. Les guirlandes sont reliées entre elles par des colonnes.

Les supports sont le plus souvent construits soit en bois rustique, soit en bois travaillé. La ligne régulière des guirlandes est obtenue soit à l’aide de tringles légères courbées à la demande, soit au moyen de chaînettes de fer fixées à deux colonnes et plongeant plus ou moins au centre.

C’est surtout dans le jardin à la française, de tracé rectiligne, que ces divers arrangements trouvent leur emploi.

Les rosiers grimpants ont cependant aussi leur place au jardin paysager, mais on leur y laisse davantage de liberté. C’est ainsi que, sur les pelouses, ils peuvent être greffés sur de très hautes tiges de 2 mètres et plus d’où leurs longs rameaux chargés de fleurs retombent à la façon des branches d’un saule pleureur.

Au jardin alpin, il est possible de faire ramper les tiges sur les roches en les fixant de place en place sur des fils de fer disposés à cet effet. L’effet est merveilleux à l’époque de la pleine floraison.

On peut encore, si l’exposition est suffisamment découverte, planter les rosiers sarmenteux en bordure des massifs d’arbustes, à condition cependant de n’employer, dans ce cas, que des variétés de grande vigueur comme American Pillar, Dorothy Perkins, François Juranville, Crimson Rambler, etc., les variétés remontantes ne résistant pas ordinairement à la redoutable concurrence des racines des arbres et des arbustes voisins.

E. DELPLACE.

Le Chasseur Français N°628 Juin 1949 Page 509