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Choix d’un chien d’arrêt

Voici juillet : c’est le moment pour le chasseur qui se trouve privé de son compagnon de chasse de s’en procurer un.

D’ici septembre celui-ci aura le temps de s’habituer à son nouveau maître, et ce dernier pourra, si c’est nécessaire, lui donner quelques leçons d’obéissance et l’habituer à son commandement.

En quelques sorties, ce nouveau chien pourra s’adapter aux chasses du pays, s’il n’en est pas originaire.

La race et le sexe seront, bien entendu, ceux que l’acheteur préfèrent. En tout cas, s’il ne peut se déplacer pour voir et essayer le sujet qu’il a l’intention d’acquérir, il devra prendre par écrit toutes les garanties possibles et exiger la faculté de renvoi si l’animal ne lui convenait pas.

Dans le cas où un ami ou un amateur compétent pourrait l’examiner et l’essayer avant l’envoi, les chances de satisfaction de la part de l’acheteur seraient bien augmentées.

Les chiens anglais : pointers ou setters, conviennent surtout aux chasseurs assez jeunes et disposant principalement de chasse de plaine.

Si déjà d’un certain âge et chassant sur des terrains couverts : haies, bruyères, ajoncs, on fixera son choix sur un continental, ou un spaniel, qui, quoique n’arrêtant pas, peut rendre de bons services aux couverts.

Parmi les braques, épagneuls ou griffons, on choisira celui dont la famille est réputée pour sa vigueur et son nez.

Si l’on doit chasser assez souvent au marais, on devra choisir parmi les races qui le font sans trop en ressentir les mauvais effets : setters irlandais, épagneuls et griffons à poil dur.

Pour le sexe à choisir, chacun a là-dessus son opinion faite.

Les chiennes, au moment de leurs feux, ne peuvent être employées que seules, et encore devra-t-on éviter d’approcher des collègues qui utilisent un mâle un peu ardent. Un appareil que l’on trouve dans le commerce peut éviter toute saillie intempestive. En tout cas, l’indisponibilité pendant la durée de la chasse ne sera que de quinze à vingt jours, tandis qu’avec certains mâles il n’y a rien à faire quand ils ont senti une chienne en folie, et, dans les chasses où les participants sont assez nombreux, c’est le cas presque journalier.

Quand on se sera mis d’accord sur les conditions auxquelles on désire acheter un chien, il faudra se le faire expédier contre remboursement de la moitié du prix convenu ; l’autre moitié sera payée après constatation par le vétérinaire du bon état de santé et la réception du pedigree, s’il a été promis.

Cette façon de faire évite bien des discussions.

Si le chien n’a pas été essayé, il faudra s’assurer qu’il n’a pas peur du coup de feu : un coup de revolver tiré à quelque distance permettra de s’en rendre compte.

Si le rapport est garanti, on tâchera de se procurer un pigeon frais tué ou une peau de lapin rembourrée.

Si le chien n’y satisfait pas, comme s’il paraît avoir la crainte du coup de feu, le plus simple sera de le réexpédier au vendeur contre remboursement de la somme versée. Cela permettra de se mettre à la recherche d’un autre sujet sans attendre la fin de tractations fastidieuses.

Beaucoup d’éleveurs sont consciencieux, mais il arrive parfois que le chien qui a donné jusque-là toute satisfaction devienne inutilisable avec un nouveau propriétaire.

À réception, isoler le chien, le promener en laisse pendant quelques jours ; s’il a été dressé, lui faire exécuter quelques downs d’abord en laisse, puis en liberté. Essayer le rapport.

En pratiquant de cette façon, au bout d’un mois le chien devra obéir à son nouveau maître comme au premier, surtout si celui-ci a bien expliqué sa façon de le conduire et le vocabulaire employé.

Ce qu’il faudra surtout éviter, ce sera, le jour de l’ouverture, d’approcher des groupes de chasseurs d’où éclatent parfois des fusillades qui peuvent effrayer un débutant. Souvent aussi autour de ces chasseurs gambadent des chiens plus ou moins disciplinés et dont l’exemple ne peut être que nuisible au débutant.

Pour l’âge du chien à acquérir, il serait désirable qu’il fût de trente à trente-six mois, mais, pour amener un puppy à cet âge, les frais sont gros et le prix de revient assez élevé.

C’est généralement à l’âge de quinze à dix-huit mois que sont offerts les chiens à vendre ayant subi un commencement de dressage.

A. ROHARD.

Le Chasseur Français N°629 Juillet 1949 Page 543