À l’approche de la mauvaise saison, quelques conseils très
simples sur la manière de conserver les légumes-racines, après arrachage ne
sont peut-être pas chose inutile.
La première précaution à prendre sera de procéder à
l’extraction des plantes par temps sec, et, de préférence, par une journée
ensoleillée.
Les légumes sont ensuite laissés sur le sol pour se
« ressuyer ».
On en profite pour procéder à leur « habillage »,
qui consiste à couper les-feuilles au-dessus du collet des plantes.
Cette opération effectuée, on les rentre à l’abri des
intempéries, dans un local sain et aéré, une cave ou un cellier, etc. Le point
essentiel, c’est que les risques de gelée en soient écartés.
On étend alors dans ce local de la terre ou du sable sec que
l’on dispose en plates-bandes sur le pourtour de la pièce.
Sur le lit de terre ainsi préparé, on place une première
couche de racines que l’on recouvre de trois à quatre centimètres de terre.
Si la place n’est pas suffisante, on peut, au besoin, mettre
plusieurs couches de racines, les unes au-dessus des autres, de façon à gagner
en hauteur, en ayant soin de séparer chacune d’elles par une épaisseur de
sable. Cette manière d’opérer est certainement celle qui offre le maximum de
garanties. Toutefois, si l’on ne dispose pas de matière isolante convenable, on
peut entasser les racines au centre du local.
Pour éviter que la masse s’échauffe, ce qui occasionnerait
la pourriture, on met, au préalable, sur le sol, une légère couche de paille
ou, mieux, de brindilles formant tapis, puis, au milieu de chaque tas, on place
verticalement une poignée de branchages de façon à constituer une cheminée
d’aération.
Pendant le cours de l’hiver, et, au moins une fois par mois,
il est nécessaire de visiter les tas de racines de façon à éliminer celles qui
ont tendance à se gâter et dont le contact pourrait contaminer leurs voisines.
Lorsqu’on ne possède pas un local de conservation
convenable, il y a lieu d’envisager la conservation en silo. À cet effet, dans
un coin du jardin, de préférence le long d’un mur exposé au nord, on creuse,
une tranchée de 0m,70 à 0m,80 de profondeur, sur 1m,20
de large. La longueur est naturellement proportionnée à la quantité de produits
à conserver. On maintient les bords de cette fosse avec des planches et l’on
garnit le fond d’une couche de paille ou de ramilles.
On dispose alors les racines par lits successifs en
établissant tous les 2 mètres, des cheminées d’aération en branchage et
l’on recouvre le tout de 5 à 6 centimètres de paille longue.
À l’approche des fortes gelées, on complète la couverture
par une couche de terre de 8 à 10 centimètres d’épaisseur, que l’on isole
elle-même du milieu extérieur, au moyen de feuilles sèches, de paillassons ou,
ce qui est mieux, lorsque l’on en possède, à l’aide de fumier de cheval frais.
Toutefois, cette sorte de silo en profondeur n’est recommandable que dans les
terrains sains, c’est-à-dire secs, mais, dans les jardins humides, les sites
doivent être établis en surface.
Il suffit alors d’entasser sur le sol les racines sur une hauteur
de 0m,80 à 1 mètre, et de garnir toutes les faces avec une
litière que l’on charge d’une couche de terre de 20 centimètres, en
prenant la précaution, pour éviter l’échauffement, de prévoir l’aération, comme
dans le cas précédent.
Durant les périodes de froid très vigoureux, disposer en
surface une protection complémentaire de feuilles, fumier, etc., constitue une
sage précaution.
Une façon de faire qui a son importance, particulièrement
dans les régions aux hivers rudes, consiste, lors de l’entassement des légumes,
de les mélanger au lieu de les classer par espèce.
Ainsi, lorsque la ménagère a besoin d’aller prélever des
légumes dans le silo, il lui suffira de dégager un seul coin, et elle trouvera
à sa disposition des produits divers. Dans le cas contraire, il lui serait
nécessaire d’ouvrir plusieurs silos pour prendre ce dont elle a besoin. Chose
qui est moins agréable, surtout en période de mauvais temps.
GOUMY.
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