La huppe.
— Nous connaissons tous cet oiseau si élégant de forme
avec sa tête au long bec fin et recourbé, surmontée d’une grande huppe, doté de
couleurs harmonieuses, et qui, le plus souvent, se promène à terre. On le
rencontre surtout dans le Midi de la France et dans l’Afrique du Nord. J’ai
trouvé son nid en Algérie dans le tronc creux d’un olivier. Il contenait, outre
les petits, plusieurs lézards en décomposition. Mais ce n’est pas des mœurs de
l’oiseau que je veux parler, c’est de tout autre chose.
On a beaucoup discuté et on discute encore sur la façon dont
on doit prononcer la lettre « u » en latin. J’ai lu, il n’y a pas si
longtemps, un article écrit par un professeur de lycée qui soutenait que l’« u »
latin doit être prononcé comme nous prononçons l’« u » dans notre
propre langue, c’est-à-dire comme l’« u » allemand surmonté d’un
tréma. Il puisait son argumentation notamment dans la prononciation (supposée)
de cette lettre dans le bas latin qui se parlait en Gaule sous la domination
romaine.
Cependant qui de nous n’a entendu le cri de la huppe :
« oup, oup, oup », voilà, un peu triste, la même note répétée trois
fois, exactement la première note du cri du coucou, et qu’il est facile
d’imiter en joignant les deux mains et en soufflant entre les deux pouces de
haut en bas. Mais, tandis que le coucou vient toujours inéluctablement à
l’appel du plus loin que vous l’entendez, il n’en est pas de même de la huppe,
plus timide, et qui, si elle vient, n’approche guère.
On va se demander ce que tout cela peut bien avoir à faire
avec la prononciation du latin. Or cela a tout à faire. La huppe nous apporte
la preuve irréfragable que chez les Romains l’« u » se prononçait
« ou ».
En effet, la huppe s’appelait, chez eux, upupa, ce
qui est évidemment une onomatopée, c’est-à-dire simplement l’imitation du cri
de l’oiseau, « oup, oup, oup », et ils l’écrivaient upupa
comme nous venons de l’écrire.
Donc, l’« u » de upupa se prononçait
« ou ». L’oiseau lui-même nous le dit encore. Il a transmis son cri
de génération en génération jusqu’à nous.
Et il est bien probable que le mot « huppe »
français, désignant une touffe de plumes sur la tête de certains oiseaux,
dérive du upupa latin, qui ne s’appliquait qu’à ce seul oiseau, mais que
nous, nous appliquons à tous les porteurs de huppe.
Et voilà comment la huppe est chez nous professeur de latin.
Amis chasseurs, écoutez les oiseaux.
E. DUBOIS-CARRIÈRE.
La disparition du merle.
— Dans le no 612 du Chasseur
Français, un « vieux chasseur de Rochefort » écrivait que, dans
son département, le merle se raréfiait de plus en plus. Il attribuait sa
disparition aux pies et lançait un appel aux chasseurs pour savoir si, dans
leur département, le merle est aussi envoie de disparition. Les lecteurs qui
répondirent furent presque unanimes à déclarer que le merle se fait de plus en
plus rare.
Je vais, chaque année, passer mes vacances à Quinsac, à 15 kilomètres
de Bordeaux, et j’ai pu observer que, dans ce secteur, le merle est loin d’être
rare. Chaque année de nouveaux nids se bâtissent, de nouveaux merles arrivent,
et ceci surtout depuis trois ans. Le nombre des merles a quadruplé depuis cette
époque. Je suis persuadé, avec M. Eugène Dervaelle, qui a fait paraître un
article dans Échos de partout du no 620, que le merle et
les migrateurs en général ont modifié leurs itinéraires : les geais, par
exemple, qui, avant la guerre, n’étaient pas rares, sont maintenant inconnus
dans la région.
Le plus curieux est que les rapaces à poil et à plumes (sauf
geais et corbeaux) sont si nombreux dans la région que, mis à part le lapin, le
gibier est très rare.
Le trop grand nombre de chasseurs aussi a anéanti les
quelques lièvres, perdreaux et même faisans que j’avais remarqués après la
guerre.
J.-M. BOURGES, abonné, Bordeaux.
Avis aux chasseurs et particuliers spoliés.
— La note parue dans Le Chasseur Français de
septembre, annonçant la création de l’Association des chasseurs et particuliers
spoliés de leurs armes, nous permet de grouper un grand nombre
d’adhérents : de toutes les régions de France, des demandes de
renseignements nous parviennent.
Le but de l’association est d’obtenir la restitution ou
l’indemnisation des armes déposées sur ordre des autorités, en 1940 et 1942.
Un dossier est en voie de constitution, en vue du recours à
la juridiction du Conseil d’État. Il est nécessaire que nous soient
fournis :
1° Une copie conforme légalisée du récépissé de dépôt des
armes ;
2° Un devis estimatif de leur valeur, au tarif 1949 ;
3° Une notice descriptive indiquant la nature et l’état des armes déposées.
Nous avons présenté notre requête au Président de la
République et avons reçu son assurance que le Président du Conseil, responsable
des actes gouvernementaux, en serait informé et que la question lui serait
soumise.
Avant d’entamer une procédure, nous comptons rappeler au
Président du Conseil l’existence de notre association et le but qu’elle
poursuit.
Notre union donne de la cohésion à notre action :
groupez-vous par régions et faites parvenir les documents nécessaires à l’une
des adresses suivantes. (Nous rappelons qu’il n’y a aucune cotisation, mais que
les frais inévitables seront répartis entre les adhérents.)
Le secrétaire : M. Riffard, 21, rue Pointe-Cadet, Saint-Étienne.
Le président : Dr Marion, 13, rue de la Bourse, Saint-Étienne.
L’assemblée générale de la Fédération départementale des
chasseurs de Seine-et-Oise
… a émis après discussion les vœux suivants à
l’unanimité :
1° Projet sur la chasse par la loi 6656.
— Que le projet de loi sur la chasse no 6656
soit purement et simplement rejeté, le besoin d’une réglementation du droit de
chasse ne se faisant pas sentir dans le département où l’organisation des
sociétés communales librement constituées donne satisfaction aux chasseurs.
Au cas où ce projet serait discuté à la Chambre, l’assemblée
générale demande que les trois amendements suivants y soient apportés à
l’exclusion de toutes autres modifications.
ART. 5. — Supprimer : « qui statue en dernier
ressort » et le remplacer par « à charge d’appel ».
ART. 11. — Suppression totale de l’article, la loi des
finances suffisant à régler cette question sans qu’il soit utile de la faire
figurer dans une loi sur l’exercice du droit de chasse.
ART. 14. — Supprimer : « sur le domaine
privé », ainsi que le membre de phrase : « ainsi que sur le domaine
privé des communes, etc. ».
2° Emploi du glucochloral.
— Que le glucochloral, la chloralose et leurs dérivés corbodor,
etc., soient classés dans les produits toxiques à ne délivrer que sur
ordonnances médicales.
3° Emploi du blé strychniné.
— Que l’emploi du blé strychniné soit sévèrement
réglementé pour la destruction des mulots et campagnols. Qu’il soit
formellement interdit pour la destruction des corbeaux, pies, etc., en raison
des dangers que son application fait courir aux petits oiseaux et au gibier.
Que seul le gros maïs ou les appâts de viande strychninés soient autorisés pour
la destruction des becs droits.
Tableaux de chasse.
— Les gardes de la Fédération des chasseurs des
Bouches-du-Rhône ont détruit, au cours d’une vaste campagne de destruction des
renards et blaireaux au moyen des gaz de chloropicrine, 25 de ces rongeurs. Des
centaines de lapins, perdreaux, poules ou canards ont ainsi été sauvés.
M. Saussay, garde-chasse à Canappeville, par Houdouville (Eure),
a détruit au cours de la campagne de piégeage 1949 : 41 renards, 9 blaireaux,
5 fouines, 5 putois, 53 belettes, 7 chats-harets, 16 buses,
8 vautours et environ 100 émouchets, corneilles et pies dans une
chasse de 50 hectares.
M. R. Ragueneau, de La Chapelle-sur-Loire, en
Touraine, à tué le 8 novembre 1948 un aigle de l’espèce Pygargue, mesurant
2m,20 d’envergure et pesant 5 kilos.
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