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Sports nautiques

Le monotype « Alouette »

Parmi les nombreux monotypes dont est doté le yachting français, il est une série reconnue et discrète qui mérite d’être mentionnée pour ses qualités particulières d’élégance, de finesse et de légèreté. Bateau vivant et racé, l’Alouette est un des plus jolis et des plus rapides dériveurs de moins de 5 mètres. Il donne toute satisfaction à ses propriétaires, et, lorsque ceux-ci se rencontrent en régate, ils ont l’avantage de se mesurer à armes égales ; ce qui ne peut être par exemple avec les canetons, bateaux excellents ; certes, et populaires, mais qui diffèrent sensiblement d’un type à l’autre, tout en restant dans le cadre des restrictions limitatives, comme nous l’avons vu dans une précédente causerie (1). Toutes les coques de l’Alouette sont, en effet, construites sur un même bloc ou moule, comme les canoés canadiens, et sont, de ce fait, toutes rigoureusement semblables.

Construction en forme, très élégante, en acajou verni à petits clins assemblés à mi-bois sur membrures ployées ; rivés en cuivre. Le cockpit est spacieux avec une profondeur de 0m,50. Le lest mobile est posé en éléments fractionnés. Débarrassé de ce lest, la coque est assez légère pour être portée à la main par deux hommes. Le mât de 7m,80 porte une voilure de 10 mètres carrés de type marconi, moderne, haut et étroit, donnant un cap absolument remarquable et une vitesse chronométrée en mer au plus près de 4,6 nœuds ; soit 8km,500 à l’heure. Le mât est en deux parties pour faciliter le transport. Solidement haubané, il résiste parfaitement aux risées les plus violentes. Accastillage tout en bronze, simple mais très complet. Pas d’imbroglio de palans, drisses ou écoutes. Celles-ci sont à la portée de la main, et tout a été minutieusement étudié à bord pour simplifier à l’extrême la manœuvre de ce petit yacht.

Cette unité est à conseiller aux débutants qui préfèrent un bateau racé et élégant, aux lignes impeccables, au dériveur courant à angles vifs. Naturellement ces qualités impliquent une construction un peu plus longue et plus minutieuse, mais cependant le prix de revient serre de près celui des coques angulaires de dimensions similaires.

On reproche à l’Alouette son lest, qui, en cas de chavirement, peut l’entraîner au fond. Mais les statuts de l’association des propriétaires d’Alouettes obligent chaque bateau à être muni de flotteurs d’une capacité de 250 litres, assurant ainsi la flottabilité du yacht en cas d’accident.

L’Alouette est faite pour deux équipiers, mais elle peut facilement recevoir quatre personnes ; qui resteront à l’aise en raison de la grandeur du cockpit.

Voici les caractéristiques numériques de cette intéressante série à laquelle nous adressons pour conclure nos vœux de prospérité :

Longueur totale 4m,77
Largeur 1m,42
Hauteur du mât 7m,80
Tirant d’eau :  
Dérive basse 1m,20
Dérive haute 0m,20
Poids total 250 kilos environ.
Poids du lest mobile 100 kilos.
Surface vélique 10 mètres carrés.

A. PIERRE.

(1) Voir Le Chasseur Français de juin-juillet 1948.

Le Chasseur Français N°633 Novembre 1949 Page 744