Accueil  > Années 1948 et 1949  > N°633 Novembre 1949  > Page 752 Tous droits réservés


Le « CHASSEUR FRANÇAIS » sollicite la collaboration de ses abonnés
et se fait un plaisir de publier les articles intéressants qui lui sont adressés.

L’élevage des porcs

L’hygiène des porcheries.

— Qu’il s’agisse de produire des nourrains ou des coureurs pour la vente, des porcs gras de charcuterie ou des reproducteurs (verrats ou truies), il n’est pas possible de réaliser des bénéfices substantiels si on n’observe pas l’hygiène la plus sévère, en appliquant les mesures prophylactiques capables d’empêcher l’apparition et le développement des maladies épizootiques telles que l’entérite infectieuse, le rouget, la pneumonie contagieuse, etc. ... Toutes ces affections pourraient être évitées ou enrayées, si les porcs étaient confortablement logés et si, outre les nettoyages quotidiens, on effectuait, au moins une fois par semaine, le lavage à fond des réduits et des mangeoires avec de l’eau crésylée ou javellisée à 3 p. 100.

Ne pas hésiter non plus, aussitôt qu’un sujet manifeste de l’inappétence, ou présente des symptômes d’une maladie quelconque, de l’isoler immédiatement dans un réduit éloigné. Il y restera tant qu’il ne sera pas totalement guéri.

Installation des porcheries.

— Contrairement à l’opinion courante, les porcs sont très sensibles aux variations de température ; ils redoutent le froid et ils résistent mal à la surchauffe. L’humidité leur est fatale, et ils ont besoin d’un air pur, largement ventilé, sans courant d’air direct. On devra donc s’efforcer de leur procurer un logement remplissant les conditions requises pour qu’ils ne soient pas incommodés.

Autant que possible, la porcherie sera construite sur un terrain sain, avec des matériaux non poreux, enduits finement en mortier bâtard. Le sol devra être cimenté, pourvu de pentes ad hoc permettant l’évacuation rapide des urines et des eaux de lavage. Les réduits, placés de chaque côté de l’allée centrale, large de 1m,50 environ, se trouveront facilement desservis pour la distribution de la nourriture et l’enlèvement des fumiers.

Si le local n’est pas surmonté d’un grenier pouvant recevoir des fourrages, on devra l’isoler par des bardeaux en terre cuite, ou par des plaques de fibrociment. Quant à la hauteur de la porcherie, elle ne sera jamais inférieure à 2m,25, ni supérieure à 2m,50.

L’éclairage, reconnu nécessaire à la santé des porcs, se fera par des fenêtres à vasistas, plus larges que hautes, pouvant être ouvertes ou fermées suivant la saison, l’aération étant assurée par cheminées laissant échapper les gaz délétères, sous la poussée de l’air pur amené par des conduits traversant les murs à la hauteur des réduits.

Loges ou réduits.

— Les dimensions des réduits varient suivant leur affectation. En général, on leur donne 2m,25 x 2m,25, lorsqu’ils sont destinés à recevoir des porcs à l’engrais, que l’on a intérêt à réunir deux à deux, parce qu’ils profitent mieux en compagnie que si on les logeait séparément.

Pour l’élevage en commun des porcelets d’une même portée, à partir du sevrage jusqu’à trois ou quatre mois, les réduits conserveront la même largeur, mais on doublera la longueur en la portant à 5 mètres.

Les loges destinées à recevoir les truies portières mesureront également 2m,25 x 2m,25, mais elle comporteront un réduit annexe, en communication par un portillon mobile, de manière à pouvoir séparer les gorets après chaque tétée, ce qui permet d’en limiter le nombre, allant de 5 à 1 par jour de la naissance au sevrage. Une mangeoire circulaire permet de remplacer progressivement les tétées par des buvées.

Les loges les plus hygiéniques et les plus durables se font en ciment armé, finement enduit sur les deux faces. Si, au lieu du béton moulé, on employait la brique de champ, il faudrait la prendre bien cuite, de préférence en laitier, et l’enduire également. La hauteur des cloisons sera de 1m, 15.

Chaque réduit sera pourvu, sur le devant, face à l’allée, d’une solide porte en chêne jouant sur des gonds et d’une ouverture fermée par un volet basculant, ayant même largeur que l’auge. Le volet basculant étant muni d’un verrou, il peut prendre la position extérieure et intérieure, ce qui facilite la distribution des pâtées et le nettoyage des mangeoires.

Les auges, construites en arrondi, en mortier de ciment, et polies avec un lait de portland ou du grès vernissé, auront 25 centimètres de hauteur. L’écoulement des urines se faisant le plus souvent sur le devant, un espace libre sera ménagé sous les mangeoires pour leur permettre d’accéder aux rigoles latérales, longeant les réduits de chaque côté de l’allée, pour se perdre dans la fosse à purin, ainsi que les eaux de lavage.

L’aire de couchage des porcs se trouve à l’opposé des mangeoires. Elle mesure 1m,50 de large et, pour que la litière reste saine, on lui donne 5 centimètres de pente par mètre. Dans les 75 centimètres restants, la pente est réduite à 2 centimètres.

Les porcheries mixtes.

— Les porcheries destinées conjointement à la production des gorets et à celle des cochons gras devront se composer d’un réduit ordinaire A pour loger le verrat et de réduits identiques B et C destinés aux truies, ceux-ci étant contigus avec D et E réservés aux gorets, en communication par des portillons et munis de mangeoires circulaires.

De l’autre côté, un réduit double F recevra les porcelets d’une même portée, pour l’élevage en commun, jusqu’au moment où on décidera de les engraisser par paires, dans les loges MNP, etc. En S se trouve l’endroit réservé à la préparation des aliments, et si les urines sont canalisées par l’arrière, elles se rendront par une tuyauterie dans la fosse à purin, située près de la fumière R.

C. ARNOULD.

Le Chasseur Français N°633 Novembre 1949 Page 752