Le devoir d’aînesse.
— Au mois d’avril de cette année, j’eus une couvée de
huit poussins. La mère et ses huit petits couchaient dans un compartiment
grillagé que je fermais chaque, soir, à cause des rats. Or, un soir, j’oubliai
de le fermer, et j’eus le lendemain la désagréable surprise de constater que
sept poussins avaient été saignés au cours de la nuit et laissés sur place. La
nuit suivante, l’auteur du méfait, un rat de forte taille, se laissait prendre
à un piège.
Je m’appliquai par la suite à choyer l’unique survivant, et,
empruntant une poule couveuse à des voisins, je pus avoir une seconde couvée
qui me rapporta encore huit poussins. C’est alors que, faute de locaux, se posa
pour moi le délicat problème de l’entente à l’intérieur du poulailler, le
survivant de l’hécatombe devant obligatoirement cohabiter avec la mère poule et
les jeunes poussins. Je m’arrangeai tant bien que mal pendant un mois et demi,
terme au bout duquel je restituai la mère poule à son propriétaire et joignis
le rescapé, alors âgé de trois mois, à ses jeunes frères de un mois et demi.
Qu’allait-il se passer ? Je prévoyais le pire. Au
moment des repas, notamment, il était à craindre que le plus fort, avide de
nourriture, batte les plus faibles. Il n’en fut rien, et mon étonnement fut
grand quand je vis le rescapé imiter et remplacer par ses cris et gestes la
mère absente, et ce poulet de trois mois qui habituellement passait ses nuits
au perchoir prit dès le premier soir le soin attendrissant d’abriter ses jeunes
frères sous ses ailes déployées au maximum.
Il continue depuis à remplacer la mère avec la vigilance que
pourrait avoir la meilleure couveuse.
A. JOURDAN, Abonné, Argentan (Indre).
Exposition internationale d’aviculture de Lille.
— Les 26. 27 et 28 novembre aura lieu à Lille, au
Palais Rameau, une exposition internationale d’aviculture. Demander le
règlement et les bulletins d’inscription à M. B. Vilquin, secrétaire
général des viticulteurs du Nord de la France, à Chereng (Nord).
Fécondité
— Une truie de deux ans et demi, appartenant à M. J.
Traouen, cultivateur à Bannalce (Finistère), a établi un record bien difficile
à battre. En l’espace d’un an, cet animal a donné naissance à 51 porcelets :
17 à la première portée, 12 à la seconde, 22 à la dernière. Devant une telle
cadence, M. Traouen s’est vu dans l’obligation de ne conserver que 12 porcelets
et a distribué les autres dans les environs, où ils sont élevés au biberon.
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