Pointérophilie.
— Des chasseurs débutants m’ont souvent demandé
pourquoi j’étais devenu pointérophile ; d’autres seront peut-être
intéressés par l’histoire de ma conversion au chien anglais à poil ras.
J’ai commencé à chasser en 1899, le faisant le plus souvent
en compagnie d’un vieil ami n’admettant que le chien d’arrêt sous-canonigrade,
qualificatif cher à l’auteur du dressage de France.
Mon auxiliaire, une épagneule à courte quête, laissait sur
ses flancs un gibier capable de m’intéresser.
Le hasard me fit rencontrer un officier, qui me fut tout de
suite sympathique, puisqu’il flatta mon orgueil de chasseur en me félicitant
sur le dressage de ma chienne, avant de me dire que je pourrais obtenir un
meilleur rendement avec un pointer comme son Williams. Les ouvrages de Bellecroix
et de Paul Gaillard m’avaient préparé à l’accueil de cette déclaration. Je
n’hésitai pas à accepter quand me fut proposé une démonstration pratique. Je
fus d’autant plus reconnaissant que ma vocation de sculpteur me faisait goûter
et les allures et les poses d’arrêt, prises au milieu d’une foulée de galop.
Dès le lendemain, je me mis en quête pour trouver un pointer
dans le genre de ce beau et bon Williams. Le hasard me favorisa en me faisant
rencontrer un monsieur qui promenait un chien ressemblant beaucoup à celui du
lieutenant, tant comme lignes que comme robe. J’ignorais alors qu’il existait
un Pointer Club dont les membres du comité m’auraient aimablement documenté sur
les élevages field-trialers, c’est-à-dire les plus intéressants chiens de
travail.
Bien que l’animal fût en état médiocre de muscles et de
poil, j’en fis l’acquisition et je le baptisai « Perdreau ». En même
temps que je le remettais en bon état de santé, lui donnais des leçons à la
maison, dans la rue, pour lui apprendre l’obéissance immédiate aux ordres et
aux gestes, avec récompense aussitôt la soumission obtenue, et à tous les
accomplissements indiqués dans les traités spéciaux.
Fin juillet, après la moisson, grâce à de bons rapports avec
les spécialistes de l’antibraconnage, je commençai le dressage en campagne.
Celui-ci fut facilité par tous les assouplissements reçus chez moi, en quatre
dimanches. Perdreau était déclaré, dressé, immobile au départ du gibier poil et
plume, croisant sa quête et rapportant parfaitement.
À l’ouverture, j’eus le plaisir de retrouver le lieutenant,
propriétaire de Williams, qui me félicita sur la qualité et le dressage de mon
élève ; mon carnier fut le soir aussi plein que le sien.
Je devins alors un pointerman convaincu ; en 1911, je
fis l’acquisition d’une chienne pointer, Hermine Domino, âgée de onze mois, qui
me donna toute satisfaction pour la chasse et la reproduction. J’ai, depuis
lors, employé uniquement des pointers, ils sont de plus en plus indispensables
à mes soixante-quinze ans, ayant perdu mes jambes d’acier et conservé ma grande
passion ; mes chiens, toujours bien mis, me permettent encore de tirer de
nombreux gibiers, sans trop de fatigue.
Béni soit le jour ou le hasard me fit rencontrer Williams et
le lieutenant, depuis colonel Dommanget.
L. CHARLES, Vice-président du Pointer-Club.
Manifestations canines en 1950.
— La Société Centrale Canine Informe les sociétés
régionales et les clubs spéciaux qu’elle a demandé au Parc des Expositions de
la Porte de Versailles les dates des 16, 17, 18 et 19 juin pour sa 70e Exposition
internationale.
La Société Saint-Hubert de l’Ouest a inscrit ses
manifestations aux dates suivantes : field-trials, les 1er et 2 avril ;
exposition canine à Nantes, le 7 mai.
La Société canine de l’Est a retenu les dates
ci-après : Nancy, le 29 mai ; Vittel, le 9 juillet. Une
d’entre elles sera dotée du C. A. C. I. B.
Enfin la Fédération départementale des chasseurs de
l’Hérault organise en mars des épreuves de chasse à Dourgnes (Tarn). Inscriptions
et renseignements : M. Mounis, à Bédarieux (Hérault).
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