La Wyandotte est une race de création américaine, ayant pour
base la Brahma améliorée, au point de vue ponte, par de nombreux
croisements ; on y a même introduit du sang de Plymouth-Rock et de
Leghorn.
Mais c’est aujourd’hui une grande race bien fixée qui rivalise
avec cette dernière pour la ponte. Seule, là aussi, la variété blanche est
digne d’intérêt au point de vue pratique, et nous négligerons de décrire les
treize variétés existantes : perdrix, argentée, columbian, herminée,
fauve, naine, etc.
La Wyandotte blanche est une volaille beaucoup plus
forte que la Leghorn. Par opposition avec celle-ci, les lignes sont toutes en
courbes. C’est un bel oiseau, assez bas sur pattes, et dont chaque sujet,
poules et coqs, pèse environ 1 kilogramme de plus que les Leghorns de même
sexe. Cependant, il ne faut pas chercher uniquement le gros poids, car le type
primitif « exposition », très lourd, a été complètement abandonné en
raison de sa faible ponte. Mieux vaut, en effet, une bonne Orpington qu’une
Wyandotte géante qui en a les apparences.
Le coq est d’allure plus calme que le Leghorn ; il faut
également le choisir bien campé et combattif.
La poule doit être le plus près possible du standard ;
ni trop lourde, ni trop légère, c’est-à-dire ni dans le type Orpington, ni dans
le style Leghorn. Sa taille sera moyenne, la poitrine large, la cage thoracique
courte et profonde ; les formes assez rondes, mais sans lourdeur.
Très rustique, la Wyandotte s’élève bien dans toutes les
régions de France, bien que, dans le Midi, on lui préfère généralement la
Leghorn. C’est une des meilleures, sinon la meilleure pondeuse d’hiver, et sa
production se maintient pendant toute la mauvaise saison si on lui donne un
minimum de confort. Le poulet Wyandotte a belle apparence et s’engraisse bien,
mais sa couleur de peau, jaune, le désavantage dans nombre de régions en
France. Il est bon de lui faire passer une vingtaine de jours à l’épinette en
lui donnant à discrétion des pâtées farineuses à base de lait écrémé.
La poule Wyandotte est une bonne couveuse qui mène à bien
ses incubations, mais on utilise peu cette aptitude dans les élevages de
rapport pour éviter les longues interruptions de ponte. Il y a toujours
intérêt, avec des sujets sélectionnés pour la ponte, à utiliser la couveuse artificielle
ou à confier les œufs à des poules communes ou à des dindes.
Les moyennes de ponte des très bons parquets de Wyandottes
atteignent couramment 200 œufs par sujet et par an. Certaines unités ont
dépassé 300 œufs. Le classement des Wyandottes dans les concours nationaux
et internationaux de ponte est toujours très honorable, et la première place
leur est souvent revenue. C’est une race qui mérite bien le qualificatif de
race industrielle et elle compose, en France, une partie importante des élevages
professionnels.
Dans toutes les situations où la température est sujette à
des variations brusques, où les vents froids sont fréquents, dans les parties
humides, il y a lieu de préférer la Wyandotte à la Leghorn, fille des régions
méditerranéennes.
La nourriture, dans les élevages de rapport, doit être
constituée, comme base, par une pâtée complète (sèche, en boulettes, en
granulés) et complétée par une distribution journalière de 25 à 30 grammes
d’avoine germée, verdures tendres en abondance, eau pure et graviers
calcaires à discrétion.
Une recommandation, en terminant, pour les futurs
possesseurs de Wyandottes : certaines souches manifestent très tôt, ou
souvent, le désir de couver. Pour éviter des pertes d’œufs, donc d’argent,
mettez-les à découver dès le premier soir où elles tiennent le nid. La
fièvre d’incubation passera ainsi rapidement, sans influer sérieusement sur la
moyenne annuelle de ponte.
R. GARETTA.
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