Chardonnerets et bouvreuils.
— M. G. Faquet, instituteur à T ...
(Somme) demande : Est-ce que les chardonnerets et les bouvreuils se
reproduisent en cage et en volière ? Si oui, quelle est la nourriture qui
leur convient le mieux ?
Les chardonnerets et les bouvreuils appartenant à la
grande famille des passereaux, tous oiseaux à gros bec, mangeurs de graines, se
reproduisent fort bien en captivité, de même que les serins. Ils ont le grand
avantage de pouvoir vivre sans proies vivantes, ce qui n’est pas le cas des
oiseaux insectivores à bec fin, comme la fauvette, le rouge-gorge,
etc. ..., qui ne peuvent vivre et se reproduire en cage que si on les loge
dans des volières très spacieuses, leur donnant l’impression d’être en liberté,
et si on les approvisionne en insectes.
Mais, s’il s’agit de passereaux, on obtient de bien
meilleurs résultats si on les maintient en captivité que si on les abandonne à
eux-mêmes, ce que l’on comprend sans peine. En effet, en captivité, ces oiseaux
reçoivent une nourriture bien plus abondante et mieux équilibrée pour leurs
besoins que s’ils sont astreints à chercher leur pitance parmi les plantes
sauvages peu nutritives et manquant de stimulant.
En outre, ils ne sont pas incommodés pareillement par les
rigueurs des saisons. Les femelles, logées dans des volières, ou des
appartements chauffés, peuvent reproduire en tout temps, sauf toutefois pendant
la période relativement courte de la mue, tandis que, en liberté, les
chardonnerets et les bouvreuils ne ressentent le besoin de s’accoupler qu’aux
premiers beaux jours. Comme il leur faut commencer par construire leur nid
chaque fois, et qu’il faut environ quarante-deux jours pour pondre, couver et
élever leur progéniture, ce qui leur occasionne une grande fatigue pour assurer
le ravitaillement, on comprend qu’ils ne puissent pas élever plus de deux
couvées pendant la belle saison.
Au contraire, les passereaux tenus en volière ou dans des
cages confortables, s’ils sont rationnellement nourris, peuvent mener à bien
quatre à cinq couvées dans la même année.
Nourriture.
— Si l’on veut faire de la reproduction intensive de
passereaux en captivité, on devra leur distribuer une nourriture aussi variée
que possible, comprenant un mélange de petites graines ayant des propriétés
différentes, notamment alpiste, millet, navette, œillette, chènevis,
etc. ... sans oublier les verdures, salade et carotte râpée. En outre,
pour stimuler les instincts génésiques, on donnera en supplément du grain
germé, lequel contient les vitamines de la procréation.
Pendant la durée de l’élevage, qui est de vingt-cinq jours
environ, on devra compléter le mélange de graines habituel par une pâtée
spéciale, dont il existe plusieurs formules. L’une des plus courantes est la
suivante : œuf cuit dur, émietté avec de la biscotte broyée, ou du pain
rassis préalablement trempé dans l’eau, et ensuite pressé dans la main, puis
saupoudré d’œillette bleue. Si on ne veut pas préparer soi-même ses mélanges de
graines et de pâtée, on les trouvera dans le commerce.
S’il s’agissait d’oiseaux insectivores, tels que rossignols,
fauvettes, bergeronnettes, mésanges, troglodytes (roitelets), rouges-gorges,
etc. ..., la nourriture devrait être changée du tout au tout, puisqu’ils
ne mangent pas de graines, sauf du chènevis écrasé.
La ration de base peut être établie dans les proportions
ci-après : chapelure, quatre parties ; insectes séchés, trois
parties ; verdure hachée, une partie ; carotte râpée, une partie.
Pour stimuler l’appétit ajouter, tous les jours, une partie de chacun des aliments
suivants, en variant : œuf dur, farine de viande ou de poisson, foie,
gruyère râpé, chènevis écrasé.
Élevage des souris blanches.
— Un abonné du Gers, M. Émile Duffort, signale une
série d’avatars qui surviennent dans son élevage de souris blanches, bien qu’il
en obtienne des résultats assez satisfaisants.
« Cependant il y a quelques points obscurs qui
demanderaient à être éclaircis, en premier lieu le cannibalisme de certaines
mères, cas irréguliers, mais mystérieux. Je surprends une mère avec un petit de
cinq jours dans la gueule ; elle tourne, virevolte comme une folle et
dévore son petit. Lui ayant donné de l’eau et de l’avoine, elle mange, toujours
agitée ; trois heures après, elle allaitait sa nichée.
» Ayant surpris une autre mère en train de dévorer un
de ses jeunes, elle refusa le boire et le manger que je mis à sa disposition.
Son agitation passée, je la remis avec ses petits qu’elle allaita, mais, quatre
heures après, elle en dévorait deux autres.
» Quelle est donc la cause de ce cannibalisme qui
incite les souris à dévorer leur progéniture, bien que je leur donne à satiété
de l’avoine et des carottes. Doit-on mettre en permanence de l’eau à leur
disposition ? »
Je ne pense pas que ce soit le défaut d’eau ni de nourriture
qui provoque le cannibalisme des mères nourrices, mais plutôt le défaut de
matières carnées, car ces rongeurs omnivores, étant très prolifiques,
ressentent un pressant besoin de protéine, pour constituer la caséine de leur
lait. Il me semble qu’en donnant à vos souris blanches de la viande fraîche ou
des os à grignoter leur manie vicieuse disparaîtrait. Je crois également qu’en
adoptant le régime mixte, comprenant lait, avoine, carotte ou salade et, de
temps à autre, des os charnus à ronger, les mères ne dévoreront plus leurs
petits.
Une autre question : « Les mères souris enflent
anormalement pendant la gestation, l’enflure prenant tout le corps jusqu’au
cou. »
Cette météorisation spéciale ne peut être imputable qu’à
l’absorption d’aliments trop volumineux. Les femelles en gestation, porteuses
de fœtus, ne pouvant pas dilater leur estomac pour emmagasiner tous les
aliments peu nourrissants ingérés pour satisfaire leurs besoins embryogéniques,
aussi les femelles sont-elles incommodées et il peut survenir des décès. Le
remède : donner des aliments plus concentrés et moins aqueux.
Mondiage D’ARCHES.
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