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Robes pour décembre

Le fourreau est à l’ordre du jour, ainsi que son complément le corsage moulant très décolleté devant, plus profondément dans le dos. Ce fourreau est long ou court, ou long et court selon qu’on le veut uniquement pour le soir ou interchangeable ; le corsage est presque toujours terminé autour du décolleté par un repli qui, assez large devant, s’achève dans le dos en s’amenuisant, ou, au contraire, se termine en grands revers pointus lancés comme des ailes ou des corolles d’arum. Le corsage peut encore être entièrement brodé, pailleté, perlé de motifs simples, mais très couverts et très scintillants avec des reflets de pierreries en relief ou en gouttes d’eau.

La jupe peut comporter je ne sais combien de combinaisons diverses, de transformations ingénieuses, ceci par le truchement des tuniques et des écharpes, lesquelles seront montées sur une très simple ceinture, genre sellier.

Pour l’après-midi, voici des écharpes, qui se replient, s’enroulent autour des hanches, se nouent en nœud important d’un seul côté, retombant en coquilles, en cascades ; en voici d’autres qui sont de larges lés froncés ou largement plissés soleil ou plus étroits, retombant simplement en quatre pans flottants qui affinent une silhouette un peu lourde ; leur longueur variera également par rapport à celle du fourreau, selon la taille, l’allure, la minceur de celles qui les porteront.

Pour le soir, les tuniques de tulle sont une précieuse ressource, ou encore de dentelle très fine — longues ou courtes, Pour qu’elles soient vraiment élégantes, il faut qu’elles soient très amples, très fournies. Ne pas hésiter à employer des mètres et des mètres de tulle ayant du maintien et un peu apprêté ; certains couturiers le travaillent en forme, superposant je ne sais combien d’épaisseurs, d’autres tout simplement froncé. La tunique longue ou la courte tunique de ballerine sont aussi jolies l’une que l’autre. C’est encore là question de silhouette, essentiellement. Très mince, une femme peut tout se permettre, même si elle est petite, en soignant les proportions de la tunique ; rondelette et de taille moyenne, la tunique longue l’avantagera ; celle-ci est jolie même sur un fourreau plus court, l’autre gagne à être installée sur un fourreau à terre ou à la cheville, à moins que la coquette soit à la fois très grande et très mince !

Pour l’après-midi on peut porter le fourreau absolument net ou drapé d’une écharpe, en le complétant d’un boléro ou d’un blouson à manches courtes ou longues, montant ou légèrement ouvert devant.

Toutes les combinaisons, tous les mariages de tissus sont permis, velours avec failles, taffetas, satins brochés, changeants, glacés, discrètement lamés, avec poults et soieries écossaises. Le noir a, cette saison, de nombreuses adeptes ; il faut dire que le velours noir est si seyant, ainsi que les tons blonds, écaille, mordorés, les bleus ardoisés et tous les gris.

G.-P. DE ROUVILLE.

Le Chasseur Français N°634 Décembre 1949 Page 817