Un des derniers numéros de L’American Poultry Journal
a donné à ses lecteurs des détails sur une réalisation industrielle avicole
d'un type totalement révolutionnaire et dont les lecteurs du Chasseur
Français prendront connaissance avec intérêt.
Un éleveur du New-Jersey : Ben Kolber, de Lakewood,
a conçu et réalisé un type de construction destiné à recevoir des poulettes et
des poules élevées uniquement pour l'obtention massive des œufs de
consommation. Le souci principal du réalisateur a été de réduire au maximum le
prix de revient de la construction par tête de volaille et la main-d'œuvre
nécessaire à l'exploitation.
Il a donc été amené à faire construire un poulailler
circulaire dont voici le plan intérieur :
Le diamètre en est de 150 pieds américains. L'intérieur est
séparé en huit sections de 2.200 pieds carrés chacune. Sept de ces sections
sont affectées au logement proprement dit des animaux et reçoivent chacune 740
poules Leghorn, soit un effectif complet de 5.180 sujets.
La huitième partie (egg room) sert de salle de
triage, manutentionnage, expédition des œufs, entrepôt de nourriture.
Le centre (O) est un octogone libre d'où l'éleveur a vue,
d'un seul regard, sur tout son établissement et ses pensionnaires. Il pénètre,
de là, dans chacune des sept sections pour y remplir les mangeoires et
effectuer les divers travaux indispensables.
La distribution d'eau est automatique ; les volailles
disposent toujours ainsi d'une eau fraîche, sans perte de temps pour le
remplissage des abreuvoirs. Le propriétaire de cet élevage up to date
effectue, selon l’American Poultry Journal, la totalité des travaux
nécessaires à l'exploitation absolument seul.
Ceci ne peut être réalisé que par un équipement moderne
étudié dans les moindres détails.
La nourriture de base est distribuée dans des trémies, sous
forme de granulés, en une seule fois le matin. Le soir, un quart d'heure avant
le coucher du soleil, distribution de 60 grammes d'avoine germée par tête. De
la verdure tendre hachée est mise en permanence à la disposition des volailles
dans de petits râteliers à mailles fines, ainsi que le calcaire, la coquille
d'huîtres et le sable indispensable à la constitution de la coquille de l'œuf.
L'enlèvement des déjections sur les « planches à
crottes » a lieu chaque matin, mais ce travail est considérablement
accéléré par l'utilisation d'une benne aérienne glissant sur un monorail qui
ceinture tout l'établissement.
Les œufs sont ramassés toutes les trois heures et
immédiatement apportés dans la salle de manutention. Une machine électrique les
trie automatiquement, par catégories de poids, et ils sont placés tout de suite
dans des emballages spéciaux, par fractions de dix et multiples de ce chiffre.
Chaque soir une camionnette les livre au magasin de détail de la ville voisine,
où ils sont mis en vente le lendemain matin timbrés au poids exact, à la date
de ponte, et enveloppés individuellement d'une enveloppe en cellophane
adhérente qui en augmente la durée de consommation.
Cet établissement est en service depuis plus d'un an, et les
résultats en sont, paraît-il, si satisfaisants que plusieurs aviculteurs
américains sont en train d'en faire édifier de similaires en divers points des
U. S. A.
Il est certain qu'à surface couverte égale la construction
ronde, réalisée sous cette forme, doit finalement revenir beaucoup moins cher
qu'avec les poulaillers de ponte de forme classique.
Toutefois, comme toutes les innovations, il serait hasardeux
et imprudent de conseiller aux aviculteurs français d'abandonner délibérément
les méthodes qu'ils ont mises au point et qui leur donnent satisfaction, pour
se lancer aveuglément dans la réalisation de semblables laying house.
Mais, par contre, l'idée peut être excellente et est à étudier sérieusement en
la transposant sur le plan des réalités de l'élevage continental, où les
poulaillers de ponte de plus de 5.000 sujets sont extrêmement rares.
R. GARETTA.
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