Les freins hydrauliques ne sont pas nouveaux. Après quelques
essais plus ou moins heureux sur des véhicules prototypes, ils firent leur
apparition dans la construction en grande série, il y a une vingtaine d'années,
avec Citroën, Simca-cinq. Depuis ils n'ont cessé de se généraliser, tant en
Europe qu'en Amérique. C'est que leur construction est simple et leur puissance
considérable. La répartition de l'effort sur les roues est parfaitement égale.
On évite ainsi les dérapages dus au coup de freins qui se produisent lorsqu'on
se trouve en présence d'un déséquilibre dans le réglage. Ce genre de frein est
en somme l'application pure et simple du principe de la presse hydraulique que
chacun connaît. Sa réalisation est simple. La pédale agit sur un piston
coulissant dans un cylindre contenant de l'huile. Celle-ci est chassée à
travers une canalisation appropriée, en transmettant l'effort vers un petit
cylindre monté sur chacun des quatre plateaux de frein des roues et dans lequel
se déplacent deux pistons agissant simultanément sur l'une et l'autre mâchoire
de frein. Dès que l'effort cesse, un ressort de rappel, réunissant les deux
mâchoires, remet le dispositif en place, cependant que l'huile se trouve
refoulée vers le cylindre principal, dénommé maître cylindre. On comprendra
aisément que ce dernier doit être constamment alimenté en huile. À cet effet,
on dispose d'un petit réservoir d'appoint fixé en charge généralement au
tablier et relié au maître cylindre. L'orifice d'arrivée à ce dernier, d'un
diamètre très réduit; doit être découvert à la position de repos du piston. Une
coupelle en caoutchouc assure l'étanchéité. Les canalisations sont rigides ou
flexibles, suivant leur emplacement.
L'objection classique est la perspective d'une rupture brutale
de la canalisation. Or la marge de sécurité des canalisations est telle que
pratiquement un semblable accident n'est pas à redouter. Il existe même des
dispositifs à double pompe, une sur l'essieu avant et l'autre sur l'essieu
arrière. Les freins hydrauliques ne nécessitent pas d'entretien. Les seules
pièces pouvant se détériorer sont les coupelles de caoutchouc des pistons,
jouant le rôle de segments du maître cylindre et des cylindres de frein. Si
l'on a soin d'employer l'huile spéciale préconisée par le constructeur, de tels
incidents, se manifestant par des fuites d'huile, sont très rares.
Lorsqu'on appuie sur la pédale de frein, ou doit sentir une
résistance très nette, sinon on se trouve en présence d'un des deux maux
classiques du système auxquels il importe de remédier : fuite d'huile ou
air dans les canalisations. Si l'huile est refoulée dans le réservoir, c'est la
coupelle du piston du maître cylindre qui est défaillante. La changer. La
présence d'air dans les canalisations, qui a pour origine soit un réservoir vide,
soit une entrée d'air accidentelle par les coupelles du maître cylindre,
nécessita la purge du système pour remettre les choses en place. Pour « purger »,
on remplit le réservoir d'huile spéciale ; on démonte les tambours de
chaque frein et on procède à la vérification du cylindre de frein en changeant,
si besoin est, la coupelle ; à l'aide d'une clef à tube de purge coiffée
d'un tube d'écoulement, on dévisse la vis-pointeau de vidange. En donnant
quelques coups de pédale, l'huile s'écoule. On arrête la manœuvre lorsque la
disparition des bulles d'air en suspension dans l'huile est totale. On resserre
la vis-pointeau et l'on procède ainsi pour les quatre roues. Nettoyer toujours
à l'alcool, jamais au pétrole ou à l'essence. Le piston du maître cylindre devant
découvrir, au repos, l'orifice de compensation décrit plus haut, il importe de
réserver un jeu de l'ordre de 2 millimètres entre le point d'attaque de la
pédale et l'extrémité du piston. L'usure des garnitures de frein s'accentuant,
l'amplitude de la pédale s'accroît. Il est nécessaire de procéder au réglage de
chacun des quatre freins. La roue étant sur cric, à l'aide d'une-clef on tourne
l'écrou extérieur prévu à cet effet et qui commande la came de réglage jusqu'à
ce que la mâchoire frotte le tambour. Tourner ensuite cet écrou jusqu'à ce que
le tambour tourne librement. Avec le montage automatique que l'on rencontre
parfois, le réglage est, comme son nom l'indique, automatique. Le frein à main
à commande mécanique ne doit être réglé qu'ensuite. Les pannes courantes que
l'on rencontre le plus souvent sont les suivantes : la pédale va au
plancher. Causes : air dans les canalisations (purger), ou plus assez
d'huile (faire le plein). La pédale va au plancher, mais, si elle est manœuvrée
vivement et plusieurs fois, le freinage a lieu. Causes : trop de jeu entre
les garnitures et les tambours (régler), trop de jeu entre le point d'attaque
de la pédale et le piston (vérifier s'il y a une garde de 2 millimètres au
moins), fuite aux coupelles et refoulement au réservoir (les changer). Les
freins restent bloqués et chauffent. Causes : défaut de la garde de
sécurité, coupelles dilatées par suite d'emploi d'une huile défectueuse,
ressorts de rappel des mâchoires trop faibles, mâchoires grippées sur leur axe
d'articulation, frein à main déréglé.
Tels sont, passés rapidement en revue, le fonctionnement,
l'entretien et le réglage des freins hydrauliques que nous rencontrons
aujourd'hui presque partout.
G. AVANDO,
Ingénieur E. T. P.
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