Plusieurs abonnés m'ayant demandé des renseignements sur ce
chien, je pense qu'il leur sera agréable d'en connaître le standard et certains
commentaires clairs et fort intéressants qui ont été faits par M. Barais, très
connu dans les milieux canins et éleveurs de cette race.
Le Berger allemand est un chien très répandu, sa séduction
est grande, elle réside dans la perfection de ses allures qui nous rappelle le
loup, son corps harmonieux, sa belle fourrure, son aspect intelligent, éveillé;
sa belle tête ornée d'oreilles qui pointent lui donne une expression attentive.
C'est un excellent chien de Berger, gardien fidèle, compagnon affectueux, doué
d'un nez fin ; sa réputation de pisteur n'est plus à faire ; ses
aptitudes sont variées et perfectibles.
Au point de vue type, il a eu une évolution excellente :
c'est un chien admirablement fait, il a la noblesse de certains fauves, il a eu
quelques croisements avec le loup, dont on a d'ailleurs exagéré les fâcheuses
conséquences. À un moment donné, son caractère a été discrédité sans que cela
soit très fondé. Il en est de même dans toutes les races ; des élevages
ont trop poussé la consanguinité, et cela donne souvent des sujets nerveux,
peureux et méchants. Le chien est un carnassier, un fauve admirablement
domestiqué ; l'atavisme ne perd jamais ses droits, il revient sous une
forme ou une autre.
Selon les règlements de la Fédération cynologique
internationale, le standard officiel est celui établi au pays d'origine de la
race. Ce texte a été élaboré par la Société allemande en 1899 et modifié en
1930.
Le chien de berger allemand est de taille un peu
au-dessus de la moyenne. Il est assez allongé, fort et bien musclé. Son caractère
est vif et éveillé. Rien n'échappe à son attention et à ses sens très
développés. Sa hauteur au garrot est d'environ 60 centimètres et varie entre 55
et 65 centimètres. Elle doit être prise à la toise comme hauteur du squelette,
le poil étant à plat et suivant une ligne verticale du garrot au sol, passant
le long du coude. Pour les chiens de service, cette mesure doit être de 60 à 65
centimètres pour les mâles et de 55 à 60 centimètres pour les femelles. Les
chiens qui dépassent cette taille sont de moindre valeur en vue du service et
de l'élevage.
Le naturel ainsi que les excellents traits du caractère :
fidélité, incorruptibilité, fermeté, font du chien de Berger allemand un
compagnon et un gardien de tout premier ordre. Il faut s'efforcer de donner au
chien un bel aspect, mais ses capacités de travail ne doivent pas pour cela en
être amoindries.
La tête doit être en proportion avec la taille du
chien, sans être massive, sèche d'aspect général, assez large entre les
oreilles. Vu de devant et de côté, le front ne doit être que légèrement bombé,
avec le sillon médian très peu ou pas du tout prononcé. Les arcades
zygomatiques s'arrondissent légèrement sans être proéminentes. La ligne
supérieure du crâne va en s'abaissant des oreilles jusqu'à la truffe, de façon
insensible, sans cassure trop accentuée, vers le museau qui, également vu de
profil, se termine sec et en pointe, en forme de coin. Le museau est
fort, les lèvres bien tendues, sèches et fermant bien. Le chanfrein est presque
dans le prolongement de la ligne du front ; mâchoires très fortes, avec
les incisives s'adaptant en cisailles, sans prognathisme inférieur ou
supérieur.
Les oreilles sont de grandeur moyenne, larges à la
base, plantées hautes. Elles doivent être portées droites et dirigées vers
l'avant, les pointes très aiguës. On rencontre quelquefois les oreilles pliées,
comme chez le collie, mais l'oreille droite est toujours à préférer. Il est
souhaitable de n'élever que des chiens à oreilles droites, bien que, pour les
chiens de troupeau, cela n'ait qu'une importance secondaire. Les oreilles
coupées ou pendantes sont à rejeter. Les chiots et les jeunes chiens ne
dressent les oreilles qu'à l'âge de quatre à six mois, quelquefois encore plus
tardivement.
Les yeux sont de grandeur moyenne, en forme d'amande,
placés un peu obliquement, et ne doivent pas être saillants. Ils doivent avoir
une expression vive et intelligente, mais défiante et retenue vis-à-vis d'un
étranger.
L'encolure doit être forte, avec des muscles bien
développés, de longueur moyenne, sans présenter de fanon. Le chien la porte
dressée quand il est excité, sinon horizontalement.
La poitrine doit être profonde, mais pas trop large.
Les côtes ne doivent être ni plates, ni en forme de tonneau. Le ventre
modérément relevé.
Le dos droit et bien développé, pas trop long entre
le garrot et la croupe. La longueur du tronc doit dépasser la hauteur à
l'épaule. Les chiens courts de corps (de format carré) et qui sont hauts sur
pattes sont à écarter. Le chien de Berger ne doit pas être violent dans ses
allures : la souplesse nécessaire au chien de troupeau s'obtient par la
force et la bonne angulation de l'arrière-train. Le rein doit être large et
solide, la croupe longue et légèrement inclinée.
La queue doit être touffue et arriver jusqu'au jarret ;
parfois l'extrémité forme un crochet latéral. Lorsque le chien est tranquille,
la queue doit être portée en courbe douce ; lorsqu'il est excité, la
courbe s'accentue et la queue se dresse, mais elle ne doit pas dépasser la
verticale. Les chiens à queue courte naturelle naissent parfois, mais ne
doivent pas être utilisés pour l'élevage. La coupe artificielle de la queue ne
peut être admise.
Les épaules sont longues et placées obliquement en
biais, plates, bien appliquées au corps, musclées et pas chargées ; l'avant-bras
droit, vu de n'importe quel côté ; les paturons, pas trop droits, c'est-à-dire
légèrement infléchis.
Les cuisses sont larges, très musclées. La cuisse
proprement dite est assez longue et vue de côté, placée obliquement par rapport
au long tibia correspondant.
Le jarret est fort.
Les pieds sont ronds, courts, bien fermés et arqués,
les soles très dures ; les ongles, courts et forts, généralement de
couleur foncée. Les ergots se rencontrent parfois aux membres arrière souvent
comme double ergots. Ils ne constituent pas un défaut, mais ne doivent pas être
mentionnés comme points de race. Mais, comme ils provoquent presque toujours à
la marche l'écartement des jarrets et qu'ils peuvent blesser, il est recommandé
de les enlever peu après la naissance.
La couleur. Le noir, gris-fer, gris-cendre, fauve
rouge, brun fauve, unicolore ou avec des marques régulières allant du rouge
brun au gris, fauve avec le manteau noir, l'unicolore blanc, mais seulement
pour les chiens de Berger « vieux allemands » à poil laineux ;
noir avec des marques grises, feu, feu et rouge, ou brun clair avec marques
claires, la couleur du loup, et la couleur primitive du chien sauvage. Des
marques blanches à la poitrine et aux pattes sont admises.
Le sous-poil est souvent plus clair, sauf chez les chiens
noirs. La couleur définitive des chiots ne peut être déterminée que lorsque le
poil de couverture fait son apparition.
(À suivre.)
A. PERRON.
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