Accueil  > Années 1950  > N°643 Septembre 1950  > Page 530 Tous droits réservés

Le Berger allemand

Plusieurs abonnés m'ayant demandé des renseignements sur ce chien, je pense qu'il leur sera agréable d'en connaître le standard et certains commentaires clairs et fort intéressants qui ont été faits par M. Barais, très connu dans les milieux canins et éleveurs de cette race.

Le Berger allemand est un chien très répandu, sa séduction est grande, elle réside dans la perfection de ses allures qui nous rappelle le loup, son corps harmonieux, sa belle fourrure, son aspect intelligent, éveillé; sa belle tête ornée d'oreilles qui pointent lui donne une expression attentive. C'est un excellent chien de Berger, gardien fidèle, compagnon affectueux, doué d'un nez fin ; sa réputation de pisteur n'est plus à faire ; ses aptitudes sont variées et perfectibles.

Au point de vue type, il a eu une évolution excellente : c'est un chien admirablement fait, il a la noblesse de certains fauves, il a eu quelques croisements avec le loup, dont on a d'ailleurs exagéré les fâcheuses conséquences. À un moment donné, son caractère a été discrédité sans que cela soit très fondé. Il en est de même dans toutes les races ; des élevages ont trop poussé la consanguinité, et cela donne souvent des sujets nerveux, peureux et méchants. Le chien est un carnassier, un fauve admirablement domestiqué ; l'atavisme ne perd jamais ses droits, il revient sous une forme ou une autre.

Selon les règlements de la Fédération cynologique internationale, le standard officiel est celui établi au pays d'origine de la race. Ce texte a été élaboré par la Société allemande en 1899 et modifié en 1930.

Le chien de berger allemand est de taille un peu au-dessus de la moyenne. Il est assez allongé, fort et bien musclé. Son caractère est vif et éveillé. Rien n'échappe à son attention et à ses sens très développés. Sa hauteur au garrot est d'environ 60 centimètres et varie entre 55 et 65 centimètres. Elle doit être prise à la toise comme hauteur du squelette, le poil étant à plat et suivant une ligne verticale du garrot au sol, passant le long du coude. Pour les chiens de service, cette mesure doit être de 60 à 65 centimètres pour les mâles et de 55 à 60 centimètres pour les femelles. Les chiens qui dépassent cette taille sont de moindre valeur en vue du service et de l'élevage.

Le naturel ainsi que les excellents traits du caractère : fidélité, incorruptibilité, fermeté, font du chien de Berger allemand un compagnon et un gardien de tout premier ordre. Il faut s'efforcer de donner au chien un bel aspect, mais ses capacités de travail ne doivent pas pour cela en être amoindries.

La tête doit être en proportion avec la taille du chien, sans être massive, sèche d'aspect général, assez large entre les oreilles. Vu de devant et de côté, le front ne doit être que légèrement bombé, avec le sillon médian très peu ou pas du tout prononcé. Les arcades zygomatiques s'arrondissent légèrement sans être proéminentes. La ligne supérieure du crâne va en s'abaissant des oreilles jusqu'à la truffe, de façon insensible, sans cassure trop accentuée, vers le museau qui, également vu de profil, se termine sec et en pointe, en forme de coin. Le museau est fort, les lèvres bien tendues, sèches et fermant bien. Le chanfrein est presque dans le prolongement de la ligne du front ; mâchoires très fortes, avec les incisives s'adaptant en cisailles, sans prognathisme inférieur ou supérieur.

Les oreilles sont de grandeur moyenne, larges à la base, plantées hautes. Elles doivent être portées droites et dirigées vers l'avant, les pointes très aiguës. On rencontre quelquefois les oreilles pliées, comme chez le collie, mais l'oreille droite est toujours à préférer. Il est souhaitable de n'élever que des chiens à oreilles droites, bien que, pour les chiens de troupeau, cela n'ait qu'une importance secondaire. Les oreilles coupées ou pendantes sont à rejeter. Les chiots et les jeunes chiens ne dressent les oreilles qu'à l'âge de quatre à six mois, quelquefois encore plus tardivement.

Les yeux sont de grandeur moyenne, en forme d'amande, placés un peu obliquement, et ne doivent pas être saillants. Ils doivent avoir une expression vive et intelligente, mais défiante et retenue vis-à-vis d'un étranger.

L'encolure doit être forte, avec des muscles bien développés, de longueur moyenne, sans présenter de fanon. Le chien la porte dressée quand il est excité, sinon horizontalement.

La poitrine doit être profonde, mais pas trop large. Les côtes ne doivent être ni plates, ni en forme de tonneau. Le ventre modérément relevé.

Le dos droit et bien développé, pas trop long entre le garrot et la croupe. La longueur du tronc doit dépasser la hauteur à l'épaule. Les chiens courts de corps (de format carré) et qui sont hauts sur pattes sont à écarter. Le chien de Berger ne doit pas être violent dans ses allures : la souplesse nécessaire au chien de troupeau s'obtient par la force et la bonne angulation de l'arrière-train. Le rein doit être large et solide, la croupe longue et légèrement inclinée.

La queue doit être touffue et arriver jusqu'au jarret ; parfois l'extrémité forme un crochet latéral. Lorsque le chien est tranquille, la queue doit être portée en courbe douce ; lorsqu'il est excité, la courbe s'accentue et la queue se dresse, mais elle ne doit pas dépasser la verticale. Les chiens à queue courte naturelle naissent parfois, mais ne doivent pas être utilisés pour l'élevage. La coupe artificielle de la queue ne peut être admise.

Les épaules sont longues et placées obliquement en biais, plates, bien appliquées au corps, musclées et pas chargées ; l'avant-bras droit, vu de n'importe quel côté ; les paturons, pas trop droits, c'est-à-dire légèrement infléchis.

Les cuisses sont larges, très musclées. La cuisse proprement dite est assez longue et vue de côté, placée obliquement par rapport au long tibia correspondant.

Le jarret est fort.

Les pieds sont ronds, courts, bien fermés et arqués, les soles très dures ; les ongles, courts et forts, généralement de couleur foncée. Les ergots se rencontrent parfois aux membres arrière souvent comme double ergots. Ils ne constituent pas un défaut, mais ne doivent pas être mentionnés comme points de race. Mais, comme ils provoquent presque toujours à la marche l'écartement des jarrets et qu'ils peuvent blesser, il est recommandé de les enlever peu après la naissance.

La couleur. Le noir, gris-fer, gris-cendre, fauve rouge, brun fauve, unicolore ou avec des marques régulières allant du rouge brun au gris, fauve avec le manteau noir, l'unicolore blanc, mais seulement pour les chiens de Berger « vieux allemands » à poil laineux ; noir avec des marques grises, feu, feu et rouge, ou brun clair avec marques claires, la couleur du loup, et la couleur primitive du chien sauvage. Des marques blanches à la poitrine et aux pattes sont admises.

Le sous-poil est souvent plus clair, sauf chez les chiens noirs. La couleur définitive des chiots ne peut être déterminée que lorsque le poil de couverture fait son apparition.

(À suivre.)

A. PERRON.

Le Chasseur Français N°643 Septembre 1950 Page 530