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Volailles belges

Le nombre des aviculteurs belges est, compte tenu de la population, très supérieur à celui de leurs collègues français. Les professionnels utilisent surtout les grandes races à diffusion internationale : Leghorn, Wyandotte, Light Sussex et Rhode-Island, mais la Belgique possède trois races principales nationales qui présentent un intérêt réel ; ce sont : la Brabançonne, la Campine Braeckel et la Coucou de Malines.

La Brabançonne, comme son nom l'indique, est originaire du Brabant ; c'est une assez grosse volaille rustique, dont le type principal est noir, mais il existe des variétés blanche, caille, fauve herminée, fauve, dorée, argentée, perdrix dorée et perdrix argentée.

Cette volaille a une allure assez originale avec sa tête ornée d'une petite huppe et d'une crête simple. Le coq pèse 2kg,300 à 3 kilogrammes et la poule 2 kilogrammes environ. La Brabançonne est très rustique et débrouillarde pour trouver une partie de sa vie en liberté, mais elle s'adapte bien aussi aux conditions de la vie en parquet.

Elle couve très mal en général, mais assure une bonne ponte d'hiver, avec une moyenne annuelle de 160 œufs blanc mat, à gros jaunes colorés, d'un poids atteignant souvent 70 grammes.

La chair est de bonne qualité, blanche et fine, et les jeunes sont précoces et s'engraissent bien.

La Campine Braeckel est la race belge par excellence ; elle provient de la fusion en un même type des races Campine et Braeckel. Cette volaille possède une très jolie livrée ; il n'en existe que deux variétés : la dorée et l'argentée.

Le fond du plumage est blanc ; le corps et les ailes sont noirs à reflets métalliques et très régulièrement barrés de blanc ou d'or, selon la variété.

L'oiseau est vif et élégant dans son attitude. Très actif, il sait profiter de sa liberté pour glaner une grande partie de sa nourriture lorsqu'il est élevé à la campagne. La ponte de la Campine Braeckel est légèrement supérieure à celle de la Brabançonne, et il existe maintenant, même en France, où quelques éleveurs ont soigneusement sélectionné la race sur cette aptitude, des souches qui donnent une production annuelle équivalant à celle des grandes pondeuses réputées.

La Campine Braeckel a même été utilisée par certains généalogistes pour créer des races auto-sexables, telle la « Legbar », permettant de différencier les sexes des poussins dès la naissance d'après la couleur du plumage.

Les poussins sont rustiques et précoces, et la chair des poulets, surtout s'ils sont « terminés » par quelques semaines d'épinette, est exquise. Par contre, l'aptitude à l'incubation est à peu près nulle. Le poussin doit être nourri copieusement et judicieusement, afin de lui permettre de démarrer rapidement, surtout pendant les trois premières semaines. Ensuite, il exige moins de précautions et s'avère aussi robuste que celui de n'importe quelle race rustique. L'humidité est néanmoins à éviter dans la mesure du possible.

Le Coucou de Malines. — C'est la race la plus connue des trois, non seulement dans son pays d'origine, mais en France, Hollande, Suisse et Luxembourg. Elle est considérée en Belgique comme la race nationale. Il en existe deux types : l'un à crête simple, l'autre à crête triple, dite à tête de dindon ; on y rencontre les sujets les plus lourds.

La volaille de cette race est de taille impressionnante, avec les pattes légèrement emplumées. Le plumage est un hermine foncé, mais il existe des variétés blanches, dorées, argentées, noires et coucou dans le type à crête simple.

Les poids des adultes sont de 3kg,500 à 3 kilogrammes chez le coq et de 2kg,500 à 4 kilogrammes chez la poule.

La poule Coucou de Malines est très rustique et ne craint ni le froid ni l'humidité ; aussi est-elle très appréciée dans le Nord et l'Est de la France. Par son caractère calme, elle s'élève très bien en parquets ; c'est surtout une productrice de magnifiques poulets de grosse taille qui nécessitent néanmoins une certaine clientèle, car l'hôtellerie, en général, préfère les sujets moins volumineux. La qualité de chair est de tout premier ordre, et cette volaille s'engraisse admirablement. Certains éleveurs en batterie réussissent bien, mais il faut cependant remarquer que le poulet Coucou de Malines de douze semaines (âge de la livraison habituelle des poulets batterie) présente une carcasse osseuse par trop importante et est loin d'avoir atteint son développement.

La ponte de cette race est assez bonne ; le standard officiel indique 120 à 150 œufs, pesant de 60 à 70 grammes, colorés jaune rosâtre. La poule est une très bonne couveuse ; elle demande fréquemment à couver et sa taille permet de lui confier une quinzaine d'oeufs. C'est une excellente meneuse qui prend grand soin de ses jeunes et qui les abrite facilement, grâce à son plumage abondant.

Il est conseillé de faire des incubations dès le début de la saison, afin de permettre aux jeunes d'acquérir leur plein développement avant les froids de l'automne. D'autre part, le grand soleil est à éviter pour tous les sujets de la race ; les jeunes se développent mal par les très grosses chaleurs, et le plumage des adultes s'y ternit très rapidement.

En raison du très gros développement du squelette chez la Coucou de Malines, il y a lieu de surveiller dès le début l'alimentation, qui doit être très bien équilibrée et contenir des phosphates en abondance. Les volailles doivent être, en outre, toujours abondamment pourvues de silex, coquille d'huître et, mieux encore, de poudre d'os frais.

Il n'est pas conseillé de garder les poules plus de deux ans. Passé ce délai, la ponte fléchit considérablement et la bête prend trop facilement la graisse.

Le coq peut être utilisé dans certaines basses-cours de ferme composées de volailles trop légères pour contribuer à donner du poids au cheptel. Ne pas dépasser dix poules pour un coq et réformez aussi ces derniers passé l'âge de vingt-quatre vingt-huit mois.

R. GARETTA.

Le Chasseur Français N°643 Septembre 1950 Page 554