Les anthomies.
— Ce sont de petites mouches fluettes (il en existe
plusieurs espèces), d'une envergure variant entre 4 et 7 millimètres, qui
s'attaquent aux choux, aux navets, aux radis, à l'ail, à l'échalote, aux
oignons, etc.
Les anthomies pondent généralement en mai. Les larves
qui éclosent pénètrent dans les tiges, les racines ou les bulbes, en y
occasionnant de gros ravages. La nymphose a lieu en terre. Il peut y avoir
plusieurs générations d'insectes dans la même année.
On se défend des anthomies en effectuant de nombreux
arrosages pendant les périodes de sécheresse et en semant du plâtre cuit, de
préférence à la rosée. Pendant l'hiver, ces insectes sont détruits par les
émanations de sulfure de carbone où d'hydrogène sulfuré, dégagés par l'enfouissement,
à l'arrière-saison, de sulfure de carbone ou de sulfocarbonate de potassium
dans les terrains envahis. On peut également recourir aux insecticides de
synthèse.
Campagnol.
— Souris des champs, au corps trapu, à la tête large et
à la queue courte, qui dévore gloutonnement les légumes en terre, en jauge et
dans les silos, causant ainsi de sérieux préjudices aux jardiniers.
Le campagnol est très prolifique ; il vit en
famille dans des terriers où il accumule des provisions. Chaque refuge possède
deux conduits divergents et tortueux, chacun d'eux étant pourvu d'un orifice
extérieur.
Les moyens de destruction proposés sont nombreux. Les plus
couramment employés sont l'empoisonnement par le blé arséniqué, le pain baryté
et la noix vomique.
Le blé arséniqué se prépare en mélangeant 130 grammes d'acide
arsénieux avec 100 grammes de mélasse, le tout aromatisé avec quelques gouttes
d'essence d'anis. Cette mixture sert à l'enrobement d'un kilogramme de blé.
Dans chaque trou que l'on aperçoit, on coule 3 ou 4 grains pralinés et l'on
donne un coup de talon pour fermer le terrier.
Le pain baryte se confectionne en pétrissant ensemble 80
grammes de farine de blé avec 20 grammes de carbonate de baryte. La pâte cuite
au four est débitée en petits morceaux, pour être coulés dans les trous
apparents, de même que le blé, et que l'on bouche aussitôt du pied.
L'appât à la noix vomique se fait avec du grain ayant macéré
dans un décocté contenant 100 grammes de noix vomique et 2 grammes d'acide
tartrique par litre d'eau. On peut encore asphyxier les campagnols dans leurs
terriers, en y projetant de l'acide sulfureux ou de la chloropicrine à l'aide
d'un appareil à soufflet.
Casside verte.
— Petit coléoptère mesurant, à l'état d'insecte parfait
et de larve, environ 8 millimètres de long. La casside, large et plate,
de couleur vert-bronze, s'attaque aux artichauts. Les larves, provenant d'œufs
pondus par les femelles, dévorent les feuilles. Les applications de bouillie
arsenicale les détruisent, mais, par prudence, les artichauts pouvant être
consommés crus, ils est recommandé de n'employer que la bouillie nicotinée.
Voici la manière de la préparer :
Faire dissoudre 1kg,500 de sulfate de cuivre dans
de l'eau. Dans un autre baquet, délayer 1 kilogramme de chaux grasse, puis 0kg,500
de nicotine à 10 p. 100. Réunir le tout ensemble et diluer d'eau à
concurrence de 100 litres, en brassant, afin de rendre le mélange intime.
Le Supridor et le Gésarol, à base de D. D. T.,
détruisent également la casside, ainsi que tous les insectes aériens.
Chrysomèle.
— Petit coléoptère de couleur vert-émeraude, qui dévore
les feuilles d'oseille. On peut détruire l'insecte et sa larve en faisant des
pulvérisations de bouillie nicotinée. Mais le plus simple est encore d'affamer
les chrysomèles en les privant de nourriture par des coupes à blanc, au
fur et à mesure que les feuilles repoussent.
On peut encore détruire cet insecte en sulfurant le terrain
pendant l'hiver. Il est recommandé, lorsqu'on refait les semis d'oseille, de
s'éloigner le plus possible de l'ancienne plantation.
Courtilière.
— Encore appelée taupe-grillon, la courtilière
cause de graves dégâts dans les potagers, en coupant le collet de toutes les
plantes qu'elle rencontre sur son passage. Les femelles pondent leurs œufs dans
des mottes de terre creusées de cavités arrondies, en forme de nid, où les
larves subissent plusieurs métamorphoses, avant de devenir insectes parfaits.
C'est dans les jardins un peu frais que les courtilières se plaisent le mieux.
C'est surtout sur les plants récemment repiqués, lorsqu'on
les arrose au goulot, que la taupe-grillon s'acharne. Elle coupe indifféremment
les choux, les salades, etc. Parmi les nombreux procédés de destruction
préconisés, on cite le repérage des trous, à l'endroit où ils s'enfoncent en
terre, en suivant les galeries avec le doigt. À cet endroit, on verse de l'eau
dans un entonnoir, puis un peu d'huile et de pétrole, les insectes touchés
sortent généralement du trou pour mourir.
Mais un traitement bien plus expéditif consiste à semer
le soir, en mai-juin, du riz empoisonné au phosphure de zinc ou au fluosilicate
de baryum. Enfin, les produits de synthèse ou la sulfuration du sol au pal, à
raison de quatre trous par mètre carré, soit 80 grammes de sulfure de carbone,
détruit les courtilières pendant l'hibernation.
Criocère.
— Petit coléoptère long de 6 à 7 millimètres, à tête
bleue, au corselet rouge brun, aux élytres bleuâtres à reflets métalliques.
L'insecte parfait pond en juin sur les turions d'asperge,
puis les larves dévorent toutes les parties vertes, ce qui empêche les plantes
de respirer et occasionne la mort des griffes ou leur épuisement.
Les larves repues vont se nymphoser en terre, pour
recommencer leurs ravages l'année suivante.
Contre les criocères, on conseille le ramassage, en
secouant les tiges au-dessus d'un grand entonnoir, ainsi que les saupoudrages
répétés de chaux vive, ce qui est long et fastidieux.
Il est beaucoup plus efficace de pulvériser sur l'aspergeraie
une solution nicotinée, contenant un litre de jus à 10p. 100 et 1
kilogramme de savon noir dans 50 litres d'eau.
On peut également employer le procédé préconisé par M. Levauvre,
lequel consiste en un poudrage de substances caustiques ainsi composé : un
sac de chaux hydraulique ; 10 kilogrammes de goudron de gaz ; 3
kilogrammes de naphtaline.
Chauffer dans une chaudière, par exemple, 10 kilogrammes de
chaux et 1 kilogramme de goudron. Verser sur carrelage et, une fois refroidi,
incorporer 300 grammes de naphtaline pulvérisée. À l'apparition des larves,
mettre la poudre dans un sachet de toile et frapper sur le sac afin de dégager
un nuage de poussière. Opérer de préférence par temps calme et à la rosée, pour
favoriser l'adhérence.
Adonis LÉGUME.
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