II est indéniable que le fait de demander à des volailles
soit une croissance rapide, soit une ponte intensive, exige de leur corps une
dépense épuisante. Il faut veiller à la santé de ses sujets, pour qu'elle leur
permette de supporter les efforts et l'épuisement qui en résultent. Une poule
de souche sélectionnée ne peut pas vivre comme une poule à demi sauvage, la
productivité s'étant souvent développée aux dépens de la résistance physique.
Mais, en aviculture, il faut avant tout prévenir, quoique,
souvent, il soit nécessaire de guérir : en ce dernier cas, les frais sont
parfois si élevés, par rapport à la valeur marchande des sujets traités, que
l'on ne peut parler de gain en empêchant une volaille de mourir. En outre, un animal
guéri ne peut l'être qu'en apparence et transmettre à sa descendance une
vigueur des plus atténuées. Il est donc indispensable de mettre les volailles
dans les conditions requises pour avoir des sujets sains et robustes. Quelles
sont ces conditions ?
Il faut tout d'abord posséder des sujets de bonne souche et
d'une vigueur certaine : mais c'est là une question de sélection, et aussi une
affaire de bonne foi et de compétence professionnelles de la part des
fournisseurs avicoles.
L'alimentation joue aussi un rôle important : nous en avons
parlé, nous en reparlerons encore, mais le problème est trop vaste pour être
traité ici.
En outre, le dépistage des maladies, les diverses
précautions à prendre pour éviter d'acheter des animaux contaminés, les méthodes
employées pour la guérison des épidémies sont là des aspects de l'élevage.
Mais nous voulons insister ici sur le logement des
volailles, et plus particulièrement sur le poulailler. Les volailles passent
une bonne partie de leur vie dans leur poulailler, et comment voudriez-vous
quelles ne supportent pas les désagréments d'un local malsain et mal compris
sans en être influencées dans leur état général et dans leur production ?
Construit sur un sol sain, abrité des vents, de l'humidité,
et bien orienté, éclairé suffisamment, le local réservé aux volailles devra
être de proportions et dimensions suffisantes ;
si on devait retenir pendant quelques jours les sujets
enfermés, ceux-ci n'en souffriraient alors pas trop.
Avoir un poulailler bien compris et bien construit est une
excellente chose, mais encore faut-il qu'il soit bien tenu : la litière devra
être souvent renouvelée, les abreuvoirs maintenus propres et l'eau toujours
pure. On nettoiera les perchoirs avec soin, ainsi que les planches à crottes et
les mangeoires. Une fois par an, on fera un badigeonnage au lait de chaux, si
possible chlorurée.
Quant aux dimensions des poulaillers, nous pouvons vous
donner comme indication générale de ne pas dépasser le nombre de 3 poules pondeuses
par mètre carré. Toujours pour des pondeuses, le parcours extérieur devra
laisser 20 mètres carrés de superficie à la disposition de chaque poule. Mais
vous aurez toujours avantage à diviser ce 'parcours en deux parties égales,
afin d'y laisser vos sujets alternativement, pour faciliter la repousse de
l'herbe et l'assainissement du terrain.
En outre, il est utile de déparasiter les poules de temps en
temps, pour éviter qu'elles ne soient affaiblies par les parasites externes de
toutes espèces, qui les font dépérir souvent très vite en vivant à leurs
dépens.
Enfin, nous vous conseillons aussi beaucoup l'utilisation
d'un tonique pour volailles, pendant certaines périodes critiques de la
croissance ; la mue, l'entrée en ponte, la convalescence de certaines maladies.
Il faut utiliser un tel reconstituant avec modération et dans des cas tout à
fait exceptionnels. Une grande firme d'aviculture étrangère recommande en effet
l'administration « de parties égales de gingembre broyé, de gentiane, de
noix vomique et de sulfate de fer mélangés ensemble et donnés à raison d'une à
deux cuillerées à soupe par cinquante oiseaux par jour, sous forme d'une pâtée
humide. A mesure que l'appétit et le poids des oiseaux s'améliorent, on réduit
la quantité de tonique ».
E. de Jeanay-Chalens.
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