Les loyers des locaux tels que garages, remises, et des
cours, jardins, terrains, etc., loués accessoirement aux locaux d'habitation,
ne sont pas régis par les dispositions de la loi du 1er septembre 1948 sur les
loyers d'habitation.
Ils font l'objet d’une réglementation spéciale édictée par
le décret du 15 juin 1949.
Cette réglementation a pour objet de déterminer le prix
mensuel maximum au mètre carré du loyer de ces dépendances, au 1er janvier
1949.
Le loyer ainsi fixé au 1er janvier 1949, dans la limite de
ce maximum, doit servir de base aux majorations semestrielles, à compter du 1er
juillet 1949 jusqu'au 1 juillet 1954 ; cette augmentation semestrielle est de
20 p. 100 du. loyer du 1er janvier 1949 convenu par les parties dans la limite
du maximum.
I. Locaux ou dépendances.
— Les loyers des dépendances de toute nature, telles
que remises, granges, etc., louées ou occupées accessoirement aux locaux
d'habitation ou à usage professionnel, ne peuvent excéder au 1er janvier 1949
le produit de leur surface, multiplié par un prix mensuel maximum du mètre
carré.
Le calcul, de cette surface et la fixation du prix de
location maximum au mètre carré ont lieu d'après les règles suivantes :
1° Détermination de la surface des locaux.
— On calcule d'abord la surface réelle de chaque dépendance.
Elle se mesure entre les murs et les cloisons.
La superficie de chaque dépendance est affectée d'un
coefficient tenant compte des conséquences de la vétusté et de l'état
d'entretien.
Ce coefficient, qui varie entre 1 et 0,3 par palier de 0,l,
est fixé comme suit :
le coefficient 1 s'applique aux dépendances à l'état neuf ;
le coefficient 0,7 s'applique à une dépendance close dont
les clôtures ou les fermetures sont déformées, et présentent des défectuosités
notables, ou dont la couverture n'assure pas, une protection parfaite ;
le coefficient 0,5 s'applique à une dépendance dont la
clôture n'est plus assurée, ou à une dépendance dont la charpente est déformée
et la couverture dégradée, cette dépendance pouvant encore être utilisée comme
dépôt de matériaux ou d'objets peu fragiles ;
le coefficient 0,3 s'applique à une dépendance dans un état
tel que son utilisation s'en trouve profondément compromise.
Pour l'application de ces coefficients, il n'est tenu compte
que des travaux et des réparations effectués par le propriétaire.
On ajoute ensuite à la surface de chaque dépendance la
surface représentative des éléments d'équipement fournis par le propriétaire et
en état de fonctionnement normal.
Cette surface représentative est la suivante :
Poste d'eau froide (par poste) |
2 m2 |
Poste d'eau chaude (par poste) |
4 — |
Vidange (par poste) |
3 — |
Supplément pour bac à laver à un compartiment |
3 — |
Supplément pour bac à laver à compartiments multiples |
4 — |
Électricité (par dépendance) |
1 — |
Gaz (par dépendance) |
1 — |
Chauffage central (par dépendance) |
3 — |
Greniers et soupentes d'une hauteur inférieurs à 1m,92 (leur surface est mesurée à 0m,75 du sol).
Surface totalisée par dépendance : |
— de 3 à 10 m2 |
1 — |
— de 11 à 30 m2 |
2 — |
— de 31 m2 et au delà |
3 — |
Fosse de visite pour voiture automobile |
4 — |
Porte de plus de 1m,70 de large dans une dépendance
accessible à une voiture automobile |
3 — |
2° Classement des locaux ou dépendances.
— Les diverses dépendances d'un même local d'habitation ou
professionnel sont ensuite réparties, d'après leurs qualités, en quatre classes.
Ce classement a lieu d'après les principes généraux suivants :
Première classe. — Dépendances construites en matériaux
d'excellente qualité, plafonnées, sous-dallées, cimentées ou équivalentes.
Ces dépendances doivent présenter des conditions d'isolation
thermique satisfaisantes et être claires, sèches, aérées, aisées et munies
d'une fermeture complète et solide.
Deuxième classe. — Dépendances du type précédent,
mais présentant des défauts, tels que : humidité, aération insuffisante, etc.,
ou dépendances construites en matériaux de bonne qualité, mais mis en œuvre de
façon économique : charpente ou ossature de plancher apparente, pavage grossier
; fermeture complète et encore insuffisante.
Troisième classe. — Dépendances des types précédents,
mais présentant de graves défauts : aération défectueuse, forte humidité, sols bruts,
clôture partielle ; ou dépendances construites en matériaux de qualité
ordinaire et qui, par suite de leurs caractéristiques, ne peuvent être utilisés
que dans des conditions limitées.
Quatrième classe. — Dépendances en matériaux de
qualité médiocre et qui, par suite de leurs caractéristiques, n'exercent qu'une
protection rudimentaire.
3° Prix du mètre carré.
— Pour chacune des quatre classes de locaux ou dépendances,
il a été prévu des maxima de prix mensuels au mètre carré, au 1er janvier 1949.
Ces prix maxima mensuels au mètre carré sont :
Pour la 1re classe pour chacun des 40 1ers m2 10 fr. le m2
pour chacun des suivants 7 =====
Pour la 2e classe pour chacun des 40 1ers m2 7 =====
pour chacun des suivants 5 =====
Pour la 3e classe pour chacun des 40 1ers m2 5 =====
pour chacun des suivants 3 =====
Pour la 4e classe pour chacun des 40 1ers m2 3 =====
pour chacun des suivants 1,50 ===
4° Calcul du loyer.
— Les surfaces des dépendances entrant dans une même classe sont
totalisées et multipliées par le prix du mètre carré correspondant à ladite
classe.
Un local d'habitation peut comprendre des dépendances
appartenant à différentes classes. Pour obtenir le loyer global de ces
dépendances, on additionne les loyers de chacune de ces classes obtenus comme
il vient d'être dit.
Il importe de remarquer que dans les communes comportant un
abattement du salaire servant de base au calcul des allocations familiales, les
loyers des dépendances ainsi calculés sont diminués d'un pourcentage égal à
deux fois l'abattement de salaire correspondant à la zone dans laquelle se
trouve classée la commune.
II. Terrains de toute nature.
— De même les loyers des cours, terrains et jardins d'une
part, balcons et terrasses d'autre part, loués ou occupés accessoirement aux
locaux d'habitation ou à usage professionnel, ne peuvent excéder au 1er janvier
1949, en vue du calcul des majorations semestrielles de juillet 1949 à juillet
1954, le produit de leur surface totale multiplié par son prix maximum au mètre
carré.
Ces surfaces et ces prix maxima sont établis d'après les
règles suivantes.
1° Surface des terrains.
— La superficie de chaque cour, jardin, terrain, balcon ou
terrasse se mesure à l'intérieur des murs, balustrades ou clôtures lorsqu'il en
existe.
La superficie totale des cours, jardins, terrains, balcons
et terrasses est affectée d'un coefficient tenant compte de l'emplacement dans
l'agglomération et des sujétions de voisinage.
Ce coefficient est égal à celui fixé pour les locaux
d'habitation dont les jardins, cours, terrains, terrasses, balcons constituent
l'accessoire. Il varie de 1,1 à 0,7 par palier de 0,1.
2° Classement des terrains, etc...
Les cours, jardins et terrains sont répartis en quatre
classes :
1re classe : jardins aménagés avec décors, plantés avec
recherches et entièrement clos ;
2e classe : jardins d'agrément bien plantés et dessinés ; jardins
potagers et fruitiers, bien exposés et en bonne terre ;
3e classe : jardins ordinaires ;
4e classe : cours et terrains nus.
Les balcons et terrasses sont divisés en trois classes :
1re classe : balcons de construction soignée et terrasses
aménagées, bien exposés, largement dégagés et de plein pied avec le local ;
2e classe : balcons et terrasses simples, peu dégagés ou mal
exposés et aisément accessibles ;
3e classe : balcons et terrasses mal exposés et sans vue ou
dont l’accès est malaisé.
3° Prix du mètre carré.
— Les prix mensuels maxima au mètre carré au 1er janvier
1949 sont les suivants.
a. Pour les cours, jardins et terrains :
1re classe de 41 à 200 m2 2 fr. le m2.
de 201 à 600 m2 1 =====
2e classe de 41 à 200 m2 1,50 ===
de 201 à 600 m2 0,75 ===
3e classe de 41 à 200 m2 1 =====
de 201 à 600 m2 0,50 ===
4e classe de 41 à 200 m2 0,50 ===
de 201 à 600 m2 0,25 ===
b. Pour les balcons et terrasses :
1re classe de 21 à 50 m2 4 fr. le m2.
de 51 à 200 m2 2 =====
de 201 à 600 m2 1 =====
2e classe de 21 à 50 m2 3 =====
de 51 à 200 m2 1,50 ===
de 201 à 600 m2 0,75 ===
3e classe de 21 à 50 m2 2 =====
de 51 à 200 m2 1 =====
de 201 à 600 m2 0,50 ===
4° Calcul du loyer.
— Les surfaces des terrains, cours, jardins, terrasses et balcons
entrant dans une même classe sont totalisés et multipliés par les prix maxima
du mètre carré correspondant à cette classe.
On additionne ensuite les produits ainsi obtenus, lorsqu'il
y a plusieurs classes de terrains, cours, jardins, etc...
Enfin, dans les communes comportant un abattement du salaire
servant de base au calcul des allocations familiales, les loyers résultant de
ce calcul sont diminués d'un pourcentage égal à trois fois l'abattement du
salaire correspondant à la zone dans laquelle la commune se trouve classée.
5° Observations.
— Les loyers des jardins, cours, terrasses et balcons, dont
la superficie est supérieure à 600 mètres carrés, sont fixés à l’amiable, sinon
par décision de justice.
Dans les immeubles collectifs, l'usage commun des cours et
des terrains nus ne donne lieu à aucun loyer. En ce qui concerne les jardins,
cours et terrains plantés, terrasses, balcons à usage commun, leur loyer est
réparti entre les locataires au prorata de leur loyer de locaux d'habitation.
L. Crouzatier.
|