Qu'est-ce que la mamelle ?
Une glande. Oui, une glande, mais qui travaillera de longs
mois à produire le lait.
La mamelle doit en élaborer, pendant la période de
lactation, des centaines de kilogrammes ; elle opérera en laissant passer
certaines substances sans les modifier, telles l'albumine, l'eau, ou bien en
composant, par l'intermédiaire des acini, les substances qui ne se trouvent
nulle part ailleurs, en partant du sang qui irrigue la mamelle.
C'est ce qui explique l'importance qu'on attache à la
mamelle et à l'irrigation sanguine de celle-ci.
Aussi la mamelle doit-elle être développée, s'avançant bien
sous le ventre, ayant de nombreux plis longitudinaux après la traite.
Les veines qui la parcourent doivent être nombreuses, se
réunissant pour former les veines mammaires qui entrent dans la cage thoracique
par les orifices appelés fontaines de lait.
On doit s'attacher à chercher une glande mammaire dont la
peau est fine, souple, douce au doigt.
Le volume est parfois trompeur, car il n'est pas rare de
voir des vaches médiocres laitières ayant un beau pis bien développé.
Comme on le sait, on doit porter son attention sur le tissu
glandulaire et sur l'irrigation sanguine.
Nous parlions ci-dessus de l'élaboration du lait par la
mamelle. N'oublions pas que celle-ci est un émonctoire, car on y retrouve des
substances toxiques et des déchets organiques, tel l'alcool par exemple. Cette
glande, qui fournit sans arrêt le lait que nous tirons, a un besoin certain de
repos, comme l'animal pour refaire ses réserves.
Le rapport entre l'élimination du calcium qui se trouve dans
le lait et la quantité absorbée par l'animal peut se balancer de la façon
ci-dessous :
Au début de la lactation : balance négative.
Puis, vers le milieu de la lactation : équilibre.
Pour être positif en fin de lactation.
De toute façon, l'animal ne refait ses réserves en calcium
que pendant le repos mammaire, car il y a apport de matières minérales, mais il
n'y a plus élimination par la production lactée.
C'est ce qui, comme on l'a vu plus haut, donne au début de
la lactation un rapport négatif entre l'absorption et l'élimination du calcium.
De ceci, il ressort déjà que le repos mammaire est
nécessaire. D'autant plus que la pénurie du calcium peut être parfois une des
causes d'un tarissement prématuré.
Nous disions que le repos mammaire est nécessaire c'est
compréhensible après les longs mois de lactation, comme l'est d'ailleurs le
repos animal après le vêlage. Car on oublie trop souvent que la vache laitière
n'est pas une machine à produire du lait. C'est un mammifère dont le produit
sert normalement à l'alimentation du veau. Mais l'homme, pour ses besoins, a
intensifié à outrance cette production afin de faire de la vache un animal sur
lequel il spécule.
Mais revenons à notre repos mammaire.
II doit être respecté par ceux qui élèvent des bovidés, car
il est certain que la production lactée future diminuera si on y déroge.
En règle générale, ce repos doit être de l'ordre de cinq à
huit semaines.
Consultons, si vous le voulez bien, le tableau ci-dessous :
Durée du repos mammaire
|
0 à 40 jours
|
8 semaines
|
11 semaines
|
Pourcentage de production
|
90
|
100
|
102
|
D'ailleurs, Leroy donne comme correctif pour le rendement
d'une lactation influencée par le repos :
Lorsque le repos est (en jours) :
|
0-40
|
40-80
|
80-120
|
au-dessus
|
la correction p. 100 est :
|
+10
|
0
|
-2
|
-4
|
C'est assez éloquent.
Moins de cinq semaines de repos mammaire entraînent une
diminution de production assez sensible.
Avant de terminer, nous ajouterons que l'on peut compenser,
dans une certaine mesure, l'appauvrissement en calcaire. Il suffit de faire
absorber à l'animal une certaine quantité de ce calcium que l'on fait entrer
dans la composition de la ration.
R. CIER.
|