Le Boxer

Chien à la mode, le Boxer est très répandu, malgré sa création récente ; sa vogue a de multiples causes. Il faut tout d'abord féliciter les dirigeants du club et de ses filières ou sections régionales qui sont tous très actifs et font le maximum d'efforts pour faire connaître la race. La fondation du Boxer-Club de France date seulement de 1922.

Très plaisant, d'allure élégante et sportive, ce chien sait rester calme et paisible ; de taille moyenne, ce qui permet de le transporter en auto aisément, il en devient très vite l'incorruptible gardien et, enfin, il est d'un entretien facile, ayant le poil ras, les oreilles et la queue courtes.

A la fois chien de compagnie, de garde, de défense ; bien élevé, c'est le chien idéal pour la ville comme pour la campagne ; bien dressé, il est vigilant et devient un redoutable défenseur.

Ses origines remontent à la préhistoire et sont assez discutées. Cette race est cependant reconnue d'origine allemande, et l'on ne peut pas nier que ce sont les Allemands et les Autrichiens qui en ont fait ce qu'il est. Un petit groupe de cynophiles munichois présentèrent pour la première fois un Boxer en 1895 à l'Exposition canine de Munich.

En dehors de son pays d'origine, il est très répandu en Europe, particulièrement en Suisse, en Autriche, en Tchécoslovaquie, en Belgique, en Hollande et aux pays Scandinaves.

L'Angleterre ne le connaît que depuis quarante ans environ, et l'Amérique, qui apprécie tout particulièrement cette race, en a fait de très nombreuses importations depuis 1937. L'Italie possède actuellement de fort beaux spécimens qui peuvent rivaliser avec les sujets allemands.

Le Boxer est un dogue de taille moyenne ; Pierre Mégnin, dans sa classification, le range dans les molossoïdes, et tous les dogues, quels qu'ils soient, descendent d'une des variétés d'Alans. Le Boxer descendrait directement du chien de taureau brabançon du type Bullenbeisser, de ce chien de combat antique à qui on aurait infusé du bull-dog ou du bull-mastiff. Cet apport de sang lui a valu son faciès particulier et son nom anglais.

Chien d'accompagnement de tempérament courageux, il a servi autrefois à protéger les voyageurs isolés contre les attaques des brigands qui pullulaient sur les routes. Devenu un chien de garde et de défense remarquable, il est agile, fort, mordant, tout en restant calme, digne et bon à la fois.

Sa tête est typique et expressive, armée d'une solide et large mâchoire, qui ne lâche pas facilement sa prise ; son masque est énergique, grave ; son regard est franc et loyal.

Sa taille d'environ 56 à 62 centimètres, au squelette robuste et à la musculature puissante, en fait un animal dense, qui pèse de 30 à 35 kilogrammes et dont le maintien fier, les formes athlétiques et élégantes, les allures dégagées en font un modèle de plastique.

Il doit être sociable et tolérant, tout en étant plein de tempérament et de gaieté. Les éleveurs n'ont pas intérêt à exciter inutilement ce chien puissant et à réveiller un atavisme qui le porte naturellement à l'attaque, sans quoi ses réactions risquent de le faire discréditer et de le faire passer pour un chien méchant.

Avec un peu d'éducation dans son jeune âge, le Boxer est facilement sage, fidèle et très dévoué à son maître.

L'aspect général du. Boxer est celui d'un chien ramassé, de taille moyenne, dont le corps pourrait s'inscrire dans un carré, c'est-à-dire que la distance de la pointe de l'épaule à la pointe de la fesse est sensiblement égale à la hauteur du, garrot. Les chiennes sont tolérées un peu plus longues.

Le chien d'utilité doit donner une impression de force, de souplesse et d'activité. Il doit être plein de substance sans être massif, il repose sur des membres solides, rigoureusement verticaux, de face et de profil. Les membres antérieurs sont très robustes, les coudes viennent au contact du thorax, contre lequel ils ne sont cependant pas trop serrés ; les avant-bras sont longs et bien muselés, le métacarpe est court et presque vertical, les pieds sont petits, serrés, avec les soles bien fermes.

Les membres postérieurs sont munis de cuisses larges et bombées, le jarret est assez bas, ouvert, non dévié en dedans, le métatarse plutôt court et légèrement incliné vers l'arrière, enfin les doigts sont un peu plus longs qu'aux membres du devant.

Le dos est court, droit, large et bien musclé, ainsi que la croupe, qui doit être large, légèrement inclinée et arrondie. La queue, attachée haut, est portée gaiement et coupée à la troisième ou quatrième vertèbre.

Les flancs sont courts et légèrement retroussés sans être levrettés ; le ventre est peu volumineux ; la poitrine doit être puissante, le garrot bien marqué. L'épaule est longue et oblique.

L'encolure a beaucoup d'importance ; c'est d'elle en partie que dépendent l'élégance du chien et la noblesse de son maintien. Le cou est rond et assez long, bien proportionné, il doit être vigoureux mais non trapu, dépourvu de fanon. La nuque, qui est bien marquée, décrit une courbe élégante jusqu'au garrot et s'unit à celui-ci, au poitrail et aux épaules, en une ligne harmonieuse.

Le Boxer doit avoir une encolure bien sortie.

La tête est très caractéristique ; sa beauté est fonction de l'exactitude de ses proportions et de la correction de sa forme ; elle doit être en harmonie avec le corps. La peau qui la recouvre forme des rides peu profondes sur le front, les lèvres et les joues.

Le crâne doit être légèrement bombé, avoir une partie frontale un peu étroite et un stop accentué. Les muscles des joues sont bien développés sans être proéminents. Le museau correct doit être sec, sans babines ballotantes, et s'inscrire à peu près dans un cube. Le nez est un peu en retrait par rapport à la lèvre supérieure, les narines noires, vastes, avec une truffe large.

Les mâchoires sont fortes et larges à leur extrémité ; l'inférieure dépasse la supérieure et se courbe un peu vers le haut. Elles sont pourvues de dents fortes, régulièrement plantées, qui ne doivent jamais être visibles malgré le prognathisme de la mâchoire inférieure.

Les yeux ont une expression intelligente, énergique, franche ; ils sont de grandeur moyenne et ont une coloration brun foncé. La forme est celle d'un losange aux coins arrondis. Les oreilles sont attachées haut sur la tête, coupées en pointe, de largeur modérée et portées verticalement.

Le poil est ras, court, brillant. Il existe deux variétés : fauve plus ou moins foncé et bringé ; de discrètes taches blanches sont admises.

D'aspect sportif, élégant et propre, le Boxer dispose de beaucoup de moyens : un sens olfactif très développé, une excellente mémoire ; il est très observateur, attentif, infatigable marcheur, bon sauteur et bon nageur. Il est capable de rivaliser avec les meilleurs chiens de défense, de garde, de police. Des centres de dressage se forment de jour en jour pour mettre en valeur ce chien maniable, de bon caractère, loyal comme son combat.

A. PERRON.

Le Chasseur Français N°650 Avril 1951 Page 210