Dartrose.
— C'est une maladie bactérienne de la pomme de terre qui
provoque la pourriture et la dessiccation des fanes à la base des tiges. La dartrose
débute par des ponctuations noires en saillie, qui gagnent peu à peu en
profondeur en provoquant la mortification des tissus. Par la suite, la maladie
attaque les tubercules où des points noirs apparaissent au milieu de plaques
excoriées et raboteuses.
Cette affection de la pomme de terre est éminemment contagieuse.
Comme on ne connaît pas encore de remède curatif, on ne prendra jamais de semenceaux
dans des cultures contaminées.
Dégénérescence.
— La dégénérescence est une crise végétative que l'on
constate sur la plupart des plantes cultivées et qui occasionne une diminution
sensible des récoltes.
On attribue souvent à tort la faiblesse des rendements aux conditions
météorologiques défavorables, ou au défaut de certains principes fertilisants, alors
qu'on devrait l'imputer à des semis ou des plantations d'espèces légumières
très anciennes, cultivées de longue date sur le même terrain et que l'on a
négligé de revigorer en adoptant de nouvelles variétés provenant de cultures
sélectionnées.
La pomme de terre, plus particulièrement, est sensible à la
dégénérescence, que l’on suppose provoquée par l'action d'un virus filtrant,
mais qui peut aussi bien provenir de l'affaiblissement des organes aériens et
souterrains, qui serait la cause des affections nombreuses appelées
enroulement, mosaïque, frisolée, bigarrure, jambe noire, etc. ...
Le meilleur moyen de combattre toutes ces maladies, c'est de
renouveler fréquemment le plant, en adoptant de préférence des variétés
nouvelles, de création récente et issues de semis n'ayant pas encore présenté
de symptômes da dégénérescence.
Les autres légumes, tels que carottes, navets, choux, radis,
salades, etc., sont plutôt atteints d'une faiblesse atavique qui se manifeste
par la réduction du volume des racines on des pommes, lorsqu'on néglige de
sélectionner les pieds mères, et que la semence a été récoltée imparfaitement
mûre ou mal remplie. On combat cette dégénérescence en faisant un tri sévère
des porte-graines, en soignant les façons culturales et en éliminant les
graines, légères ou mal constituées. Faute d'observer ces prescriptions, les
végétaux retournent peu à peu à l'état sauvage dont ils proviennent.
Enroulement
— Attribué à l’action d'un virus filtrant, l'enroulement de
la pomme de terre fait recroqueviller les feuilles, principalement celles de la
base, la partie creuse étant dirigée vers le haut. Les feuilles roulées
durcissent, deviennent cassantes et prennent une teinte plombée. Cette maladie
occasionne une réduction sensible de rendement. Comme elle ne comporte pas de
remède connu, on la prévient en prenant ses semenceaux dans des cultures
saines, sans enroulement, et en renouvelant souvent son plant en la prenant
dans les régions granitiques de préférence.
Fumagine.
— Maladie cryptogamique, caractérisée par des
fructifications conidiennes très allongées, tachant de petites spores noires
les feuilles, les rameaux et jusqu’aux fruits des orangers, des figuiers, des
noisetiers, des oliviers, etc. ...
Encore appelée maladie du noir, la fumagine se
propage grâce au miellat, secrété par les insectes tels que fourmis, pucerons, kermès,
cochenilles. C'est la matière sucrée qui nourrit le champignon noir. Pour
guérir ou enrayer la fumagine, il faut détruire les insectes qui la propagent
en appliquant au pinceau le traitement d'hiver ci-après :
Chaux grasse éteinte |
8 kilogrammes ; |
Huile lourde |
800 grammes ; |
Eau |
10 litres. |
On peut également détruire les cochenilles en préparant une
solution dans le genre de celte-ci :
Savon noir |
3 kilogrammes ; |
Huile lourde |
500 grammes ; |
Naphtaline en poudre |
500 grammes ; |
Eau |
10 litres. |
On arrête ensuite le développement des spores sevrées en
pulvérisant sur les arbres une solution de pentasulfure de potassium à la dose
de 5 grammes par litre d'eau, ou encore en effectuant des saupoudrages de
soufre sublimé.
Frisolée.
— Cette affection, commune sur la pomme de terre, est
caractérisée par l’aspect rabougri des fanes, le frisottis des feuilles,
analogue à celui des choux de Milan, et à son rendement minime en tubercules.
La frisolée est aussi une maladie de dégénérescence dont on ne connaît
pas exactement les causes déterminantes et qui ne comporte pas de traitement
curatif. Il ne suffit pas seulement d'arracher les pieds atteints, mais on
doit, lorsqu'on aperçoit de nombreux pieds malades, renouveler les semenceaux
et attendre plusieurs années avant de cultiver des pommes de terre dans une
parcelle ayant été contaminée par la frisolée.
Galles.
— La galle débute sur les tubercules de la pomme de
terre par des taches superficielles, prenant une teinte brune de plus en plus
prononcée. Certaines galles sont unies : d'autres ont un aspect concave,
parfois convexe. Le remède, d'ordre préventif, consiste en l'immersion des semenceaux
dans un bain formolé à 1/20, soit 1 litre de formol pour 20 litres d'eau.
L'opération doit être faite avant germination.
La galle noire, dite verruqueuse, engendrée par un
champignon, attaque les tubercules qui se recouvrent d'excroissances, ainsi que
les fanes. Cette maladie incurable ne peut être évitée autrement qu'en
détruisant par le feu tous les pieds atteints et en se gardant de jeter au
compost les tubercules et les épluchures couvertes de verrues.
Gangrène.
— C'est une bactérie qui occasionne la mortification des
pieds de tomates, tiges et fruits, qui deviennent immangeables. La gangrène
rend cette culture improductive, à moins que l'on rabatte les tiges au-dessous
de la partie atteinte, en saupoudrant la plaie de chaux vive. Pendant les
années humides, et en terrain frais, on a du mal de défendre ses plantations de
la gangrène, à moins de distancer largement les pieds.
Les choux-fleurs peuvent également devenir gangreneux en
pourrissant sur pied. Il faut toujours détruire les trognons par le feu et
éviter de cultiver ce légume dans un terrain contaminé avant plusieurs années.
Adonis LÉGUME.
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