L'orientation scientifique sur l'étude des problèmes humains
est actuellement dominée par la biologie.
Cette science est quelque peu en opposition avec la médecine
classique. Cette dernière se soucie essentiellement de guérir les malades et se
préoccupe surtout des effets du mal. La biologie, quand elle touche la
médecine, poursuit un autre but, essentiellement de recherches, et a pour
constante occupation d'en deviner les causes. Mais le but essentiel de la biologie
est tout autre. Comme l'étymologie de son nom l'indique, c'est la vie qui est
surtout de son domaine.
Ce n'est point dire que la biologie est une spéculation
purement abstraite. Au même titre que l'hygiène, son intérêt puissant est de
favoriser l'épanouissement de la santé.
C'est avec beaucoup de hardiesse que les biologistes se sont
penchés sur les plus angoissants problèmes, et en particulier sur celui du
cerveau, son but, son fonctionnement.
Le vieux domaine de l'esprit, que longtemps on crut réservé aux
calmes spéculations des psychologues, est désormais attaqué selon des méthodes
concrètes et avec des certitudes absolues.
Le résultat escompté n'est point la naissance d'un surhomme,
mais simplement de permettre une meilleure adaptation professionnelle en
déterminant dès l'enfance les aptitudes du futur adulte.
A ce titre, les tests psychotechniques actuellement
généralisés pour le recrutement dans les grandes administrations, comme les
chemins de fer, la marine, l'aviation, sont particulièrement probants.
Mais on doit souligner que les tests psychotechniques
habituellement pratiqués s'appliquent surtout à des adultes pour leur procurer
l'emploi auxquels ils sont le mieux adaptés.
Or ces adultes exercent surtout des professions manuelles
où l'habileté et la précision sont des dominantes.
Il en résulte que, pour employer un langage strictement
exact, on devrait parler de « réflexotechnique ».
L'observation la plus probante de cette remarque est que les
intellectuels purs, les grands savants soumis à ces tests en sortent avec des
coefficients lamentables. Le fait est logique.
Or, chez l'enfant encore en formation, on ne peut parler
d'examen par ces tests, et encore moins d'analyse psychologique autorisant les
parents à orienter les études.
La psychanalyse de Freud, qui eut longtemps une grande vogue
dans certains milieux scientifiques, est aujourd'hui bien abandonnée. Les
avertissements de modération de son élève et assistant Adler montrent que l'on
a fait fausse route et que la psychanalyse freudienne a un domaine très étroit :
celui médical chez les aliénés — et encore pas tous.
Beaucoup plus utiles s'avèrent les travaux du professeur Sigaud,
qui, par de longues et patientes observations sur l'allure et la structure du
corps humain — le soma, — créé une science nouvelle : la somatoscopie.
Celle-ci, aujourd'hui très avancée, permet par des examens
simples et faciles de découvrir quelles sont les aptitudes et les potentialités
d'un individu.
En les découvrant très tôt, en notant ultérieurement les
changements possibles, on arrive ainsi à éviter toute erreur dans l'orientation
scolaire.
Prof. A. DE GORSSE,
de l'École d'Anthropobiologie.
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