Accueil  > Années 1951  > N°652 Juin 1951  > Page 369 Tous droits réservés

Élégances de Juin

Juin, avant le départ en vacances, est le mois des dernières élégances estivales ; jamais en couture les robes habillées ne furent à la fois plus élégantes et plus pratiques. Pour ainsi dire, tous les tailleurs et deux-pièces, qu'ils soient en fin lainage, en toile, en shantung, en ottoman, en gros-grain, comportent non pas seulement une jupe avec des blouses interchangeables, mais avec un corsage décolleté, qui, une fois la jaquette enlevée, en fait une charmante robe de dîner, de théâtre, de cocktail, de danse. Mais ce n'est pas tout, la mode des tabliers et des tuniques permet de changer également l'aspect de la jupe, celle-ci fourreau et courte servant de base à toutes les doubles jupes possibles, à toutes les tuniques, à tous les tabliers, fussent-ils les plus longs, les plus amples, fussent-ils en corolle, en pointes de mouchoir, froncés ou plissés soleil, car en outre ces doubles jupes, tuniques et tabliers peuvent être, à condition que les teintes soient strictement assorties ou opposées avec un goût, un raffinement, une recherche très sûre des tons, de tissus absolument opposés. Que le fourreau soit de laine, de toile ou de soie, la transformation peut être de tulle, de dentelle, d'organdi ou de mousseline, aussi bien que du même tissu que la toilette.

Il faut noter que, cette saison, on porte moins de boléros que de blousons, de capettes ou de jaquettes ; les effets de pèlerines, de berthes importantes sont à l'honneur, et aussi les grands manteaux très amples, les chasubles sans manches, qui, transparents, sont infiniment légers, mais permettent de porter à la rue la robe trop dénudée.

Ainsi pour un mariage, par exemple, ou toute autre cérémonie où la tenue de soirée est de rigueur, un élégant deux-pièces avec toutes ces combinaisons suffit. Sous des tissus transparents on peut à volonté porter un fourreau foncé de même teinte pour le jour et, pour le soir, un fourreau clair, rose pâle, bleu, gris perle, ivoire, qui provoquera dans le mouvement de ravissants reflets.

Avec une toilette noire, rien ne sera plus raffiné que le chapeau et les gants assortis d'un doux ton pastellisé ou blanc, sac et souliers pouvant au contraire rester noirs ; mais, avec un ensemble gris, écaille, blond, bleu ardoisé, les détails noirs seront très jolis, le grand chapeau étant, dans tous les cas, indiqué.

Il faut noter que le tailleur de soie exotique, de gros-grain de faille mate unie ou glacée, comportant deux jupes, une courte et une longue, deux blouses, une de mousseline de soie ou de dentelle pour le jour, un bain-de-soleil de même tissu que le costume pour le soir, si l'on veut, brodé (mais très richement, car les garnitures pauvres ou médiocres sont toujours de mauvais goût), reste toujours d'une belle élégance.

G.-P. DE ROUVILLE.

Le Chasseur Français N°652 Juin 1951 Page 369