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Les oiseaux en volière

Peuplements et rassemblements.

— Nombreuses sont les races et les espèces d’oiseaux pouvant être tenus captifs dans des volières spacieuses aménagées de manière à leur assurer le maximum de quiétude et de bien-être. Toutefois, avant de procéder à leur groupement, dans le but de varier le plus possible les gazouillis et la couleur des plumages, on tiendra compte que, pour le bon accord, on ne devra réunir que des oiseaux inoffensifs, sans méchanceté, à l'exclusion des espèces vindicatives et turbulentes qui seront isolées dans des volières compartimentées.

Dans la catégorie des granivores pacifiques, on peut citer : les Astrilds (de Saint-Hilaire, Cordon bleu, Amarante, Bec-de-corail, Queue de vinaigre) ; les Bengalis (de Bombay, Royal, Vert, etc.).

Chez les Munies, on peut prendre le moineau dit Japon dans ses trois variétés, la blanche; la blanche panachée chocolat et la blanche tachetée en brun. Les Capucins et les Diamants sont également intéressants ; surtout celui de Gould. Mais on évitera le bouvreuil de Java, qui se comporte parfois en tortionnaire.

Les Fringillidés, notamment les chardonnerets, les tarins, les pinsons, les linottes, les siscrins, les serins du Mozambique et ceux des Canaries, sont recherchés pour la production des métis. Les sporophiles, vulgairement dénommés bouvreuils, fournissent aussi de bons chanteurs.

Les espèces ci-après ne seront réunies qu'avec des oiseaux assez forts, capables de se défendre : gros-becs, merles, cardinaux, bruants, perruches diverses, la plus vindicative étant la perruche ondulée. Les Agapornis ne sont pas non plus très pacifiques, le rossignol du Japon non plus.

Construction d’une volière.

— Une distinction s'impose entre les volières de professionnels, destinées exclusivement à la procréation, et les volières d'amateurs, plus particulièrement ornementales. Les premières doivent être très spacieuses et ne contenir qu’un nombre limité de couples pour la réussite des couvées, chaque paire devant disposer entre 3 et 4 mètres cubes d'espace, tandis que les deuxièmes peuvent être peuplées à la densité d'un couple par mètre cube.

Dans tous les cas, chaque volière doit comprendre une construction entièrement fermée, édifiée en matériaux isolants tels que : briques à trous recouvertes de deux enduits, plaques de fibrociment à doubles parois, sapin rainé contreplaqué intérieurement, toiture plafonnée sous les chevrons. La bâtisse doit être pourvue d'une porte, de châssis basculants pour l'éclairage et l’aération, et d'orifices, avec reposoirs permettant aux oiseaux de sortir librement dans la partie grillagée, contiguë à la logette et ayant à peu près la même surface.

Cette annexe extérieure, supportée par des montants en bois, scellés ou non dans de petits massifs de béton, suivant que la volière est à demeure ou démontable, ou mieux encore par une ossature en fers cornière, devra être fermée, du côté nord, par une cloison pleine, ainsi que le versant de la toiture donnant du même côté.

Les deux autres faces, est et sud, de même que le deuxième rampant de la toiture, face au soleil, seront tendus de grillage galvanisé à mailles de dix millimètres.

Pour rendre le séjour de la volière plus agréable, en plus des perchoirs et des nichoirs (boîtes, bûches, etc.), des mangeoires, des abreuvoirs et des baignoires, on installera à l'intérieur de la partie grillagée des arbustes verts (thuyas, palmiers, fusains, etc.) et, sur une partie du grillage, on fera grimper du lierre, de la glycine, du chèvrefeuille, de la vigne vierge, des haricots d'Espagne, de façon à enjoliver les lieux pour les rendre plus attrayants aux oiseaux et aux visiteurs.

Conduite de la volière.

— Il ne suffit pas de peupler une volière au petit bonheur, avec des oiseaux de toutes sortes, non accouplés. Les espèces seront appariées, et on surveillera leur comportement en retirant ou en remplaçant les sujets qui refuseraient de s'entendre.

En outre, on aura soin de mettre à la disposition des pensionnaires un mélange très varié de graines dans les mangeoires, afin que chaque espèce puisse s'alimenter au maximum, en choisissant la nourriture qui lui convient le mieux, notamment de la navette, de l'alpiste, de l'avoine décortiquée, de la graine de lin, du pavot, de la laitue, du niger ... de temps à autre du pain trempé dans du lait et même de l'œuf de poule et des œufs de fourmis pendant la saison des amours.

Ajoutons, à cela les minéraux composés comprenant : coquilles d'huîtres, os moulus, charbon de bois ; des verdures variées et des fruits de saison. L'eau des abreuvoirs étant fréquemment renouvelée et la volière tenue en parfait état de propreté, le petit monde ailé se portera allègrement et ne sera pas souvent malade.

Aux approches de la nidification, on jettera dans la volière de la bourre de laine, de la charpie, du crin, des plumes, de l'herbe fanée, de la mousse, etc., afin que chaque espèce puisse choisir les matériaux dont elle se sert depuis des millénaires pour tapisser son nid.

Mondiage D'ARCHES.

Le Chasseur Français N°656 Octobre 1951 Page 619