Les pontes abondantes et suivies.
— Un poulailler de poules pondeuses exploité pour la
production intensive des œufs de consommation et des œufs à couver, en hiver comme
en été, ne peut fournir son maximum de rendement et de bénéfices si
l'installation laisse à désirer, tant sous le rapport de la place que de
l'hygiène, et si les pensionnaires ne sont pas nourris convenablement.
Il faut, en outre, que les parquets soient peuplés de races
pondeuses, sélectionnées pour cet objet, et celles-ci seront réformées
invariablement après deux saisons de ponte complètes, pour être livrées à la
consommation.
Faute d'observer ces prescriptions, si les locaux et les
parquets sont insalubres, le rationnement mal compris et le poulailler peuplé
de poules usées, le bilan d'élevage est en danger de se solder par du déficit
Ces trois points litigieux : logement et soins, alimentation
et peuplement doivent retenir l'attention de l'aviculteur, qu'il soit amateur
ou professionnel, s'il veut que son élevage soit rémunérateur.
La question du logement.
— Les éléments fondamentaux d'une basse-cour, quelle que
soit son importance, comprennent un poulailler et un parquet adjacent,
distribués et aménagés de la même manière, dans tous les cas.
Autant que possible, l'effectif d'un poulailler
compartimenté ne dépassera pas 50 têtes. Si on le porte à 100 têtes, le parquet
sera toujours double. On pourrait faire de même dans les petites basses-cours
d'amateurs, peuplées seulement de 10 poules et d'un coq.
Quels que soient les effectifs, les volailles devront
disposer d'un poulailler spacieux et indépendant, complété par un terrain
attenant, divisé en deux parties égales par une clôture grillagée médiane, permettant
de faire passer alternativement les poules d'un compartiment dans l'autre.
Pendant les périodes de libération, au nombre de trois ou quatre dans la même
année, la pluie, le soleil et surtout la végétation stériliseront les
excréments, porteurs de germes morbides, et les parcours herbeux se trouveront
désinfectés au profit des verdures vitaminées que les volailles réclament.
Pour fixer les idées, considérons un élevage comprenant un
nombre variable de poulaillers, à l'effectif de 50 à 100 têtes ; chaque
logette, largement éclairée, étant accompagnée d'un grand couvert, constamment
ouvert sur la face exposée à l'est.
Sur le devant de chaque poulailler se trouve un parquet,
complanté d'arbres fruitiers à haute tige, divisé en deux parties égales, ce qui
assure leur désinfection complète plusieurs fois dans le cours d'une même,
année.
Un bâtiment central sert de logement au basse-courier, de
couvoir et de remise aux denrées de consommation courante destinées à la
confection des provendes.
Peuplement des parquets.
— Toutes les races gallines ne conviennent pas pour le
peuplement des poulaillers de ponte. Pour cette spécialité, il faut choisir des
volailles sélectionnées en vue de la production intensive des œufs,
c'est-à-dire des poules capables de donner des pontes annuelles approchant 200
œufs, ceux-ci devant être de grosseur marchande.
Pour cet objet, on a le choix entre la Leghorn blanche,
la Bresse noire, la Braekel, la Wyandotte blanche, etc. Toutes
ces poules pondent des œufs à coquille blanche ; celles dont les coquilles sont
teintées rentrent dans la catégorie des volailles à viande.
Les œufs d'hiver ayant une valeur marchande supérieure à
celle de pleine saison, on s'arrangera de manière que, en tout temps, la moitié
de l'effectif soit constitué par des poulettes de l'année, et l'autre moitié
par des poules dans leur deuxième année de ponte.
La ponte des poules reprenant lorsque celle des poulettes
marquera un temps d'arrêt, on ne manquera jamais d'oeufs. Toutes les poules
seront réformées en bloc à la fin de leur deuxième année de ponte : elles se
trouveront immédiatement remplacées par les poulettes élevées à cette
intention. Le renouvellement des promotions pourrait être triennal, mais, dans
la pratique, il vaut mieux rajeunir tous les deux ans (remplacement biennal).
Troisième facteur, la nourriture.
— La poule, dit-on, pond « par le bec ». Chaque
œuf pondu, du poids de 60 grammes, exporte un jaune pesant 18 grammes, un blanc
albumineux de 35 grammes et une coquille de 7 grammes. Évidemment, tous ces
constituants (azote, graisse et calcaire) ne peuvent se trouver que dans la
nourriture.
On connaît aujourd'hui les besoins organiques et minéraux
d'une poule capable de nourrir 200 oocytes dans une même année, aussi a-t-on pu
établir scientifiquement des rations équilibrées en tous les éléments
essentiels pour soutenir une telle production. Il suffit d'y ajouter les principes
énergétiques et vitaminés qui, en agissant sur la grappe ovarienne, soutiennent
la ponte au point d'atteindre et même de dépasser les records de 300 œufs
annuellement.
Même si on sait se contenter d'une moyenne de 200 œufs, on
se rend compte des progrès réalisés sur les moyennes de ponte toujours
courantes, obtenues dans les fermes, lesquelles sont souvent inférieures à 100
œufs. Une aussi faible production laisse les basses-cours à peu près
improductives, raison de plus pour qu'on adopte les méthodes nouvelles,
préconisées pour l'exploitation des poulaillers de ponte.
Mondiage D'Arches.
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