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Au rucher

Cérificateur solaire

Un bon apiculteur a toujours de quoi s'occuper ; si, pendant l'été, notre activité est employée au rucher, à la mauvaise saison nos loisirs seront utilisés soit à relire les livres et revues où nous glanerons toujours quelque chose, soit à réparer le matériel ou à en construire du nouveau pour être prêt à la prochaine saison. Parmi les objets qu'un bricoleur peut faire lui-même, le cérificateur solaire est un des plus utiles ; pourtant il manque dans beaucoup d'exploitations, et, de ce fait, on perd de la cire tous les ans ; cependant, étant donné son prix élevé et en hausse constante, il importe de récupérer tous les déchets de cire, qui, sans cela, seront vite rongés par les larves de la fausse teigne. La cire d'opercules surtout est facilement récupérable à l'aide du cérificateur solaire, dont nous donnons ci-dessous la description.

Comme son nom l'indique, c'est un appareil chargé de fondre la cire à l'aide de la seule chaleur solaire, donc essentiellement économique à l'emploi.

Le cérificateur solaire est un grand coffre de bois dont les dimensions sont variables selon l'importance du rucher, mais ne dépassant pas généralement un mètre de côté, pour ne pas perdre sa maniabilité, avec une hauteur de 30 à 40 centimètres. À l'avant, intérieurement, sera installé un récipient destiné à recevoir la cire fondue ; le reste du fond est garni d'une couche de laine de verre servant d'isolant pour éviter la déperdition trop rapide de la chaleur emmagasinée. Au-dessus, à hauteur du moule à cire et légèrement inclinée vers lui, est fixée une feuille de fer-blanc dont les bords sont relevés, le côté du bas, au contraire, formant gouttière au-dessus du moule.

Un peu au-dessus du fer-blanc, placer horizontalement une toile métallique fine ; c'est sur cette dernière que seront mis les déchets de cire destinés à être fondus ; la clouer bien tendue sur un encadrement de bois aux dimensions intérieures du cérificateur, moins l'espace réservé au moule. Enfin, sur le tout est installé un couvercle vitré monté sur charnières, avec côtés emboîtants pour être aussi hermétique que possible, et voilà notre instrument terminé. Une paire de poignées facilitera son transport. Vous n'avez plus qu'à garnir de cire votre cérificateur et à l'exposer au soleil, il fonctionnera tout seul.

Pour obtenir une belle cire, il est nécessaire de la sortir du moule où elle a coulé et de la faire fondre avec de l'eau de pluie dans une marmite en aluminium ou émaillée ; éviter surtout de se servir de récipients en fonte, fer ou cuivre, lesquels sont attaqués par l'acide contenu dans la cire. Ne remplir la marmite qu'aux deux tiers et chauffer doucement ; enlever les déchets qui surnagent et laisser refroidir le plus lentement possible en couvrant avec des linges ou, mieux, par le système de la marmite norvégienne. Le lendemain, enlever le bloc de cire qui surnage et gratter le dessous avec un couteau pour le nettoyer des impuretés qui y sont fixées ; si besoin est, recommencer l'opération de la fonte afin d'obtenir un beau pain de cire.

Pour ceux désirant fabriquer eux-mêmes leur cérificateur, nous allons donner les mesures de celui que nous utilisons. Le bois a une épaisseur de 15 millimètres ; les dimensions extérieures, sans le couvercle, sont : longueur, 88 centimètres ; largeur, 51 ; hauteur, 24.

Faire d'abord le fond, auquel on donnera 85 centimètres de long et 48 de large ; ensuite, deux planches de 88 centimètres de long sur 24 de large pour les grands côtés, deux de 48 sur 24 pour les côtés de la largeur ; une planche de 43 sur 10 qui sera placée à l'intérieur verticalement à 15 centimètres du bout, côté moule à cire ; un support de charnières de 51 sur 3,5 à clouer extérieurement au côté arrière à ras du plafond ; un cadre de bois pour fixer la toile métallique fait en lattes de 3,5 de large aux dimensions de 70 sur 47,5 ; mettre une latte supplémentaire dans le milieu sens de la largeur ; nous en avons terminé avec le bois de 1cm,5 d'épaisseur. Voyons à présent ce qui reste à découper : quelques planchettes de 1 centimètre d'épaisseur pour former un support à notre feuille de fer-blanc, dimensions totales 70 sur 48, à poser sur deux baguettes en pente vers le moule à cire et venant aboutir au bord de la planchette fixée verticalement.

Le plus délicat reste à faire, ce sont les côtés du couvercle qu'il vaudra mieux donner à faire à un menuisier : faire deux côtés longueur de 98,5 de long et 5 de large (voir le profil sur le croquis), un côté arrière ayant comme longueur 49 dans le haut et 51 dans le bas sur 5 de large (voir également les mesures des extrémités sur le croquis) ; le côté avant du couvercle au-dessus du moule à cire est une planche de 2 centimètres d'épaisseur clouée à mi-bois horizontalement, dimensions 49 sur 14 ; découper l'onglet de 1 centimètre pour la vitre dans le sens de la longueur.

Se procurer les divers accessoires, soit : une paire de charnières pour l'arrière du couvercle, une paire de poignées, une feuille de fer-blanc de 50 sur 70, un moule à cire de 8 centimètres de haut, de la toile métallique genre garde-manger, 2kg,500 de laine de verre, une vitre en verre demi-double, dimensions 74 sur 49. Il ne nous reste plus qu'à procéder au montage en ayant soin de bien vérifier l'ajustage des pièces entre elles avant de clouer.

Roger GUILHOU,

Expert apicole.

Le Chasseur Français N°659 Janvier 1952 Page 42