Les Schnauzers sont des Griffons d'écurie, pleins de
tempérament, bons à tout faire et extrêmement robustes. Ils sont bâtis en
athlètes, avec un corps court et musclé, posé bien d'aplomb sur de petites
pattes solides et bien droites. La tête est assez forte, hirsute, éclairée par
deux yeux remplis de vivacité et d'intelligence.
Le vrai type est le Schnauzer moyen, qui mesure de 40 à 50
centimètres. Tout l'ensemble de ce petit animal râblé donne une impression de
force et de puissance ; il est d'ailleurs très courageux. Peu de chiens
manifestent autant que lui sa joie de sortir, pour courir, sauter, se dépenser
sans restrictions. Poussé par ses instincts sportifs, il a une nature très
ardente, mais qui reste calme et réfléchie, et, de ce fait, il est un excellent
gardien fidèle et dévoué.
Les Schnauzers nous viennent de l'Europe centrale, et ils se
sont beaucoup répandus : en Allemagne, en Suisse et dans l'Est de la
France, plus particulièrement en Alsace. Dans leur pays d'origine, les
Schnauzers servaient à tout ; les plus grands gardaient les fermes et
surveillaient et rassemblaient les troupeaux. Les plus petits vivaient dans les
écuries et pourchassaient la vermine qui s'y trouvait. Attentifs, agiles, ils
détruisaient remarquablement les rats.
Fidèles compagnons des chevaux, les Schnauzers, par tous les
temps, les escortaient dans leurs longues randonnées. Infatigables sauteurs,
ils les suivaient en bondissant et les stimulaient au besoin.
Si ces petits chiens sportifs étaient les habituels
compagnons des cavaliers en promenade, ils étaient aussi très appréciés des
rouliers ; et les postillons, du temps des diligences, avaient toujours
quelques Schnauzers avec eux. Doués d'une résistance physique extraordinaire,
par le froid, le vent, la pluie, ils trottaient dans les pattes des chevaux des
journées entières, les excitant à la moindre faiblesse et ne prenant de repos
qu'à l'étape, où ils avaient encore à assumer la surveillance du chargement et
à chasser les rats. La vie rustique qu'ils ont menée leur a donné une
robustesse exceptionnelle et un poil dur pour se défendre des intempéries.
De tailles assez différentes, les anciens Schnauzers avaient
une tête plus carrée et une barbe plus courte, mais très dure. Tout le corps
était couvert de poil dur ; la couleur n'était pas bien définie, un
mélange de gris, de jaune, de brun et de noir. Maintenant, ils sont classés
dans des catégories bien distinctes ; leur corps compact a gagné en
élégance, et le toilettage que l'on doit leur faire met en valeur la beauté de leurs
formes.
Le Schnauzer moyen (taille variant entre 40 et 50
centimètres) est un chien trapu plutôt qu'élégant, vigoureux, musclé, de
construction carrée. De tempérament remuant et vif, il est attentif, mais sans
agitation nerveuse. Excellent gardien de maison, il est courageux, fidèle et
intelligent.
La tête est bien proportionnée au corps, mais plutôt forte
et longue. Le crâne est aplati au sommet et plutôt étroit entre les oreilles ;
il va en s'amincissant graduellement vers les yeux. Le museau est bien
proportionné au crâne et s'amincit vers le nez ; le chanfrein doit être
droit ; la truffe est noire, bien ouverte, bien développée, de façon à ne
pas rendre l'extrémité du nez pointue. Les lèvres ne sont pas pendantes ;
elles se joignent bien aux commissures, sans former de poches ; elles sont
taillées obliquement. La cassure entre le crâne et le museau est plus apparente
que réelle et accentuée par les poils hérissés et durs des sourcils. Les
mâchoires sont puissantes, et la dentition forte s'emboîte exactement. Les
oreilles sont plantées haut, coupées en pointe, en proportion de la physionomie
du chien. Les yeux sont moyens, de couleur foncée, ovales, dirigés en avant
avec un regard vif, intelligent et expressif, ombragés par des sourcils rudes
et ébouriffés.
L'encolure est forte, sèche et musclée, mais pas trop
courte, harmonieusement sortie et bien attachée.
Dans le tronc, la courbure des côtes doit donner à la
poitrine un aspect ovale ; le corps n'est pas en tonneau. Le dos est
droit, court, râblé, à peine incliné de l'encolure à la croupe.
Les reins sont larges et bien développés, et le ventre
légèrement remonté sans donner l'apparence d'un chien levrette. La cage
thoracique va en s'abaissant vers la poitrine, qui est pleine et ovale, avec un
sternum bien développé. Les épaules sont obliques, les cuisses bien musclées,
pas gigotées. La queue est attachée haut et coupée court.
Les membres sont bien d'aplomb et les antérieurs très
droits, qu'ils soient vus de face ou de profil ; les membres postérieurs
forment un angle obtus (ouverture dépassant 90°). Les pieds sont courts, ronds
et bien fermés. Ils se posent parallèlement, les doigts bien courbés, les
ongles noirs, les soles dures et noires.
Le poil doit être rude et dur ; c'est un poil revêche
qui n'est ni court, ni plat, mais disposé par couches se détachant de
l'épidémie, de sorte que, vu à contre-poil, il semble se dresser un peu. Sur le
sommet du crâne, le poil est plus court mais toujours dur, ainsi qu'aux
oreilles.
Le poil forme au museau une moustache et une barbe
caractéristiques, pas trop longues. Au-dessus des yeux, le chien a de gros
sourcils broussailleux, qui lui donnent sa physionomie de griffon. La couleur
est aussi homogène et mélangée que possible, poivre et sel.
Les défauts à éviter : la structure lourde ou
trop légère, le crâne lourd et trop rond, les rides entre les oreilles sur le
front, les oreilles plantées trop bas ou mal coupées, les joues trop
apparentes, et prognathisme supérieur ou inférieur. Le museau ne doit pas être
trop étroit ni trop pointu ; le dos trop long, trop arqué ou ensellé ;
la cage thoracique ronde et la croupe tombante ; les coudes trop écartés,
les membres postérieurs qui ne sont pas assez coudés, ainsi que la croupe trop
haute par rapport au devant ; les pieds en dehors, plats ou longs, les
doigts écartés. Le poil n'est ni trop court ni trop long, ni mou, ni soyeux, ni
laineux, ni touffu. Toutes marques blanches sont à éliminer ; une petite
tache à la poitrine est tolérée.
Le Schnauzer géant (taille de 55 à 65 centimètres) doit
reproduire en plus grand toutes les apparences et les caractéristiques du
Schnauzer moyen. Il devra être élevé et sélectionné en vue de travaux durs et
rudes. En raison de sa robustesse exceptionnelle et de son tempérament ardent,
il fait un excellent chien de police, bien dressé ; il saute
admirablement, rapporte facilement, et il a du nez. Il ne doit pas être trop
enlevé.
En plus de la couleur poivre et sel, le noir est également
recherché ; il comporte des poils blancs très clairsemés.
Le Schnauzer nain (taille de 0m ,28 à 0m,33)
doit reproduire en plus petit toutes les apparences et les caractéristiques du
Schnauzer moyen. Il est devenu un chien d'agrément, tout en conservant les
qualités de la race. C'est un ratier d'une vivacité et d'une intelligence
exceptionnelles, et bon petit gardien.
Il y a un peu de tolérance pour la robe ; le poivre et
sel et le noir sont également recherchés.
Ce chien a besoin d'une toilette régulièrement faite. En
dehors du brossage quotidien, il faut, pour lui conserver son poil dur, enlever
au peigne-couteau la bourre, surtout chez les sujets à poil mou ; ce sous-poil
doit disparaître. Les ciseaux n'interviendront que pour égaliser les poils des
pattes, pour couper ceux des oreilles et de la pointe du fouet. On épilera
court le ventre, le bas de la poitrine entre les pattes de devant et la partie
intérieure des cuisses.
Sur la nuque, le dos, les épaules, les poils seront
raccourcis et égalisés. Les pieds seront égalisés aux ciseaux et bien arrondis.
Le toilettage de la tête est le plus important ; le poil sera épilé ras
jusqu'aux sourcils, sur les joues jusqu'aux commissures des lèvres, les
oreilles dedans et dehors. On devra égaliser la barbe. Le chic de ce chien bien
proportionné, qui doit rester court, dépend en partie du toilettage.
Avec ses trois tailles et ses utilisations diverses, le
Schnauzer peut satisfaire toutes les exigences canines.
A. PERRON.
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