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La production laitière

Variation journalière et travail.

C'est un chapitre peu important et qui ne nous retiendra guère. Nous tenons toutefois à signaler les variations quotidiennes et, d'autre part, l'influence que peut avoir le travail sur la production laitière.

Il est reconnu qu'une même vache ne donne pas la même quantité de lait ni un lait de même composition d'un jour à l'autre. Dans cette composition, on fait surtout entrer en ligne de compte la matière grasse, qui est la plus frappante et en même temps la plus intéressante. Certes, les matières minérales, le lactose, ont des écarts, mais ce sont avant tout les variations de la matière grasse qui sont à retenir.

Ces variations journalières ne peuvent être reconnues que d'après des expériences précises. Il n'en manque pas. Les contrôles laitiers sont à même de pouvoir en juger et de faire ressortir que le même animal, placé naturellement dans les mêmes conditions, ne produit pas la même quantité de lait et que celui-ci a une teneur butyrique variable.

Nous disons bien dans les mêmes conditions ; car prenons l'exemple d'une vache soumise à un travail : suivant l'intensité ou la durée de ce travail, la production laitière et la composition butyrique du lait seront modifiées.

Mais il faut noter les variations dépendant du travail auquel est soumis l'animal. C'est ainsi qu'on a remarqué que l'augmentation de la durée du travail avait, par rapport à l'augmentation de l'effort, une action ou, plus exactement, une influence défavorable certaine sur la production.

En prenant comme base le repos, on a constaté que le travail léger avait comme influence sur la production laitière une baisse de la production. Si l'animal fournit un travail modéré, on remarque une augmentation de la sécrétion. Mais, si on pousse le travail effectué par l'animal de façon excessive, on constate alors une diminution appréciable de cette sécrétion. De plus, dans ce cas, la qualité du lait est altérée.

Volpe, dans ses analyses, a montré que les principes du lait sont diminués par le travail. Par contre, la matière grasse serait en augmentation, contrairement aux principes minéraux, extrait sec.

Il ressort de cet exposé qu'étant donné une production initiale lorsque l'animal est au repos cette production diminue avec un léger travail, pour augmenter avec un exercice modéré et diminuer ensuite d'une façon appréciable avec un travail intensif.

Mais, comme on constate une augmentation du taux butyreux, on peut penser que cette hausse est due au fait de l'évaporation, par suite du travail, d'une partie de l'eau du lait et de la concentration de celui-ci.

Les médicaments.

— On a remarqué que l'ingestion par la vache laitière de substances médicamenteuses a une influence sur le lait. Cette remarque est du reste d'ordre général, et les nourrices savent qu'elles doivent, dans l'intérêt de l'enfant, éviter l'absorption de certains aliments ou médicaments.

Il est donc certain que se retrouvent dans le lait des substances qui s'éliminent par la mamelle.

Encore faut-il que l'ingestion soit faite à forte dose, et d'une façon prolongée, pour que l'on constate d'une façon précise la présence de ces substances dans le lait.

Toutes les substances médicamenteuses n'ont pas dans le lait la même teneur ; c'est ainsi que le fer ne passe dans le lait que d'une façon insignifiante. Il en est d'ailleurs de même du cuivre et de l'acide salicylique. Pour le plomb et le mercure, on ne les retrouve qu'après une absorption prolongée ; c'est à croire que l'organisme les stocke pour ne les éliminer qu'après avoir complété ses réserves.

L'iode, par contre, est éliminé facilement et rapidement, et ses traces disparaissent dès que l'administration est suspendue. L'élimination de l'arsenic commence rapidement après son emploi et dure assez longtemps, même après la fin de l'ingestion.

Son passage dans le lait se fait à dose si faible qu'il est sans danger.

Le lait dangereux est celui qui contient les substances toxiques que la mamelle laisse passer et qui se trouvent dans les pulpes et drêches de brasserie ou de sucrerie. Ce lait, de mauvaise qualité, fait courir un danger certain aux jeunes enfants qui l'absorbent.

Mais pour que ce lait entraîne des gastro-entérites, comme il est courant de le constater chez les enfants, il est nécessaire que les pulpes et drêches soient distribuées à forte dose et, de plus, qu'elles soient altérées. Il est nécessaire, d'autre part, que la distribution et l'ingestion se fassent d'une façon continue.

CIER.

Le Chasseur Français N°662 Avril 1952 Page 232