Accueil  > Années 1952  > N°662 Avril 1952  > Page 235 Tous droits réservés

Demeure bretonne

Situation.

— Près d'une petite plage de sable, sur un escarpement rocheux, aux environs de Saint-Brieuc ; cette demeure est située, avec vue sur le large, dans un endroit calme, loin des plages bruyantes, mais tout de même d'accès facile, et avec, intérieurement, tout le confort moderne.

Esthétique.

— L'aspect extérieur de cette maison, avec sa souche de cheminée à contrefort, comme toutes celles de Bretagne, est assez sévère et massif du fait de l'emploi dans les murs de moellons granitiques extraits du sol même et de son toit en ardoise d'Angers.

Les angles sont formés par des assises en granit taillé soigneusement sur place. Un perron en dalles de pierre sur la façade, côté mer, permet d'accéder au rez-de-chaussée. La rudesse de cet ensemble est légèrement atténuée par diverses plantations (fusains, tamaris, massifs d'hortensias) et par la couleur des menuiseries extérieures égayant le gris triste de cette pierre de pays.

Distribution.

— Cette habitation familiale, conçue pour loger quatre à cinq personnes, comporte : une grande salle commune ouverte largement sur l'Océan, avec cheminée décorative (en pierre et briques et coin de feu), deux chambres, cuisine, salle de bains, w.-c. et dégagement. Un escalier permet d'aller à une cave partielle creusée dans le roc sous la cuisine, et, au premier étage, où on a la possibilité d'aménager deux à trois chambres, si besoin est. Le w.-c. est aéré directement à l'extérieur par une gaine horizontale.

Construction.

— Les murs sont en pierre, prise sur place, et les linteaux des baies (avec volets en pin des Landes) en béton armé, brut de décoffrage et ragréé. Carrelage demi-grès sur forme ciment, dans les pièces du rez-de-chaussée, sauf pour les deux chambres, qui ont un parquet chêne sur lambourdes et solives avec vide sanitaire. Au premier étage, parquet en pitchpin. L'escalier simple est en béton armé. La charpente est en sapin.

À l'intérieur, les murs de la salle commune et des chambres reçoivent, sur enduit mortier, un revêtement spécial de couleur claire et variée, donnant l'aspect d'un stuc écrasé (avantages : lavable et bon marché). Les murs de la cuisine, de la salle de bains et des w.-c. sont enduits au mortier avec un badigeon particulièrement économique et lavable, à base de ciment de Portland.

Les séparations intérieures sont en briques creuses et les plafonds en plaques de placo-plâtre, posées correctement avec des clous galvanisés sous le solivage (simple et économique). L'électricité comprend un allumage et une prise de courant dans toutes les pièces.

Sanitaire : cuisine avec évier-égouttoir. Salle de bains avec bac douche, très pratique pour la lessive (dimensions : 0m,70 x 0m,70 ; hauteur 0m,60 sur socle). L'eau sous pression par moteur et pompe est distribuée par des canalisations en cuivre dans tous les postes d'eau. Les eaux pluviales des toits sont soigneusement amenées dans une citerne et utilisées pour le lavage du linge.

L'estimation de cette demeure s'élève à environ 2.700.000 francs, y compris la petite cave, mais, sans tenir compte des aménagements possibles des chambres du premier étage, pour une surface couverte à rez-de-chaussée de 90 mètres carrés environ, ce qui fait 30.000 francs le mètre carré, suivant les aménagements.

Cette construction est à la portée de beaucoup de bourses pour une demeure permanente, grâce à la loi du 21 juillet 1950 accordant prêts et primes à la construction.

A. COHENDET,

Architecte D. P. L. G.

Le Chasseur Français N°662 Avril 1952 Page 235