Une denrée de base.
— Avec le pain et la viande, le lait contribue pour un
bon tiers à la nourriture du genre humain.
Non seulement le lait est consommé en nature, utilisé pour
la confection des mets en cuisine, en pâtisserie, etc., mais aussi transformé
en l'une ou l'autre des nombreuses spécialités fromagères (pâtes fraîches,
pâtes molles affinées, pâtes sèches et cuites), ainsi qu'à l'état de crème,
obtenue par turbinage pour la consommation et la fabrication du beurre rentrant
dans une foule de préparations culinaires.
Parmi les femelles domestiques exploitées pour la production
du lait il faut citer, en première ligne, la vache. Viennent ensuite la chèvre,
la brebis, les rennes, la jument, la chamelle, l'ânesse, etc.
Le miroir du lait est dans la ration.
— Quel que soit le bétail laitier exploité en vue de la
production d'un lait abondant et riche, comme ce produit de sécrétion mammaire,
élaboré par le sang, exporte en quantité considérable des principes nutritifs,
les rendements maxima ne peuvent être obtenus que si la ration quotidienne
apporte avec elle tous les matériaux de constitution, savoir : les
matières azotées contenues dans la caséine, les matières hydrocarbonées et
grasses nécessaires à l'élaboration de la crème et de la lactose, les sels
minéraux qui existent en proportion à peu près constante dans tous les laits
normaux, et enfin les principes vitaminés et énergétiques jouant un rôle
stimulant sur la lactation.
Il suffit que l'un ou l'autre de ces éléments essentiels
fasse défaut, ou ne se trouve pas en suffisance dans la ration, pour que la
lactation diminue et que le lait soit anormal, ce que l'on constate à
l'analyse, ou simplement par une prise de densité et un dosage approximatif de
la matière grasse.
Les laits qui ne pèsent pas au minimum 1.029 au
thermo-lactodensimètre et ceux dont la teneur en graisse est inférieure à 2,5
p. 100 sont l'apanage de vaches anormalement nourries. Il est absolument
nécessaire de modifier leur rationnement.
Alimentation des laitières.
— En plus de la ration d'entretien nécessaire aux
fonctions vitales et, éventuellement, pour les bêtes pleines, de la ration
embryogénique, il faut leur fournir, par litre de lait produit, si on calcule
par unités fourragères (U. F.), 0,4 U. F., contenant 60 grammes de
matières azotées, (M. az.).
Pour calculer le rationnement normal des vaches, on se sert
d'une table d'alimentation, en tenant compte de leur poids et de leur rendement
en lait.
Ainsi, une vache fraîche, donnant 25 litres de lait, pesant
600 kilogrammes, devrait recevoir :
|
U. F. |
M. az. |
|
—— |
——— |
Ration d'entretien |
4,8 |
370 gr. |
Ration de production |
10,0 |
1.500 gr. |
|
—— |
——— |
Totaux |
14,8 |
1.870 gr. |
Sur les tables dressées en vue du rationnement, on voit que
les denrées les plus riches en unités fourragères sont les tourteaux et le
maïs, lesquels contiennent 1,1 U. F. au kilogramme. Viennent ensuite les
céréales (blé, seigle, orge) : pour chacune une unité fourragère. Avec les
autres denrées, la richesse tombe de plus en plus : 0,9 U. F. pour la
betterave fourragère.
La même remarque s'applique également aux chèvres. Les
brebis donnant un lait naturellement plus butyreux, les anomalies se
manifestent lorsque la teneur en graisse tombe au-dessous de 5p. 100.
En principe, on ne devrait pas tolérer, chez les vaches, une
teneur en matière grasse inférieure à 3,5 p. 100, ni un rendement
inférieur à 4.000 litres annuellement.
Ces rendements minima devraient être obtenus avec des bêtes
à cornes dont le poids atteint 500 kilogrammes. Dans le cas contraire, il
faudra incriminer soit le défaut de sélection, soit la mauvaise nourriture.
Matériaux exportés.
— La composition moyenne du lait de la vache, de la
chèvre et de la brebis devrait se tenir dans les limites ci-après :
Éléments |
Vache |
Chèvre |
Brebis |
——— |
——— |
——— |
——— |
Caseïne |
4,15 |
4,29 |
5,54 |
Matière grasse |
3,22 |
3,78 |
6,98 |
Lactose |
4,98 |
4,46 |
7,13 |
Sels minéraux |
0,75 |
0,76 |
1,22 |
Eau |
86,90 |
86,71 |
79,13 |
|
——— |
——— |
——— |
Totaux |
100,00 |
100,00 |
100,00 |
Les sels minéraux sont surtout représentés par du phosphate
de chaux.
La teneur en matière azotée étant très variable suivant les
denrées, puisqu'elle va de 45 p. 100 dans le tourteau d'arachide, pour
tomber à 10 grammes au kilogramme avec la betterave fourragère, on tiendra
compte de la différence dans l'établissement des rations.
Ces données théoriques doivent être observées pour la mise
en équilibre des rationnements destinés au bétail laitier, et il est instamment
recommandé de revoir ses calculs lorsque la lactation laisse à désirer, tant
sous le rapport de la quantité que de la qualité du lait obtenu.
G. ARNOULD.
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