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Le Scottish-terrier

Ce petit chien à la silhouette amusante et bien connue est, comme son nom l'indique, originaire d'Écosse, où plusieurs variétés de petits terriers à courtes pattes, de tempérament ardent et très chasseur, se trouvaient en abondance.

Né dans un pays sauvage et montagneux du Nord de l'Écosse et dans les îles bordant cette région au nord-ouest, il était appelé à travailler dans un terrain difficile d'accès, encombré de rochers et de cailloux, allant jusqu'à la mer. Il y pourchassait et combattait toutes sortes de fauves qui s'abritaient dans ces refuges naturels : loutres, blaireaux, renards, rats et lapins.

Pour faire un tel travail, il fallait un chien rustique, solide, de taille suffisamment réduite pour entrer dans un terrier, et, lorsqu'il était entraîné à de folles poursuites, il fallait aussi un chien agile avec un centre de gravité placé très bas afin de mieux conserver un équilibre indispensable sur les pointes des rochers et dans les éboulements possibles. Le Scottish-Terrier est fait tout d'un bloc, court de corps, bas sur pattes avec une forte tête et une solide mâchoire. Il possède beaucoup de décision et de rapidité dans ses mouvements.

Ces aptitudes physiques particulières dues en partie à sa construction doivent être accompagnées d'un moral à toute épreuve et le Standard le décrit merveilleusement en disant : « Chien qui semble prêt à aller n'importe où et à faire n'importe quoi ! »

Le Scottish-Terrier est donc une très vieille race utilisée dans les Hautes Terres d'Écosse depuis fort longtemps, mais qui a beaucoup évolué à travers les siècles, surtout depuis qu'il ne travaille plus pratiquement. Ce chien a bien souvent changé de nom et successivement il s'est appelle Skye, Scotch, Scot, Die Hard, Highland et enfin Aberdeen. Max Écorcheville dit que l'appellation Scotch vient certainement du Wysky très réputé dans le pays et qu'il est tout naturel qu'il y ait eu pour le public le Scotch-Terrier puisqu'il y avait le Scotch-Wysky.

Tout l'ensemble de ce chien qui est planté sur des pattes courtes et très droites est à la fois vif et hardi, et, malgré son petit volume, il donne l'impression d'avoir une grande puissance et beaucoup d'activité. La construction du chien, en dépit de ses petites jambes, doit lui permettre d'être très alerte. Ses mouvements sont souples et l'allure est aisée, sa marche droite avec un jeu libre de l'épaule, de la rotule et du jarret.

Sa tête est longue, forte, mais doit rester proportionnée avec sa taille ; le crâne est presque plat et assez large tout en gardant un aspect de tête étroite ; les os des joues ne doivent pas être saillants. À la hauteur des yeux, il y a une légère dépression entre le crâne et le museau qui est important ; le nez est large, ainsi que la truffe qui est bien noire, et la ligne du profil depuis la truffe jusqu'au menton paraît fuyante.

Les yeux sont plutôt petits, de couleur brun foncé, en forme d'amande, assez écartés l'un de l'autre et enfoncés sous les sourcils. Leur expression est intelligente et attentive.

Les yeux saillants, trop grands ou trop clairs sont un défaut.

Les dents sont fortes et larges, les incisives supérieures recouvrant hermétiquement les inférieures, car l'inégalité de mâchoire constitue un grave défaut. Les oreilles, assez petites, sont pointues et sont nettement découpées, de texture fine et portées droites. L'oreille trop développée, large ou pendante, arrondie du bout, est un défaut.

La tête est supportée par une encolure musclée, modérément longue et sortie d'une épaule longue et inclinée. La poitrine est assez large et descend entre les pattes de devant sans que les coudes soient placés en dedans ni en dehors. Le dos est proportionnellement court et bien musclé. La ligne du dessus est bien droite avec le rein râblé assurant ainsi une liaison robuste entre la cage thoracique et l'arrière-train.

Les membres antérieurs sont droits, rigides, osseux aux paturons, avec des pieds de bonne grandeur, des soles fortes et épaisses, des doigts arqués et bien fermés.

Les membres postérieurs sont remarquablement forts pour la taille du chien, la croupe est large, les cuisses fermes et musclées, bien coudées à la rotule ; les jarrets sont forts et assez coudés, mais tournés ni en dedans ni en dehors.

La queue, de longueur modérée, est en harmonie avec le chien : elle est épaisse à la base et s'effile vers la pointe, elle est implantée haut et portée droite ou légèrement recourbée.

La couleur est noire, gris très foncé, froment et bringée de toutes couleurs. La teinte froment est devenue rare et n'est plus appréciée des amateurs. Les taches blanches étendues sont des défauts, une petite tache blanche est seule tolérée au poitrail.

Le poids varie de 7kg,700 à 9kg,500, ce qui est un poids maximum. La hauteur est aux environs de 28 à 30 centimètres.

Ce chien a deux sortes de poil dont l'ensemble forme une couverture imperméable. Le sous-poil est serré et doux, un peu laineux, et le poil du dessus est serré et dur comme du fil de fer. Les Scottish-Terriers bringés ont généralement le poil très fourni et beaucoup plus rêche que les noirs. Le poil mou, soyeux, ondulé ou frisé est considéré comme défaut.

Un toilettage est nécessaire pour mettre en valeur ce petit chien à poil dur et, s'il est bien fait, il contribue à lui donner beaucoup de chic. Il faut enlever le poil mort et la trop grande abondance de sous-poil sur le corps et épiler court l'encolure, le devant de la poitrine, les épaules et aussi l'arrière-main. Les poils des pattes sont assez longs et égalisés au ciseau ; les poils sont assez longs sous le ventre. La tête a une grande importance, les oreilles doivent être très nettes et très pointues à poil court, les joues sont très épilées et aussi le dessus de la tête. Les sourcils sont longs et abritent les yeux, la barbe est gardée très longue, seulement égalisée et peignée en allant vers la truffe.

Ayant un peu perdu son emploi de chasseur et de destructeur de vermine, ce séduisant petit chien intelligent et gai est devenu un compagnon charmant. Il connut une grande vogue entre les deux guerres et un dessinateur humoristique, P. Rab, en a vulgarisé le type sous le nom de Rac, en opposition au Fox-Terrier à poil dur qu'il avait baptisé Ric. Ces noms de fantaisie leur sont encore restés et ils servent quelquefois dans le public à les désigner.

A. PERRON.

Le Chasseur Français N°664 Juin 1952 Page 339