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Parasites des volailles

Leur destruction s'impose.

— Nombreux sont les parasites de tout acabit qui, en s'attaquant aux volailles, arrivent à rendre les basses-cours absolument improductives et souvent même déficitaires.

La plupart des parasites se multiplient avec une prolificité désespérante et, pour les exterminer, il est absolument nécessaire de les bien connaître. Lorsqu'une infestation quelconque se produit dans un élevage, il faut recourir immédiatement à des moyens et des remèdes efficaces, afin d'empêcher la propagation des parasites qui s'attaquent à toutes les volailles (poules, canards, dindons, pigeons, etc.).

Acariose respiratoire.

— L'acariose, plus connue sous le nom de broncho-pneumonie respiratoire, est occasionnée par des acares analogues à ceux de la gale, qui vont se loger dans les bronches des oiseaux, en provoquant de la toux et une gêne profonde de la respiration.

Les acares (cytodites nudus), se trouvant logés dans les conduits respiratoires, ne peuvent être touchés par les médicaments ingurgités par la voie buccale ; on ne peut les anéantir autrement qu'en provoquant leur asphyxie ou leur expulsion au moyen des substances volatiles irritantes, telles que l'acide sulfureux ou les vapeurs créosotées, que l'on fait dégager le soir, dans les poulaillers, lorsque les volailles sont couchées.

Il suffit de brûler une petite quantité de soufre ou de créosote, de manière à créer une atmosphère irritante, qui occasionnera une toux tenace provoquant l'expulsion des acares, lesquels pourront être détruits par des pulvérisations de substances caustiques sur le sol et les perchoirs.

Une mesure de précaution à prendre, dans le cas d'infestation par les acares, c'est d'aciduler l'eau de boisson dans les abreuvoirs, en y versant 2 grammes d'acide sulfurique par litre. La même mesure est à prendre chaque fois que l'on craint une contamination quelconque, parasitaire ou microbienne, pouvant survenir à tout instant dans les basses-cours, en occasionnant des préjudices considérables.

Les argas.

— Les argas, dénommés punaises ou poux des poulaillers, sont des suceurs de sang impitoyables. Dissimulés pendant le jour dans les recoins sombres des murs et des planchers, ils en sortent, la nuit venue, pour tourmenter les poules et se repaître de leur sang.

Ces parasites étant extrêmement prolifiques, leur reproduction se faisant par une série de métamorphoses qui durent une quarantaine de jours, plus ou moins suivant la température, les œufs pondus par les femelles passent par les trois états (larves, nymphes et insectes parfaits).

Aux trois états, les argas sont vulnérables lorsqu'on pulvérise un peu partout une substance caustique, telle que l'essence minérale ou d'autres dissolvants dans le genre du carbonate de soude ou de potasse.

C'est dans le Midi de la France et en Afrique que les argas causent les plus grands préjudices aux éleveurs. Pour désinfecter un poulailler infesté, on envoie une solution caustique sur les murs, le sol et le plafond, à l'aide d'un pulvérisateur, après le lever des volailles. Le lendemain, on projette partout une solution crésylée ou javellisée, fortement dosée. On pourrait remplacer le deuxième traitement par un soufrage, en brûlant 50 grammes de soufre par mètre cube de local, après avoir calfeutré toutes les issues.

La coccidiose.

— La coccidiose est une affection morbide, très commune dans les basses-cours. C'est elle qui occasionne le plus de décès chez les poussins dans leur jeune âge.

La maladie est engendrée par des parasites de l'intestin (coccidies) visibles au microscope, lesquels mesurent 12 à 25 μ de diamètre. La coccidiose, appelée crotte, est caractérisée par une diarrhée crayeuse qui colle les plumes au point d'obstruer l'anus.

L'infestation est occasionnée par l'ingestion d'aliments ayant été en contact avec des denrées contaminées, ou par des boissons souillées.

Les sujets atteints sont facilement reconnaissables : ils font le gros dos, laissent tomber leurs ailes, le plumage se ternit, le cloaque se bouche et la mort survient à bref délai.

C'est surtout dans les élevages négligés que la coccidiose sévit, là où les locaux et le matériel ne sont jamais nettoyés ni désinfectés. La maladie peut occasionner une mortalité dépassant 50 p. 100 de l'effectif des couvées.

On lutte contre la coccidiose en appliquant les mesures préventives et curatives, lorsqu'elle se manifeste.

Préventivement, on recommande d'aciduler la boisson avec 2 grammes d'acide sulfurique par litre d'eau. On peut également remplir les abreuvoirs avec du lait écrémé, ayant une sapidité lactique de 6 grammes au litre, ce qui représente une teneur acide de 60 degrés Dornic.

En cas de mortalité, on aura recours au traitement mixte, composé de thymol et de cachou, distribués alternativement.

On mettra dans la pâtée du matin de l'huile thymolée au vingtième, à raison d'un gramme par 5 à 6 poussins et, le soir, on humidifiera la pâtée avec de l'extrait de cachou, 1 gramme environ pour 10 poussins. Il existe d'autres traitements à base de racine de fougère mâle et des piqûres anticoccidiennes qui donnent également de bons résultats.

Mondiage d'ARCHES.

Le Chasseur Français N°664 Juin 1952 Page 362