Entretien des crosses de fusil.
— Pour protéger la crosse du fusil contre l'humidité,
un bon procédé consiste à préparer une encaustique à base de cire et de gomme
laque, dont on enduira largement la crosse. Avec un coup de bichon énergique,
on obtient alors un brillant durable et imperméable.
Dans l’armurerie.
— Pour la sauvegarde du franc, le Comité de la Chambre
syndicale de l'Industrie et du Commerce des Armes, Munitions et Articles de
Chasse, réuni à Amiens le 28 avril 1952, a décidé d'adjoindre les efforts
des armuriers à ceux des fabricants de douilles et de munitions, de manière à
appliquer, sur les prix de vente au détail des munitions, une baisse de 4 p. 100
minimum par rapport aux prix au 1er février 1952.
Possibilités d'indemnisation aux propriétaires d'armes
de chasse confisquées par les autorités allemandes.
— M. le sénateur Verdeille, Président du Groupe
interparlementaire de la Chasse et de la Pêche, a reçu de M. le Ministre
de la Reconstruction et de l'Urbanisme la réponse suivante, en date du 18 avril :
« Monsieur le Sénateur. Par lettre du 27 janvier
1952, vous avez bien voulu appeler à nouveau mon attention sur le cas des
propriétaires d'armes de chasse enlevées par les autorités allemandes.
» J’ai l'honneur de vous confirmer qu'en règle générale
il n'est pas possible de procéder, pour le moment, à l'indemnisation de ces
dommages, la première urgence étant réservée à la reconstitution de biens
indispensables à la vie normale du foyer.
» Je vous précise, toutefois, qu'un règlement peut être
envisagé, dès à présent en faveur des intéressés dont l'arme était
indispensable à l’exercice d'une profession et a été reconstituée aux mêmes
fins (garde-chasse, etc. ...). »
Coup double.
— M. P …, un de nos bons amis chasseurs, en
action près du lac des Joncs, tire un canard qui, blessé à mort, tombe dans le lac
voisin. Embarras de notre nemrod, qui, sans chien, sans barque, ne peut qu'admirer
sa proie tombée, hélas ! trop loin du rivage : lamentations, colère, bombardement
de pierre, rien n'y fit.
Bref, M. P ..., fervent pêcheur autant que
chasseur, remonte jusque chez lui chercher son lancer plombé avec une cuillère,
et le voilà s'escrimant pour atteindre son canard.
Après deux ou trois lancers infructueux, il ramène, devinez
quoi ? ... Un superbe brochet de trois livres et, enfin, le canard. Je
ne sais si beaucoup de disciples de saint Hubert ont eu cette veine
insensée !
A. M ..., Montrevel (Ain).
Un coup pas ordinaire.
Bretteurs et menteurs sans vergogne,
Nous sommes les cadets de Gascogne ...
— Et pourtant le récit qui suit est bien l'exacte
vérité.
Un jour, en 1943, nous nous promenions avec mon beau-frère,
dans sa propriété de Luzech (Lot), parmi les vignes qui, dans cette vallée
chaude et fertile, donnent un de ces « Auxerrois » capiteux et
délectable que nous avons surnommé « encre Antoine » pour sa couleur.
Tout à coup, à 30 mètres sur notre gauche, nous aperçûmes un
capucin qui nous regardait passer, tranquillement assis sur son séant.
C'était l'occupation. Plus de fusil ! Néanmoins, le
vieil instinct cynégétique nous stoppant ... nous voilà en arrêt, sans
pour cela troubler notre vis-à-vis aux longues oreilles.
Alors, mon beau-frère le couche en joue, le bras gauche
allongé, en criant : « Pan ... pan ... »
Quelle ne fut pas notre stupéfaction de voir au deuxième « pan »
notre capucin faire la cabriole et rester inanimé par terre après un démarrage
foudroyant.
Nous piquons un 100 mètres ... il était bel et bien
mort.
Dans son affolement, la pauvre bête s'était coupé le kiki
sur un des fils de fer qui soutiennent les vignes.
Mon beau-frère repartait le lendemain pour Paris, où le civet
non prévu dans les parcimonieux tickets d'alimentation fut, comme vous devez le
penser, bien accueilli.
Robert BOURDIN, abonné.
À propos des halbrans.
— Juillet était revenu. D'habitude, chaque année, ce
mois est attendu impatiemment par les chasseurs du Sud constantinois, à juste
titre d'ailleurs : en vertu d'un privilège accordé par les lois et les
arrêtés préfectoraux, il leur est concédé le droit pendant trois semaines,
généralement entre le 20 juillet et le 10 août, d'occire tout gibier
de passage : tourterelles, poules de Carthage, cailles, etc., existant sur
terrain non réservé, évidemment !
Or, ce juillet-là, la situation était désastreuse au point
de vue cynégétique, il y avait eu des gelées, de la grêle, la sécheresse
elle-même avait joué son rôle, aussi beaucoup de chasseurs s'étaient-ils
décidés à ne pas demander de permis de chasse.
Nous étions cinq rassemblés quatre jours avant l'ouverture
(pauvres types, nous avions désiré et payé nos permis).
La conversation roulait surtout sur le gibier tirable le
jour J à l'heure H.
Nous parlions des prouesses du passé, surtout, des cailles :
vedettes toujours si nombreuses accrochées à nos banderoles.
C'est ainsi que l'un de nous dit :
— Triste ! le marasme absolu, pas de récolte, rien
de bon à l'horizon et même pas de gibier à espérer.
Puis un deuxième reprit :
— Qu'est-ce que l'on va chasser cette année ?
Voilà l'ouverture, il paraît qu'il n'y a pas de cailles, tout juste si l'on m'a
signalé des « courvites » aux environs (sorte de pluviers d'été de
couleur jaune, habitués aux steppes des Hauts-Plateaux).
Nous en étions là quand un farceur de notre groupe nous
déclara le plus sérieusement du monde :
— Bon, assez de jérémiades, laissons tomber la question
des cailles.
Pourquoi n'y aurait-il pas de gibier? Est-ce que l'on ne
pourrait pas aller à l'oued X ... chasser les colverts ? Il n'y a que
30 kilomètres, et c'est la période des halbrans.
Des colverts, l'été, en Algérie ! Dans un « oued »,
probablement « secco » par-dessus le marché ! Une galéjade !
Il s'en est tenu à un fil que, sur le moment, nous ne
traitions notre ami de « minus habens », d'ivrogne « invétéré »,
et surtout d' « iconoclaste ».
Mais il insista :
— Je paie les frais du déplacement si on ne trouve
rien.
Alors des paris s'engagèrent : canards ou pas canards ?
Finalement, la décision est prise, nous irons sur les lieux.
Après tout, où aller ? Et ce sera une bonne occasion de rire.
Eh bien ! il y avait des colverts ! Des vieux !
des jeunes ! de beaux halbrans ! ... Et ça tombait avec du six,
du huit, du neuf même ! Douze ou treize descendus à cinq ! À notre
courte honte, nous dûmes non seulement payer un repas au Champagne à notre
iconoclaste, mais passer sous ses fourches caudines. Excusez-moi de ne pas vous
dévoiler aujourd'hui l'endroit exact où se trouvaient les canards, cela est une
autre histoire !
Louis DELVAS, abonné.
Un passage exceptionnel.
— Je vous signale, à toutes fins utiles, un fait pour
le moins assez rare, à mon avis, et susceptible d'intéresser certains
ornithologistes.
En effet, le 18 août 1951, vers huit heures du matin,
des pêcheurs signalent la présence d'une trentaine de cigognes dans la prairie
que sillonne l'Amon, au sortir de Lignières (Cher). C'est cependant avec une
surprise bien légitime que la majorité des habitants du pays virent, vers
dix-neuf heures, chacun des quatre clochetons de pierre de leur clocher servir
de perchoir à une cigogne, alors qu'ils admiraient, ébahis, le vol gracieux de
huit autres, qui, après avoir cherché quelques instants une place près de leurs
camarades, se résignaient en prenant place sur les cheminées et proéminences du
château voisin. Le lendemain matin, vers six heures, elles nous quittaient. Il
s'agit de cigognes noires (Ciconia nigra).
Aucun des anciens de chez nous ne se souvient avoir vu
pareille chose.
Quelle explication donner à cette visite ? Pareil arrêt
est-il courant ?
P. CHAUMEREUIL, abonné.
Un goéland attaque une foulque.
— Plusieurs chasseurs, dont le sous signé, se
trouvaient ensemble dans un canot automobile sur l'Escaut, le 15 décembre,
cherchant à approcher des canards, lorsqu'ils aperçurent à quelque distance
devant eux un oiseau noir qu'ils identifièrent immédiatement pour une foulque
(elles sont extrêmement rares, en cette saisons du moins, sur l'Escaut).
Comme ils s'en, approchaient, ils virent soudain un grand
goéland blanc fondre sur l'oiseau et le piquer violemment du bec. La foulque
semblait blessée, car au lieu de s'envoler, elle se bornait à tourner à la
surface pour échapper à cette attaque.
Deux fois de suite le goéland la saisit dans son bec et
s'envola en l'emportant, mais, à une dizaine de mètres de hauteur, la laissa
échapper pour retomber dessus aussitôt et continuer de la harceler.
Les chasseurs ne purent libérer la pauvre foulque qu'en
tirant à 150 mètres environ un coup de chevrotines qui détermina le goéland à
abandonner sa victime.
Tout le monde connaissait le goût des goélands pour les
proies vivantes à écailles ; son goût pour les oiseaux de surface a-t-il
été déjà signalé, et surtout sa capacité d'enlever dans les airs un oiseau
relativement aussi lourd qu'une foulque au seul moyen de son bec, puisqu'il n'a
pas de serres ?
A. J.
Le gibier et son odeur.
— Bien des gens très qualifiés ont écrit sur la
possibilité que peut avoir le gibier de perdre son odeur. Je voudrais apporter
un témoignage vécu :
En ce jour d'ouverture, Wenda, une bleue de trois ans, qui a
du nez, arrête ; un perdreau part, c'est un rouge. Tiré, il va tomber dans
un terrain inculte parsemé de genêts que je surplombe et d'où je vois toute la
scène qui va suivre; Le perdreau, blessé seulement, se débat, « Wenda, va
chercher ! » La chienne arrive, cherche et brusquement pointe. Le
perdreau est à 10 mètres, dans le vent. Elle avance jusqu'à 2 ou 3 mètres, sans
voir, gênée par un pied de genêt. Tout à coup, le perdreau s'immobilise. Je
vois Wenda lever le nez, me regarder, chercher, tourner, passer trois fois sur
le perdreau sans le sentir. Je descends, le lui montre et me recule. Elle le
retourne du nez, le prend, pas convaincue du tout. « Apporte donc ! ».
Quelle est ma surprise de saisir un perdreau toujours vivant. Je l'avais vu
s'immobiliser et, au même instant, Wenda cesser certainement de le
sentir !
A. KOORLE, abonné,
La Chourlie (Cantal).
Gazelle contre vipère.
— Réfugié un jour sous un énorme saxaoul pour laisser
passer le gros de la chaleur, je remarquai une gazelle mâle qui, à quelque
distance de moi, se livrait à un manège singulier : se levant sur ses
pattes de derrière, elle se laissait tomber de tout son poids sur les pattes de
devant toujours au même endroit, tournant autour de ce point et faisant
entendre par moments le petit grognement qui est un signe de colère chez ces
animaux.
Je parvins à voir que c'était contre une énorme vipère à
cornes que cette gazelle luttait ainsi. J'ignore qu'elle eût été l'issue de la
lutte, car brusquement la gazelle m'aperçut et s'enfuit, laissant le combat
inachevé ; je le terminai à sa place.
G. PRUVOST, abonné,
à El-Oued, territoire de Touggourt.
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