Le côté économique.
— Les porcs sont des animaux omnivores, dans toute
l'acception du mot, qui consomment indistinctement des substances végétales,
animales, minérales et jusqu'aux immondices. C'est pour cette raison que les
Musulmans, peu versés dans les sciences biologiques, ont décrété que leur chair
était impropre à la nourriture de l'homme.
En réalité, dans le cochon, tout est bon : sa viande
est appétissante et se prête à une foule d'apprêts et de transformations dans
le domaine de la charcuterie.
Néanmoins, si les porcs font ventre de tout, il faut savoir
choisir les aliments de manière que, ceux-ci étant équilibrés en vue de
l'accroissement ou de l'engraissement, le prix de revient des rations soit
aussi peu élevé que possible, afin de réaliser le maximum de bénéfice lors de
la vente.
Nomenclature des aliments.
— Pour pouvoir combiner des rations convenables, il est
utile de dresser la liste des denrées et des produits pouvant être distribués
aux porcs, en les classant d'après leur valeur nutritive en unités
fourragères (U. F.), en tenant compte de leur teneur en matières
azotées digestibles (M. Az.).
Il faut savoir le nombre et les proportions d'unités
fourragères et de matières azotées à distribuer, suivant l'âge des animaux et
leur affectation.
|
U. F. |
M. Az. (gr.) |
|
—— |
———— |
Porcelets au sevrage |
1,5 |
220 |
Porcs de quatre mois |
2,7 |
350 |
Porcs de cinq à six mois |
3,5 |
385 |
Truies nourrices (début) |
5,0 |
600 |
Truies nourrices (un mois) |
6,0 à 8,0 |
700 à 1.000 |
Ainsi qu'on le voit, la richesse des rations en matières
azotées doit surtout être élevée pour les porcelets et les truies nourrices ;
elle diminue progressivement, au fur et à mesure que les animaux sont poussés
du côté de l'engraissement.
En classant les denrées et les produits d'après leur
richesse en unités fourragères (U. F.), il sera plus facile de s'y
reconnaître.
Denrées et produits. |
U. F. |
M. Az. (gr.) au kilo. |
|
—— |
———— |
Sérum de fromagerie |
0,10 |
10 |
Cucurbitacées |
0,10 |
4 |
Fourrage vert |
0,10 à 0,15 |
15 à 20 |
Babeurre |
0,13 |
35 |
Choux, carottes, raves |
0,13 |
4 |
Lait écrémés |
0,14 |
35 |
Eaux grasses |
0,20 à 0,25 |
30 à 50 |
Pomme de terre |
0,24 |
15 |
Marc de pommes |
0,20 à 0,25 |
30 à 50 |
Topinambours |
0,23 |
8 |
Lait entier |
0,27 |
35 |
Sang frais |
0,33 |
175 |
Tourteau non décortiqué |
0,40 |
172 |
Farine de foin |
0,44 |
60 |
Drèches de brasserie sèche |
0,61 |
137 |
Glands frais |
0,59 |
22 |
Pulpe de betterave sèche |
0,67 |
25 |
Germes de malt |
0,67 |
114 |
Son de blé |
0,67 |
98 |
Son de seigle et d'orge |
0,67 |
108 |
Sarrasin |
0,75 |
55 |
Seigle |
0,75 |
108 |
Sorgho, millet et avoine |
0,86 |
77 |
Gluten de maïs |
0,90 |
184 |
Légumineuses en farine |
0,92 |
206 |
Orge |
1,00 |
70 |
Blé |
1,05 |
90 |
Farine de caroubes |
1,05 |
32 |
Farine de viande |
1,05 |
500 |
Maïs |
1,07 |
66 |
Sang desséché |
1,10 |
550 |
Tourteaux |
1,00 à 1,40 |
150 à 495 |
Lait en poudre |
1,40 |
350 |
Riz cargo |
1,43 |
55 |
Mise en équilibre des rations.
— En tenant compte de la richesse approchée des
différentes denrées et des besoins respectifs des porcs, il est possible de
constituer, en les associant, des rations répondant à leurs besoins en unités
fourragères et en matières azotées.
On peut ainsi combiner plusieurs types de pâtées et en
calculer le prix de revient au kilogramme, ce qui permet de choisir les plus
économiques pour les gorets, les coureurs, les porcs à l'engrais et les truies
qui allaitent.
Il ne reste plus qu'à procurer aux porcs les vitamines et
les minéraux dont ils ont besoin pour stimuler les fonctions vitales et former
leur charpente.
Dans ce but, on pourra se contenter de leur fournir des
plantes en sève, herbes diverses, choux, racines, tubercules, etc., en se
gardant bien de les cuire, car la chaleur détruirait les vitamines. Enfin,
comme minéraux, on associera des principes phospho-calciques, des stimulants,
des désinfectants et même des antiparasitaires.
C. ARNOULD.
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