Bien qu'encore en vacances, nous entrons pourtant dans
une période où la laine et les lainages, matériaux nobles, redeviennent
indispensables ; d'autre part, une première petite robe de lainage est
nécessaire à celles qui déjà ont rejoint la ville, où jamais ne sont de mise ni
de bon goût la robe « qu'on finit ! » de campagne ou de plage,
défraîchie par le soleil, le grand air de la mer ou des champs. Le jersey, la
flanelle seront à leur place, soit sous forme de petite robe chemisier, soit
sous forme de deux-pièces. Les beiges, les gris, les écossais, tous les
carreaux de fantaisie en camaïeu ou en couleurs seront indiqués ; le
deux-pièces a ceci de bien qu'on peut porter le haut ou le bas séparément en
les mariant à d'autres ... pièces ! Si les vacances se prolongent,
pantalons et corsaires seront de mise, mais cette fois eux aussi seront en
lainage ou tout au moins en grosse toile « antifroisse » et plus
classiques que ceux qu'on portait en juillet et août, qui pouvaient être de la
plus haute fantaisie et riches en couleurs osées.
Si ces vacances se passent dans une propriété amie ou de
famille, il n'est pas rare qu'on s'y livre au plaisir du golf ou de
l'équitation, lesquels demandent une tenue absolument adéquate et rationnelle.
Pour le golf, une jupe culotte bien aisée est nécessaire ; pour le cheval,
la culotte « Saumur », qui nécessite des bottes ou le jodpur, qui
n'exige que des chaussures spéciales ; pour ces deux sports on peut
adopter le blouson, le pull ou le chandail, selon la température, sur le
chemisier ; les deux derniers seront entièrement en tricot main ou
machine, orné de bord-côtes au cou, aux manches, à la taille, tandis que le
blouson peut être en daim, en drap, en suédine, en toile, en gabardine ;
il est prudent d'en prévoir en un tissu imperméabilisé.
Déjà le manteau est nécessaire, manteau « sport »qui
sera en même temps manteau de voyage ; le manteau de pluie en gabardine ou
en popeline peut y suppléer, surtout si l'on a pris la précaution de le choisir
doublé d'un souple lainage qui le rend plus douillet. Le feutre souple ou le
béret, ce dernier monté sur un bord de tricot, seront chapeaux pratiques.
J'allais omettre de parler de la tenue de chasse, ce qui est
impardonnable ici ; la plus parfaite se compose de la veste sport, dont le
dos est assoupli par des plis laissant toute liberté aux mouvements de la
chasseresse ; il existe, spécialement tissé pour ce genre de vêtement,
d'admirables velours unis ou à côtes absolument intachables et dont les
couleurs sont remarquables. On le portera sur un pull de tricot avec une jupe
culotte ou un pantalon court à revers ressemblant au « corsaire » de
l'été, mais moins étriqué, avec des bas de laine et les chaussures spéciales
que l'on sait, avec ou sans guêtres.
Ce qui est valable pour les femmes l'est également pour les
enfants, pour lesquels jupes et culottes à bretelles sont toujours bien, se
portant indifféremment sur des chemisettes légères ou chaudes complétées de
petits paletots ou de marinières, ce qui est mieux encore ; elles ne gênent
pas les enfants dans leurs ébats, tout en les habillant fort correctement, ne
risquant pas de perdre leurs boutons durant les jeux puisqu'elles n'en
comportent pas !
G.-P. DE ROUVILLE.
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