La vie de DUBUC Victor Augustin mon Arrière Grand Père
ictor Augustin est né le 10 Juillet 1886 à 2 heures du matin au Val d'Ajol (Vosges). Il est le fils naturel d'Amélie Juliette Bresson, ouvrière de fabrique.

Reconnu en 1892 lors du mariage de sa mère avec Joseph Henri Dubuc, il passe donc son enfance à Plombières les Bains. Puis ouvrier d'usine, il est appelé "bon pour le service armé" de la classe 1906 de la subdivision d'Epinal canton de Plombières les Bains sous le matricule "1219".

ngagé volontaire, il est incorporé au 23e Régiment d'Infanterie Coloniale et effectue une campagne en Cochinchine du 15 novembre 1907 au 4 octobre 1909.
Le 1er août 1914, la guerre est déclarée, l'odre de mobilisation générale sort le 2 et Victor rejoint donc la 10e Cie du 170e RI positionné à Epinal le 3 août 1914. Ce régiment est dans un premier temps affecté à la défense de la forteresse d'Epinal.

Puis au cours de l'année 1914, son régiment participe aux opérations en Lorraine en septembre et octobre ( Rambervillers, bois d'Anglemont, combat des crêtes Reherrey et Monfigny le 24 septembre, Cirey sur Vezouze. En novembre il arrive dans l'Aisne, à l'Est de Soissons puis Vénizel, Haute Braye, Sacy et Vic sur Aisne (janvier 1915).

Signalement
Cheveux Chatains
Yeux Chatains
Front Ordinaire
Nez Petit
Visage Ovale
Taille 1m58
Pieds Etalés
Livret Militaire
En février 1915, le 174e régiment d'infanterie est crée avec 2 bataillons du 170e RI et 1 bataillon de marche du 21e RI. Victor intègre donc la 2e Cie de ce nouveau régiment.

Le 11 mars, le régiment quitte Laval-sur-Tourbe à 21h30 et se dirige sur Mesnil-les-Hurlus en suivant l'itinéraire suivant: Wargemoulin-Minaucourt. Le 12 mars, le 1er Bataillon, arreté dans sa marche en avant par l'encombrement des boyaux n'arrive en place que vers 15h00.

Le 13 mars, la 2e Cie Capitaine DRUTEL arrivent en ligne et se mettent en liaison, à 10 heures l'attaque est lançée , elle est immédiatement arretée par les allemands qui ouvrent une très vive fusillade et un feu violent de mitrailleuses. Cette attaque n'étant soutenu ni à droite ni à gauche, échoue. Le Sous-Lieutenant VALIN est blessé dès le début de l'attaque. Le Général de Division envoie à 14h25 l'ordre téléphonique suivant : «L'attaque du 174° recommencera en même temps que l'attaque du 170e à 15h15. Il est indispensable que les troupes de garde dans les tranchées laissent la place aux troupes d'assaut». Le télégramme ne parvient qu'à 15h30 , l'attaque n'a pas lieu, à 17 heures la 2e Cie du 1er Bataillon du 174°R.I. occupait la première ligne, le 16 elle tenaitt la crête géographique à l'est de la cote 196.

... Le 17 mars 1915
Ce matin là une attaque à lieu entre 8h et 9h00, Victor raconte : « Au cours d’une attaque de tranchée, la progression s’est trouvé arrêtée à la hauteur des réseaux ennemis, nous étions pris sous un violent feu de mitrailleuses. Le Sous-Lieutenant VALIN qui avait pris le commandement de la Cie M le capitaine Drutel ayant été mis hors de combat dès le début de l’action nous dit qu’on ne devait pas reculer et qu’il fallait garder le terrain conquis coûte que coûte Le reste de la Cie s’est alors mis à l’œuvre avec les outils portatifs pour creuser à la hâte une tranchée pour se mettre à l’abri du feu des mitrailleuses qui devenait de plus en plus meurtrier. C’est à ce moment que j’ai été blessé de deux balles.»
Il est soigné sous le feu ennemi par le soldat COUVAL Hypolite qui fait ses pansements puis évacué à l'arrière du front, il sera soigné à l'hospice de la Salpétrière à Paris. Il y rencontre Fansquita CADORET, une infirmière qu'il épousera le 12 février 1916 à la mairie du 13° arrondissement de Paris. Le 18 octobre 1916, la commission spéciale le déclare en réforme temporaire. Il ne reprendra plus part au combat.
Ils résidèrent pendant un moment au 20 boulevard Saint Marcel à Paris (13°) où Victor fut employé comme mécanicien. Vers 1919 ils s'installèrent à Cabannes dans les Bouches du Rhône puis sur Saint Brieuc, qu'ils quitteront pour s'intaller à Plombières les Bains dans les Vosges où il obtient un emploi réservé de Facteur aux P.T.T. en 1927. Bien intégré à cette ville et bien noté par ses supérieurs, il exercera ce métier jusqu'au jour de son accident, le ...
... 23 février 1937

Au virage de la rue Duc-Léopold, où la pente est très forte, aveuglé par la pluie Victor perdit complètement le contrôle de sa bicyclette; après avoir franchi le parapet situé devant la quincaillerie Lieval, il vint se jeter entre cet immeuble et l’épicerie Daval et resta inanimé sur la chaussée.
Des témoins de l’accident accoururent aussitôt et se portèrent à son secours, Victor gisait sans connaissance et portait de graves blessures à la tête. Le docteur Gury mandé en hâte, le dirigea immédiatement vers l’hôpital de Remiremont où une intervention chirurgicale fut nécessaire (Le chirurgien a constaté une fracture à la base du crâne ainsi qu’au sommet, de plus un poignet brisé et de fortes contusions sur tout le corps). Il décèdera le 25 février 1937 des suites de ses blessures.
Victor Dubuc mutilé de guerre, était très bien considéré de ses chefs et du personnel des PTT ainsi que des clients qu’il desservait, lors de ces obsèques M. MOUREY, président de l’APF (Association des Poilus de France) lui rendit un dernier hommage suivi de l'intervention de M GERARD, président de la Section Vosgienne qui prononça ce discours émouvant : «Mesdames, Messieurs,
Au nom de l’Administration des Postes, au nom de M le Receveur et du Personnel du bureau de Plombières, Soutien Fraternel des PTT, je viens au nom des facteurs du Val d’Ajol, adresser un dernier témoignage de sympathie à notre cher et regretté camarade Victor Dubuc décédé si tragiquement après avoir été, il y a quelques jours, victime d’un grave accident de bicyclette durant l’exécution de son service.
C’est après avoir accompli sa tournée journalière avec sa régularité habituelle qu’il rentrait prudemment au bureau par la rue d’Epinal lorsque gêné par sa pèlerine alourdie par la pluie, transi lui-même par le froid, peut-être aveuglé par la bourrasque, il ne put, sur le béton glissant, éviter une terrible chute qui devait lui être fatale. En effet, très grièvement blessé, notre ami n’a pas survécu à ses blessures malgré les soins empressés dont il fut entouré à l’hôpital de Remiremont où il avait été transporté.
La fatalité a frappé une fois de plus nos camarades de Plombières et du Soutien Fraternel en nous laissant tous dans la consternation la plus profonde.
Notre camarade est né, il y a eu 50 ans le 10 juillet 1886, au Val d’Ajol, il devait faire montre pendant toute son existence des plus bonnes qualités de droiture et de serviabilité.
Notre camarade sert courageusement sa Patrie aux colonies et pendant la Grande Guerre dans les conditions de loyauté que vous a si bien exposé tout à l’heure M Mourey, président de l’Union Vosgienne des anciens combattants et mutilés de guerre.
Ses titres et blessures militaires lui donnant droit à un emploi réservé, notre ami entre dans l’administration des Postes en qualité de facteur de ville à Plombières, le 1er novembre 1926. Affecté aussitôt à une tournée de Belle-fontaine, il ne quittera pas les habitants de cette commune. Sa belle conscience professionnelle, son dévouement, son honnêteté parfaite, sa discrétion lui valent la plus profonde sympathie et l’estime la plus touchante de ses chers clients.
Bon fonctionnaire, bon mutualiste, Dubuc fut aussi un bon époux et un bon père de famille. Il vivait heureux entre ses quatre enfants.
Toutes ces qualités ont attiré l’attention de M le Directeur, qui vient d’adresser au Ministre, en faveur de notre ami, une proposition tendant à lui attribuer la médaille d'honneur en or des Postes et des Télégraphes. Cette haute distinction perpétuerait dans sa famille la mémoire de celui qui laissera dans son entourage le meilleur et le plus durable souvenir.
 Nous adressons à Mme Vve Dubuc, à ses braves petits enfants, à sa famille éplorée, l’expression de toute notre sympathie et nos condoléances les plus attristées.
Quant à toi, mon cher Camarade Dubuc, tu as toujours été un bon citoyen et un excellent camarade, tu peux te reposer avec la satisfaction du devoir accompli. Adieu, mon cher Ami


Victor Augustin DUBUC s'est vu décerné par le ministre, la médaille d'or des PTT à titre posthume

 

Page créée par Eric Monroig Mise à jour le 23 mai, 2008