ANNEXE : LE DIVORCE FRANCO-ALLEMAND (2000-2005 ?)

Le 30 Avril 2001, le Chancelier Schröder relança le projet de construction politique de l'Europe dans une motion destinée à son parti le SPD. Il y reprenait en fait la "vision personnelle" exprimée un an plus tôt par son ministre des Affaires étrangères, Joschka Fischer (Vert).
Ce projet était clairement fédéraliste, sur le modèle de celui qui avait assuré à la fois paix, prospérité et démocratie à la RFA depuis 1949.
Le principe de gouvernement très décentralisé était bien évidemment aux antipodes de la tradition jacobine de la France (mais aussi d'autres vielles nations européennes).

Ainsi, le modèle allemand suggérait d'instaurer :
- un parlement supra-national (l'actuel parlement européen) aux pouvoirs élargis (notamment en matière de budget) ;
- une seconde chambre où siègeraient, à égalité, les ministres de chacun des états membres (l'actuelle commission inter-gouvernementale) ;
- un véritable gouvernement européen (issu de l'actuelle commission européenne) avec un chef de l'exécutif élu ;
- une police (issue d'Europol et calquée sur le modèle du FBI américain) ;
- un parquet (issu de Cour Européenne de Justice) dont les compétences s'étendraient à l'ensemble du territoire européen.

Or, ces réformes institutionnelles d'inspiration fédéraliste - largement reprises dans le projet de Traîté Constitutionnel - furent nettement rejetées par les Français (et les Néerlandais) lors des référendums de 2005.

Mais il serait faux de croire que l'initiative allemande était une démarche inédite et totalement révolutionnaire en Europe ! En effet, Schröder prônait une Union Européenne fort proche des "Etats-Unis d'Europe" évoqués par Winston Churchill dès 1946 !
Force est donc de constater avec Daniel Cohn-Bendit (député vert européen) que contrairement à ce que voudraient faire croire leurs dirigeants depuis De Gaulle, les plus dynamiques des européens ne sont pas les français mais les allemands !

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© eric alglave 2005