ANNEXE 2 : LE MALAISE FRANCO-ALLEMAND (1995-2000)

Un article de la FAZ (visitez le site : Frankfurter Allgemeine Zeitung) du 17 février 2001 résume parfaitement l'état des relations franco-allemandes au début du XXIème siècle :

Politik

Verklärung

Der ehemalige französische Staatspräsident Giscard d´Estaing hat eine deutsch-französische Vergangenheit glorifiziert, die es so nie gab. Paris und Berlin müssen zunächst ihre Tagesprobleme lösen und dann gemeinsam zusehen, wie sie in europäischen Fragen auf einen grünen Zweig kommen.

Es ist viel Verklärung am Werk, wenn der ehemalige französische Staatspräsident Giscard d'Estaing auf eine angeblich goldene Zeit der deutsch-französichen Beziehungen zurückblickt - als er und Helmut Schmidt am Ruder waren, danach, als Kohl und Mitterrand den Gang der Dinge bestimmten. Wahr ist, daß es zwischen diesen Personen (Adenauer und de Gaulle wären hinzuzufügen) eine Vertrautheit gab, die es zwischen Schröder und Chirac oder Jospin nicht gibt. Doch die Behauptung, früher habe - im Gegensatz zu heute - Übereinstimmung in den politischen Zielen geherrscht, ist kühn.

Es gab auch damals schon kleinere und große Krisen im deutsch-französischen Verhältnis. Die Übereinstimmung, die es erlaubte, jene Krisen zu überwinden, beruhte nicht auf gemeinsamen politischen Zielvorstellungen, sondern auf der jeweils pragmatischen Einigung darauf, welcher nächste Schritt für Europa sinnvoll und möglich sei. Angesichts der sogenannten Ost-Erweiterung, die den Charakter der EU von Grund auf verändern wird, stellt sich die Frage nach der "Finalität" des Einigungsprozesses jedoch so dringlich wie bisher nur einmal: in den fünfziger Jahren, als es um eine Europäische Verteidigungsgemeinschaft ging. Die scheiterte an Paris.

Die Mißverständnisse und Verstimmungen, die in den vergangenen Monaten zwischen Deutschland und Frankreich aufgetreten sind - beim Europäischen Rat in Nizza * vor aller Augen - , sind weit von der Dramatik früherer Krisen entfernt. Abgesehen davon, daß die Regierenden beider Länder sich offenbar persönlich nichts zu sagen haben (von einer Gemeinsamkeit historischer Erinnerungen wie bei Mitterrand und Kohl ganz zu schweigen), ist aber tatsächlich ein schleichender Entfremdungsprozeß zu beobachten. Er hat aber vor einem guten Jahrzehnt, zu Zeiten der Wiedervereinigung, begonnen. Verkürzt gesagt, sieht Paris die deutschen Aktien in einem vereinigten Europa steigen, während es gleichzeitig befürchtet, daß deshalb der eigene politische Wert sinke.

Ein Mittel gegen Entfremdung ist die Suche nach Nähe. So ist es bei dem Treffen der deutschen und der französischen Regierungsspitzen bei Straßburg ** vor kurzem vereinbart worden - die Außenminister Fischer und Védrine haben damit jetzt einen Anfang gemacht ***. Man soll und darf da keine schnellen oder gar großen Würfe erwarten. Es geht vielmehr darum, Abstimmung in der Tagespolitik zu erreichen und dann - langfristiger - darüber zu reden, wie auf dem soliden Fundament der deutsch-französischen Beziehungen Neues aufgebaut werden kann. Je weniger Spektakel da gemacht wird, desto besser.

Frankfurter Allgemeine Zeitung, 17.02.2001, Nr. 41 / Seite 1

Politique

Idéalisation

L'ancien président de la République Giscard d'Estaing a glorifié un passé franco-allemand qui n'a jamais existé en tant que tel. Paris et Berlin doivent commencer par régler leurs problèmes quotidiens avant d'envisager ensemble comment redéfinir leurs projets en matière européenne.

Il y a beaucoup d'idéalisation dans le travail rétrospectif qu'accomplit l'ancien président de la République Française Giscard d'Estaing sur un prétendu âge d'or des relations franco-allemandes, lorsque lui et Helmut Schmidt furent aux commandes, et qu'ensuite Kohl et Mitterrand occupèrent les postes de décision. Il est vrai qu'entre ces personnes (auxquelles il faudrait ajouter De Gaulle et Adenauer) régnait une familiarité qu'il n'y a pas entre Schröder et Chirac ou Jospin. Mais affirmer qu'autrefois - à la différence d'aujourd'hui - il y aurait eu entente parfaite sur les buts politiques serait très hasardeux.

Il y eut aussi à cette époque-là de grandes et de petites crises au sein du couple franco-allemand. L'entente qui permit de surmonter ces crises ne reposait pas sur une politique commune à long terme mais sur une entente pragmatique bâtie au coup par coup en évaluant la faisabilité et l'utilité de la prochaine étape souhaitée pour l'Europe. Compte tenu de l'élargissement à l'Est qui devrait modifier de fond en comble le visage de l'Union Européenne, la question de la "finalité" du processus d'union se pose avec une acuité inédite depuis les années cinquante : au moment où il fut débattu d'une Communauté Européenne de Défense. Elle échoua du fait de Paris.

Les incompréhensions et les agacements qui sont apparus entre la France et l'Allemagne ces derniers mois - étalés au grand jour lors du Conseil Européen de Nice * - sont loin d'avoir atteint l' l'intensité dramatique des crises passées. Mis à part le fait que les dirigeants des deux pays n'ont, à l'évidence, rien de personnel à se dire (sans parler d'une communauté de souvenirs historiques comme Mitterrand et Kohl), on peut observer néanmoins un processus rampant de distanciation. Signalons d'ailleurs qu'il a commencé il y a une bonne dizaine d'années, au moment de la réunification. Pour faire court : Paris voit les actions allemandes grimper dans une Europe unifiée tandis qu'il craint de son côté d'en faire politiquement les frais.

Un moyen d'empêcher cette distanciation est le rapprochement. Ainsi a-t-il été décidé lors de la rencontre des chefs d'état et de gouvernement français et allemands à Strasbourg ** et les ministres des Affaires étrangères Védrine et Fischer s'y sont attelés ***. Il ne serait ni souhaitable ni possible d'en attendre de grands ou rapides bouleversements. Il s'agit plutôt de parvenir à un accord dans la politique au quotidien et ensuite - à plus long terme - de voir ce qu'il est possible de construire de neuf sur le socle solide des relations franco-allemands. Et donc, moins il y aura de spectacle mieux cela vaudra.

Frankfurter Allgemeine Zeitung, 17.02.2001, N° 41 / Page 1

* : lors du sommet de décembre 2000

** en janvier 2001

*** le 16 février 2001 à Stuttgart

(voir aussi annexe 3 : le divorce franco-allemand)

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